La série Fallout, Pierre Niney et ses potes, l’émotion de la famille de DJ Mehdi… on était à Canneseries et on vous raconte

La série Fallout, Pierre Niney et ses potes, l’émotion de la famille de DJ Mehdi… on était à Canneseries et on vous raconte

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Par Delphine Rivet

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Le festival cannois, qui s’est tenu du 5 au 10 avril, nous a encore réservé de belles surprises pour sa septième édition.

Ça fait partie des grands moments qui rythment l’année de la journaliste séries que je suis : les festivals. Il y en a tout au long de l’année, et un peu partout en France, de Lille à La Rochelle, en passant par Marseille, Monte-Carlo et Cannes (OK, ces trois-là sont tous dans le Sud, à quelques kilomètres les uns des autres).

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Pour le dernier, Canneseries, c’est un aller simple pour la ville du glamour, des stars et de la fameuse montée des marches. Car oui, pour les séries, on met les petits plats dans les grands et on déroule le fameux red carpet. Enfin non, dans le cas présent, il est rose et contrairement à son frangin qui célébrera prochainement le cinéma dans toute sa splendeur, tout le monde a droit à son petit moment de gloire.

Le tapis rose est ouvert à tous et à toutes et, comble du progrès en 2024, on peut s’habiller comme on veut. Le dress code : creative chic. Dans les faits, ça veut dire qu’on y croise des actrices en Versace (comme Michaela Jaé Rodriguez à qui on a remis le Prix Konbini de l’Engagement), des gens du public qui se sont mis sur leur 31, et puis moi, en tenue un peu classe (et pas chère) mais jamais sans mes Stan Smith aux pieds. Bref, il y a un air d’inclusivité et de lâcher prise par rapport aux conventions genrées habituelles qu’on apprécie.

Canneseries, c’est donc six jours de festivités où l’on découvre des séries (duh!) du monde entier, en compétition ou pas, et où l’on assiste à des rencontres, des conférences ou des master class avec celles et ceux qui les font. Cette année, on était gâté·e·s : la série Fallout, adaptée du célèbre jeu vidéo, a ouvert la marche. Du grand spectacle en mode postapocalyptique, portée par Ella Purnell, Aaron Moten et Kyle MacLachlan et créée par Jonathan Nolan (cocréateur de Westworld, dont l’interview sortira prochainement sur Konbini). Tout ce petit monde était présent.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Kyle MacLachlan, légendaire Agent Dale Cooper dans Twin Peaks, que les plus jeunes connaissent surtout pour son rôle d’Orson dans Desperate Housewives, a reçu le prix Icon Award de Canal+. Son discours était entrecoupé d’un message vidéo de son complice de toujours, le grand réalisateur David Lynch, dont on a surtout retenu une phrase : “Mesdames et Messieurs, vous l’ignorez peut-être mais parfois, Kyle MacLachlan ressemble à un petit chihuahua mexicain”. Hilarité dans la salle du Palais Lumière.

Pour l’avoir rencontré à l’occasion d’une interview Rewinder, qui revient sur toute sa carrière à rebours, le magnifique Kyle MacLachlan m’évoque surtout un beau labrador. Le cœur pur, le regard malicieux, généreux et disponible, on sent l’amour qu’il a pour chacun de ses rôles. Fun fact pour les fans de Desperate Housewives : initialement, il aurait dû être le mari de Susan. C’est finalement Bree qui a hérité du bon vieux Orson et tant mieux, parce qu’entre les deux, ça a matché tout de suite, comme il l’explique dans notre interview.

Au cours de la même (intense) journée, on a rencontré l’équipe de Terminal, la nouvelle sitcom de Jamel Debbouze. 25 ans après H, l’humoriste a délaissé l’hôpital pour nous embarquer cette fois-ci dans un aéroport au personnel parfaitement incompétent. Les rageux diront que ce sont des rires en boîte, enregistrés, sauf que non : la série a été tournée devant un public, respectant ainsi l’ADN de la sitcom à l’américaine. C’est un art qui se perd…

J’ai donc voulu tester l’amitié de la team Terminal, Doully et Tristan Lopin, et Camille Chamoux et Bérangère McNeese, et bien sûr, Jamel Debbouze et Ramzy Bedia (qui incarne un pilote, mais le genre que tu commanderais sur Wish ou Temu). Autant vous dire que je suis sortie rincée de ces trois interviews BFF à la chaîne, mes zygomatiques ont lâché quelque part dès le premier duo, quand Jamel Debbouze me dit qu’ils ont eu tellement de fous rires qu’il serait difficile d’en citer un, contrairement à des employé·e·s de la BNP. Si vous voulez m’entendre pleurer, et surtout voir les deux partir en vrille, c’est par ici :

Le soir de la projection de Terminal, sur le tapis rose, notre envoyée spéciale Catherine Malombe a pu elle aussi poser quelques questions à l’équipe. Si vous voulez savoir quel personnage de série Jamel Debbouze aimerait avoir en BFF (spoilers, il en cite plein !), c’est là que ça se passe. Voici ce que les autres stars de la soirée ont répondu à leur tour.

