Bruce Miller : “The Handmaid’s Tale est devenue le reflet d’une réalité douloureuse”

Bruce Miller : “The Handmaid’s Tale est devenue le reflet d’une réalité douloureuse”

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The Handmaid’s Tale — “Offred” — Episode 101 — Offred, one the few fertile women known as Handmaids in the oppressive Republic of Gilead, struggles to survive as a reproductive surrogate for a powerful Commander and his resentful wife. Offred (Elisabeth Moss) and Ofglen (Alexis Bledel), shown. (Photo by: George Kraychyk/Hulu)

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Par Marion Olité

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The Handmaid’s Tale est malheureusement une histoire intemporelle, qui sera toujours pertinente. Cela dit, la récente élection de Donald Trump à la tête des États-Unis a rendu la série dramatiquement pertinente. Elle n’a pas tardé à être utilisée par Hillary Clinton et des activistes féministes pour dénoncer les tentatives de réduire les droits des femmes à disposer de leur corps. Que pensez-vous de cet impact de la série sur la vraie vie ?
D’abord, j’aimerais tellement que la situation aux États-Unis soit différente et que la série n’ait pas cet impact. Comme vous le disiez, The Handmaid’s Tale est malheureusement pertinente depuis plus de 30 ans. Quand j’ai commencé à écrire la première saison, les élections n’avaient pas commencé et au moment de la diffusion, la série est devenue le reflet d’une réalité douloureuse à regarder en face.
Ce que je voulais au début, c’est réussir à montrer la modernité de ce récit. Mais c’est une grosse responsabilité et une pression énorme de se retrouver à commenter indirectement les événements actuels. Nous vivons une époque importante, à la fois intéressante et épuisante. Tout ce qui peut aider les gens à s’organiser et à exprimer ce qu’ils ressentent face aux opinions et aux actions des autres est un progrès et un pas en avant pour notre jeune et petit pays.
Pensez-vous que la situation actuelle aux États-Unis va influencer la writer’s room de The Handmaid’s Tale ?
Oui, complètement ! Je pense que, de toute façon, la situation politique d’un pays a toujours un impact sur une writer’s room, que la série soit intentionnellement sociétale ou non. Les scénaristes ont des opinions, lisent les journaux, ne font pas les autruches sur la situation de leur pays. Ils sont curieux. Je pense que les débats et les menaces autour des droits des femmes et de leur droit à disposer de leurs corps vont particulièrement nous influencer. On se sent une responsabilité aussi après une première saison que l’on n’avait pas écrite en imaginant un tel impact.
Dans la première saison, nous entendons parler de lieux comme “Les Colonies”, mais on ne les voit jamais. Allez-vous étendre l’univers de Handmaid’s Tale au-delà des murs de Gilead en saison 2 ?
Oui, définitivement ! De manière générale, nous évoquons des choses à peine mentionnées dans le roman et nous les étendons pour créer des intrigues et des épisodes entiers dessus. Je veux continuer à faire ça. Le monde imaginé par Margaret est si riche et, ce qui est génial avec une série, c’est qu’on peut partir d’un lieu seulement mentionné dans le matériau original et lui donner vie. J’aimerais qu’on aille voir les colonies et d’autres endroits mentionnés dans le roman, pour continuer d’explorer ce monde.
La première saison de The Handmaid’s Tale débute ce mardi 27 juin sur OCS Max.

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