Plus zinzin qu’un film de Quentin Dupieux, Chicken Nugget est le K-drama le plus drôle que vous n’ayez jamais vu

On a pleuré sur le poulet

Plus zinzin qu’un film de Quentin Dupieux, Chicken Nugget est le K-drama le plus drôle que vous n’ayez jamais vu

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La série Chicken Nugget (Crédit :Garage Lab/Netflix)

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Par Mélissa Chevreuil

Publié le

"Que faire quand son crush se transforme en nugget ?" Vous avez quatre heures.

Certains cinéphiles attendaient depuis des mois la sortie de Dune 2. D’autres, au profil plus gaming, retiennent leur souffle à l’orée de la sortie du jeu de samouraïs Rise of the Rōnin. Les modeux, eux, ne vivaient que pour la dernière Fashion Week pour savoir dans quel sac et paire de godasses investir afin de briller en société. Perso, c’est une attente bien particulière et très différente qui me faisait cocher les jours de mon calendrier : la sortie de Chicken Nugget, non pas le blase d’un nouveau snack de fast-food réconfortant mais bien le nom d’un des nouveaux K-dramas disponibles sur Netflix.

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Le pitch, vous l’avez forcément vu passer tant il pique la curiosité : Min-ah passe une tête dans une machine loufoque et se transforme en luisant nugget de poulet (yummy). À son père, Choi Sun-man, et son employé Ko Baek-joong, pas si secrètement langui de la jeune femme, de tout faire pour inverser le processus et protéger celle qui peut désormais se faire avaler ou écraser par inadvertance à tout moment. Inspiré du webtoon (bande dessinée coréenne et en ligne) au titre éponyme, le programme s’annonçait totalement perché, mais ô combien feel good et salvateur. C’est une promesse tenue du début à la fin.

Déjà, le casting est aux petits oignons, quitte à rester dans le champ lexical culinaire. Kim Yoo-jung, récemment vue dans le très populaire My Demon, prête donc ses traits puis sa voix au fameux nugget. Beaucoup pensaient à une blague ou à un suicide côté carrière, mais la comédienne prouve au contraire qu’elle sait aussi faire de jolis pas de côté. Seung-yong Ryoo a été vu, entre autres, dans Kingdom, et Ahn Jae-hong plus récemment dans Mask Girl. Bref, il n’y a que des têtes connues pour les amateurs du genre. Cerise sur le gâteau, ou sauce barbecue sur le poulet, on retrouve même notre crush Jung Ho-yeon, hypnotique révélation de Squid Game, qui joue ici une critique culinaire capable de faire une crise d’angoisse face à une pizza à l’ananas (et comme on la comprend). La voir incarner un rôle aussi décalé quand on l’a connue dans une satire dystopique est un plaisir en plus d’une preuve de polyvalence dont, il faut l’avouer, on ne la soupçonnait pas forcément.

L’humour est particulier et très propre aux fictions coréennes, même si on y retrouve beaucoup de notre Frenchy Quentin Dupieux. Tout est lunaire mais rentre dans une réalité ordonnée que les personnages semblent tantôt accepter, tantôt rejeter en bloc. Par exemple, quand Ko Baek-joong comprend que Min-ah est désormais un morceau de poulet frit, son premier réflexe est de chercher sur Google “Que faire quand son crush se transforme en nugget ?”. What the fuck? De la même manière, Ko Baek-joong, toujours lui (et perso le plus drôle de la série malgré lui) porte tous les jours la même tenue ridicule et colorée qui fait rire toute personne qu’il croise et qu’il possède en sept exemplaires. Spoiler : son pantalon jaune flashy ne sert qu’à énerver son père. What the fuck bis?

“Pitié, pas de flash-back”

La série se permet même parfois le luxe de parodier avec succès de nombreux blockbusters de la pop culture comme The Walking Dead, Retour vers le futur ou Insterstellar. Les personnages brisent parfois carrément le quatrième mur. Ainsi, quand deux d’entre eux se revoient après de longues années et commencent à fermer les yeux, un troisième les implore à la manière du spectateur “pitié, pas de flash-back”. On va peut-être un peu loin mais à ce stade, c’est presque lynchien !

Même si, attention, à de très rares moments, la fiction se prend un peu plus au sérieux, mais toujours par des biais détournés, comme quand elle critique les sempiternels diktats de beauté en Corée du Sud. Ainsi, quand un personnage revoit son ex aminci, elle regrette sincèrement “son bide qui dépasse de la ceinture”, pensant qu’il était le “plus bel homme du monde”. Ça n’a l’air de rien mais c’est plutôt bien trouvé, quand on sait que le protagoniste concerné utilise justement la machine dans l’espoir de se transformer en Cha Eun-woo, idol du groupe ASTRO et acteur vu dans True Beauty (entre autres) considéré comme l’un des plus beaux visages masculins de Corée. En vain. Est-ce que c’est ça, la morale de l’histoire zinzinesque de Chicken Nugget ? Vive la beauté intérieure ? Peut-être bien, mais de notre côté, elle s’appliquera surtout quant au choix de nos futurs nuggets au resto : qu’importe la friture, tant qu’on a le fondant du poulet (et sorry par avance pour cette chute, amis végans).

Chicken Nugget est disponible en streaming sur Netflix.