Arrowverse : qui a remporté la palme de la meilleure série DC cette année ?

Arrowverse : qui a remporté la palme de la meilleure série DC cette année ?

photo de profil

Par Adrien Delage

Publié le

#1. Legends of Tomorrow, la buddy série inattendue

À voir aussi sur Konbini

Si les effets visuels du show restent toujours aussi cheap, Marc Guggenheim a choisi de jouer à fond la carte de la série décomplexée. Ainsi, ils n’ont plus à se soucier des innombrables incohérences temporelles qui se multiplient à chaque épisode. L’équipe se balade entre le passé, le présent et le futur et tant pis pour les aberrations. On s’éclate à chaque épisode en voyant Ray esquiver un T-rex, Mick grogner des vannes débiles dans les situations désespérées ou encore Sara casser la gueule à tout ce qui bouge.
Divertissante, marrante et touchante, Legends of Tomorrow a prouvé que le recyclage a parfois du bon. Prochaine étape pour les scénaristes : continuer sur cette lancée et offrir au crew les méchants qu’ils méritent, et non un ramassis de crapauds inexpressifs. Pour le moment, elle reste probablement l’une des meilleures séries de super-héros de l’écurie DC. Et, de manière plus inattendue, un buddy show des plus délectable.

#2. Arrow, le chemin de la rédemption

Surtout, ces personnages au passé tortueux nous replongent dans la facette sombre d’Arrow, qui habitait les débuts de la série. Oliver ne se gênait pas pour tuer ses victimes au cours de la première saison, remettant sur le tapis des questions inhérentes au voyage initiatique du héros, aussi banales et légitimes que “la fin justifie-t-elle les moyens ?”. Dans cette saison 5, l’Archer vert se confronte de nouveau à son passé. Mieux, les flash-back ont enfin trouvé une conclusion justifiée qui permet de boucler la boucle quant à son désir de bander l’arc pour défendre la veuve et l’orphelin à Star City.
Toute cette orchestration n’aurait été possible sans le colosse Prometheus, brillamment incarné par Josh Segarra. On retrouve en son personnage la noirceur qui animait Deathstroke et le Malcolm Merlyn des débuts, adversaires causant du tort à la nature même du justicier. Difficile d’ailleurs de ne pas évoquer le retour de Slade Wilson (Manu Bennett) dans ce bilan, qui a ravivé la flamme des fans pour la série.
Avec l’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis, les scénaristes d’Arrow ont même tenté un épisode politique. Si la série n’est pas parvenue à apporter ne serait-ce que les bases d’une solution, elle a au moins eu l’audace de s’y attaquer et de diffuser un message fort concernant le trafic des armes et la peur du terrorisme. Ils avaient déjà tenté de tacler les forces de répression américaines en saison 3, via la métaphore de l'”Anti-Viligante Task Force”. Preuve que série édulcorée ne rime pas forcément avec débilité.
Avec son final explosif, qui a su ramener un nœud de tension et un cliffhanger efficaces, Arrow pose les bases d’une sixième saison quasi rédemptrice. Propulsés par l’arrêt des flash-back, Greg Berlanti et son équipe pourront trouver une nouvelle manière de rythmer la narration, tout en évitant les lenteurs et le désintérêt des spectateurs pour certains fragments du passé. Attention également au retour du couple “Olicity”, qui plane dangereusement sur la série (et l’intérêt des fans). Pour l’instant, Oliver a plus d’une corde à son arc pour retrouver son aura d’antan et viser juste par la suite.

#3. Supergirl, la stabilité (et quelques coups d’éclat)

Enfin, le show est garant d’une certaine forme de féministe. Plusieurs journalistes et spectateurs s’étaient montrés particulièrement remontés contre l’arrivée de Superman dans la série. Le surhomme était apparu comme un justicier plus responsable et plus fort que sa cousine, créant un décalage flagrant avec le thème principal du show. L’arrivée du Guardian en saison 2 n’a pas vraiment aidé à nuancer cette idée. Mais au fil de la saison 2, Supergirl a retrouvé un porte-étendard de girl power.
Dans le season finale, Kara a mis une raclée monumentale à son cousin. C’est également les femmes qui avaient le pouvoir de sauver le monde, ou même de le détruire via le personnage de Rhea incarnée par l’ex-desperate housewife Teri Hatcher. Un message porteur d’espoir qui poussera les garçons à réfléchir au fait que oui, les femmes peuvent changer le monde et tenir des responsabilités autres qu’une banale assistance des hommes dans la vie quotidienne. Le speech de Cat Grant dans l’épisode final en reste le plus beau symbole.
En termes de série de super-héros, Supergirl n’apporte rien de neuf. Mais est-ce réellement important quand, par son contexte et le traitement de ses personnages, elle apporte une réflexion sur son époque, le statut des femmes et les stigmatisations des minorités ? Vous avez quatre heures.

#4. The Flash, l’erreur de parcours ?

Heureusement, tout n’est pas à jeter aux oubliettes dans cette troisième saison. L’épisode centré sur l’attaque des gorilles menés par Grodd était plutôt sympa, de même que le retour de Captain Cold dans l’avant-dernier chapitre. Toutefois, ces bons points sont passés inaperçus tant le season finale était raté. C’est dommage, car les ultimes combats contre Savitar faisaient honneur à la série.

Attention, alerte spoilers pour ceux qui ne sont pas à jour. La scène finale où Barry se rend dans la “Speed Force” déstabilisante est d’une nullité aberrante. On se doute bien que les scénaristes ne vont pas en rester là avec leur personnage principal. Autre incohérence : le sacrifice ultime de HR. Le mec a sauvé la mise à Iris et tous ses camarades semblent gentiment ignorer son geste, comme si Harrison Wells venait simplement de leur payer un coup. On a connu la team Flash légèrement plus altruiste quand les vies de Caitlin ou de Cisco étaient en danger.

Avec un méchant décevant, des intrigues bordéliques, des comportements douteux de la part de personnages autrefois loués par les fans, la saison 3 de The Flash a perdu en allure. Le charisme de son héros, pourtant porté par le lacrymal Grant Gustin, en a pâti méchamment. On ne sait pas trop où va nous emmener cette fin abracadabrante, mais une chose est sûre : on aurait préféré un reboot de l’intrigue “Flashpoint”, qui aurait au moins eu la décence de reculer plutôt que de s’empaler à toute vitesse dans le mur.

Toutes les séries DC de la CW ont été renouvelées pour une saison supplémentaire.