On a aussi, évidemment, vu plein de séries en compétition : mon collègue Adrien Delage a eu un coup de cœur pour le documentaire DJ Mehdi : Made In France (diffusion à la rentrée prochaine sur Arte), qui a d’ailleurs reçu le prix de la meilleure série documentaire. Durant la cérémonie et à l’annonce de sa victoire, l’émotion était palpable dans la salle du Palais Lumière. Tous les membres de l’équipe et de la famille de DJ Mehdi se sont embrassés et leur discours, avec les larmes aux yeux et des trémolos dans la voix, ont conquis le public.

En grande amatrice de comédies, je me suis jetée direct sur deux pépites : la finlandaise Money Shot, sur une actrice porno sur le retour qui se reconvertit en productrice de films pour adultes féministes (récompensée du Prix des étudiants dans la catégorie séries courtes) ; et How To Fail As a Popstar, de et avec Vivek Shraya et librement adaptée de son autobiographie éponyme. Cette chanteuse et actrice canadienne transgenre n’a pas son pareil pour nous faire rire sur ses propres déboires, qu’elle a vécus alors qu’elle était encore un ado queer rêvant de célébrité. On espère que ces deux séries seront bientôt diffusées chez nous.

Une qui va débarquer très vite chez nous et qui a fait l’unanimité sur le festival, c’est FIASCO, la nouvelle série d’Igor Gotesman et Pierre Niney (Five, Casting(s)), et qui débarque le 30 avril sur Netflix. Un faux documentaire/making of sur le tournage d’un film où tout ce qui doit partir en vrille… part en vrille. Notre interview BFF avec Pierre Niney, Igor Gotesman, Géraldine Nakache et François Civil est un peu à l’image de cette comédie : un grand n’importe quoi. En voici un extrait :

Mon collègue Adrien Delage, qui a dû garder un minimum de professionnalisme pendant cette interview (et croyez-moi, j’y étais, ce n’était vraiment pas évident), se souviendra longtemps de ce moment. Avant qu’elle sorte dans son intégralité (stay tuned), on a déjà un petit extrait pas piqué des hannetons à vous montrer.

Pour cette septième édition de Canneseries et comme l’an passé avec Joey Soloway (Transparent), Konbini a remis son Prix de l’Engagement à une personnalité des séries qui fait bouger les lignes par son activisme et par sa seule présence à l’écran : l’actrice Michaela Jaé Rodriguez, bouleversante Blanca Evangelista dans Pose (Canal+ Séries), flippante Nicolette dans American Horror Story: Delicate (Canal+ Séries), et psychorigide (mais empathique !) Sofia dans Loot (Apple TV+). Elle a reçu un prix, créé spécialement pour l’occasion, des mains de nos fondateurs, David Creuzot et Lucie Beudet.

Là aussi, son discours nous a filé des frissons. Je l’attendais patiemment en coulisses et je peux vous dire qu’elle était très, très émue qu’on salue son engagement, entre autres pour la cause des personnes trans. Du coup, le lendemain, lorsque j’ai animé la master class qui lui était consacrée, j’avais prévu un paquet de mouchoirs dans la poche de ma veste, prête à les dégainer à tout moment.

Parce que voyez-vous, j’avais concocté une petite surprise pour Michaela Jaé : au milieu de ma master class, après avoir projeté des extraits de sa filmo et de son clip “Something To Say” (car oui, elle chante aussi divinement bien, et elle prépare actuellement son tout premier album), j’avais demandé à son ami et partenaire dans Pose Billy Porter d’enregistrer un petit message vidéo juste pour elle. Je n’ai finalement pas eu à sortir les mouchoirs, on est restées fortes, elle et moi, et on a bien ri aussi. C’était, en tout cas, la meilleure façon pour moi de finir ce festival…

Mais bon, on a aussi pas mal fait la fête. Parce que c’est aussi ça, Canneseries, des beach parties en face du palace le Majestic, où tu stresses à chaque fois à l’entrée alors que oui, oui, tu es bien sur la liste (ça fait sept ans que je couvre le festival et j’ai toujours cette angoisse qu’on me dise “Ah non, Madame, désolée, votre nom n’y est pas”).

On y a vu, en vrac, et pas les mêmes soirs, un Daniel Brühl très chic (il était là pour l’avant-première de Becoming Karl Lagerfeld (le 7 juin sur Disney+), Pierre Niney et François Civil s’enjailler — mes sources m’ont révélé ils ont également été vus en after, un peu pompettes (j’essaye d’éviter le procès en diffamation, merci bien) dans une boîte random de Cannes — l’adorable et fort joli Nathan Stewart-Jarrett (de Misfits) tout donner sur la piste de danse, et j’ai fait un sitting avec Pénélope Bagieu (du jury Compétition Séries Courtes) et Ovidie (du jury Compétition Séries Documentaires) où l’on a parlé de podcasts, de la campagne charentaise et de comment renverser le patriarcat (non, je déconne).

On a encore quelques surprises en réserve et de chouettes vidéos à vous montrer, donc guettez le compte Instagram de Konbini dans les jours qui viennent !