Le super-crossover entre Arrow, The Flash, Supergirl et Legends of Tomorrow a-t-il tenu ses promesses ?

Le super-crossover entre Arrow, The Flash, Supergirl et Legends of Tomorrow a-t-il tenu ses promesses ?

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Par Adrien Delage

Publié le

“Invasion” a montré de belles choses avec The Flash et Legends of Tomorrow, mais n’a pas convaincu avec Arrow et Supergirl.

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Le super-crossover tant attendu a tenu quelques belles promesses. La rencontre entre les différents personnages du Berlantiverse (Arrow, The Flash, Supergirl et Legends of Tomorrow) a été aussi divertissante que l’annonçait le trailer. Si Oliver Queen est toujours le patron et le pilier des quatre crews, Barry a lui aussi eu le droit à son quart d’heure d’action. Pour assurer l’humour, on pouvait compter sur les seconds couteaux comme Cisco et Felicity. Bref, tout le catalogue de la CW y est passé sans que le crossover devienne un joli bordel façon Suicide Squad.

Du côté des audiences, le super-crossover a fonctionné. Cela fait six ans que la CW n’avait pas atteint de telles performances sur une semaine. Si l’humour et les affrontements de haute volée étaient au rendez-vous, quelques échecs sont à déplorer. Kara n’a pas eu autant de visibilité qu’elle le méritait tandis que le Green Arrow a encore eu le plus gros ego.

The Flash et Legends of Tomorrow, la satisfaction

Commençons par les bonnes nouvelles : le speedster est de retour dans sa meilleure forme. Après les failles scénaristiques de Flashpoint, le twist évident concernant Julian et un nouveau méchant fait de CGI qui nous laisse perplexe, The Flash a repris du speed (au sens littéral hein) au cours de ce crossover. Tout d’abord grâce à l’association des sidekicks qui fonctionne du tonnerre. Cisco et Felicity maîtrisent à merveille l’art des références et des clins d’œil à la pop culture, de Star Wars à Stranger Things, assurant ainsi des séquences tordantes. Ensuite parce que Grant Gustin a pu faire du Grant Gustin. Sa bouille d’ange réussit toujours autant à nous émouvoir quand il se prend la tête avec Cisco ou quand Diggle lui reproche la perte de Sara Jr.

Mais la meilleure des surprises reste de découvrir (enfin !!!) les conséquences de Flashpoint. Le tragique événement a véritablement eu un effet sur tous les membres du crossover, bien que pour des questions de cohérence dans leurs séries respectives, ces bouleversements ont un impact mineur. Tour à tour, ils se rendent compte qu’ils sont une version altérée d’eux-mêmes. Comme à son habitude, The Flash prouve qu’elle est la série du Berlantiverse la plus aboutie scénaristiquement parlant. Si les multiples timelines et les retours dans le temps sont légions, le show du speedster finit toujours par nous surprendre avec un rebondissement inattendu. C’est bien plus efficace que dans Legends of Tomorrow, où les aberrations temporelles et les flash-sideways sont incohérents.

En revanche, la team de Sara reste la plus pop, drôle et finalement attachante des quatre shows. Les surnoms lourds de Rory sont à mourir de rire, Caity Lotz assure toujours dans le rôle de la capitaine badass et les petits nouveaux comme Nate s’intègrent bien au groupe (sauf son costume de Citizen Steel, sacrément ridicule). C’est d’ailleurs cet épisode d'”Invasion” qui réussit le mieux le pari du crossover : avancer dans l’intrigue de Legends of Tomorrow tout en mettant ses héros au service de la communauté, comprenez des autres séries.

Le dernier point à souligner, et c’est là où les fans attendaient la “Berlanti family” au tournant, ce sont les combats. Si certains méta-humains ou créatures de l’univers DC sont parfois immondes (big up King Shark), force est de constater que les Dominateurs sont très convaincants. Dans la 4e partie d'”Invasion”, on a eu le droit à la plus belle et impressionnante bataille de l’histoire du DCverse à la télévision. À l’image, la touche CW avec ses tons aseptisés et ses teintes éclatantes a même disparu le temps de la course-poursuite entre Flash et Supergirl. Une séquence sombre et superbe qui concordait pour la première fois avec les couleurs froides des productions DC au cinéma.

Arrow et Supergirl, la déception

Première grosse erreur de la part du staff de Greg Berlanti : annoncer le début du crossover dans l’épisode de Supergirl. Les fans en colère ont eu raison de se faire entendre. Greg Berlanti et sa clique se sont plus ou moins foutus de nous. Barry et Cisco débarquent chez la kryptonienne dans les 20 dernières secondes de “Medusa”. Pire, la séquence est reprise à l’identique dans le 2e épisode du crossover, histoire de rappeler aux spectateurs de The Flash l’origine de Supergirl. Et malheureusement pour Melissa Benoist, son personnage va constamment être mis sur la touche au fur et à mesure du crossover.

Les scénaristes n’ont pas été très subtils quant à la mise en pause de certains personnages. Dans l’épisode de The Flash, c’est Nate et Vexen qui sautent, censés “garder” le Waverider. Puis dans l’épisode de Legends of Tomorrow, c’est au tour de Supergirl d’être mise à l’écart. Pourquoi ? Parce qu’Oliver Queen est un gros macho, prétendant être inquiet de voir autant d’aliens débarquer, histoire de justifier son sexisme. “J’aimerais que tu ne t’impliques pas trop”, lui lance-t-il. Le Green Arrow joue au mal dominant alors qu’il n’est même pas dans sa propre série…

Bref, il ne veut pas d’elle dans ses pattes même si elle viendra le sauver au dernier moment pendant la bataille contre les Dominateurs. Greg Berlanti et ses collègues auraient pourtant pu en profiter pour attirer des téléspectateurs des trois autres shows sur Supergirl et mettre en avant leurs héroïnes féminines. De son côté, Sara a droit au même traitement, voire pire vu son personnage qui tabasse à longueur de journées. Avec le Green Arrow, ils nous ont offert le combat le plus robotique et moche de toute l’histoire des crossovers, genre chorégraphie niveau primaire.

Parlons-en, d’ailleurs, de l’Archer vert et de la 3e partie d'”Invasion” qui a divisé les fans. Tout dépend de l’amour que vous portez au fan service. Ainsi, les scénaristes ont jugé bon d’envoyer les personnages du Arrowverse dans un univers alternatif où les parents d’Oliver, Laurel Lance (Katie Cassidy) et Tommy, sont toujours vivants. L’épisode n’avance en rien l’intrigue du crossover et semble surtout servir de vitrine au show du Green Arrow, qui n’est pas en grande forme depuis la saison 4. Gros ras-le-bol de le voir constamment s’imposer comme le chef à chaque rencontre de vigilantes.

Au final, ce super-crossover n’a fait que mettre en exergue les défauts et les qualités de chaque série du DCverse. Les Légendes sont des super-héros drôles et attachants qui montent en puissance depuis l’arrivée de Sara et le départ de Rip Hunter. The Flash reste le petit chouchou des fans. La série a effacé ses erreurs scénaristiques à l’aide du crossover (le Cisco boudeur a enfin laissé sa place au Cisco tordant pre-Flashpoint) et le duo entre Grant Gustin et Melissa Benoist fonctionne toujours aussi bien. Supergirl n’a pas vraiment déçu, mais sa place et son impact auront été minimes, malgré son besoin de se mettre en avant pour la réussite de sa série. Quant à Arrow, tout s’arrangera quand ses créateurs auront compris qu’il y a des nouveaux shérifs en ville.