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Chelsea Handler (Chelsea Does) : “Être politiquement correct n’a jamais fait avancer les choses”

Chelsea Handler (Chelsea Does) : “Être politiquement correct n’a jamais fait avancer les choses”

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Par Marion Olité

Publié le

“Je pense maintenant que je me marierai”

J’ai dépassé cet état d’esprit, et je suis capable désormais de séparer toute la commercialisation autour du mariage – et le fait que les gens dépensent la fortune d’une vie en un jour – de la beauté de s’engager dans une relation amoureuse. Pour moi, les deux allaient de pair, mais je me suis rendu compte qu’on pouvait se marier comme on le voulait, sans donner dans le grotesque et faire des listes de cadeaux que les gens vous achètent.
 Mais tous les épisodes de cette série documentaire m’ont fait changer d’avis sur des tonnes de choses. 
Quelle est la rencontre qui vous a le plus remuée pendant le tournage de ces quatre documentaires ? 
Ce n’est pas dans un sens positif, mais le ségrégationniste dans l’épisode sur le racisme m’a vraiment marqué. On ne le classerait pas naturellement dans la case “suprémaciste blanc” et pourtant, il est pour la ségrégation. Il a ses convictions et il en fait la promotion.

Quand quelqu’un se montre aussi déterminé dans ce genre de croyance, et n’a aucun problème à les expliquer, c’est toujours intéressant de parler avec lui. Il était très éduqué.

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On a tendance à associer le racisme aux campagnards pauvres ou qui n’ont pas eu accès à l’éducation. Et ce type était tout le contraire : intelligent et ayant fait des études. C’est une bonne chose, je pense, de montrer qu’il n’y a pas que les gens idiots qui peuvent être racistes. Le racisme s’insinue partout dans notre société. 

En tant qu’humoriste et animatrice, pensez-vous qu’il y ait des limites à la moquerie et aux questions gênantes ? 
Eh bien, par exemple, je trouverais ça assez méchant de faire des blagues sur des enfants moches, ou sur quelqu’un en train de mourir. Ca peut-être marrant de le faire une fois que la personne est morte, mais bon… Disons que les bébés laids et la mort sont mes limites.
Quant à la position d’intervieweur, je pense qu’il faut poser les questions qui dérangent pour avoir des conversations honnêtes. […] D’ailleurs, je me suis retrouvée dans la position d’interviewée, et c’est toujours plus intéressant de parler de ses convictions et de ses opinions. Être politiquement correct n’a jamais permis de faire avancer les choses. On ne rend pas le monde meilleur en étant tous hypersensibles.    

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Qu’une histoire pareille soit mise en pleine lumière à l’échelle de Netflix, où les gens peuvent voir le documentaire aux quatre coins du globe, est la meilleure chose qui puisse lui arriver. 

Avez-vous d’autres sujets en tête que vous aimeriez explorer ? 
Absolument. Ces documentaires sont un pont vers mon nouveau show qui arrivera en mai sur Netflix. Il sera diffusé trois soirs par semaine. Je voulais tester l’idée de mixer ce style de documentaire avec le format du talk-show, qui est devenu, seul, un peu redondant pour moi.  
L’idée est donc d’avoir un show plus informatif mais avec des bouts de moi dedans, comme si vous alliez sur Google pour poser une question et que vous tombiez sur une réponse en forme d’émission animée par moi. Je serai toujours là, comme une sorte de malédiction (rires).
Propos recueillis par Marion Olité.