Chewing Gum, la pépite déjantée de Michaela Coel

Chewing Gum, la pépite déjantée de Michaela Coel

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Par Marion Olité

Publié le

Arrivée dans la discrétion sur Netflix, la comédie anglaise Chewing Gum gagne à être connue.

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Diffusée à l’origine sur la chaîne E4 (qui nous a déjà offert Skins et Misfists) fin 2015, Chewing Gum vient d’arriver dans la discrétion sur Netflix. Une raison de plus de ne pas passer à côté. Ce petit show décomplexé s’inscrit dans la lignée des séries d’auteurs qui nous ont régalé ces derniers mois, d’Atlanta de Donald Glover à Insecure d’Issa Rae en passant par Fleabag de Phoebe Waller-Bridge.

Actrice principale, scénariste et même compositrice sur Chewing-Gum, Michaela Coel (vue dans The Aliens, Top Boy et furtivement dans l’épisode “Nosedive” de Black Mirror pour les plus physionomistes) nous plonge dans un monde qui n’appartient qu’à elle. Elle y incarne une jeune femme de 24 ans, Tracey, vierge et pleine de candeur, qui évolue au sein d’une famille aussi dingue que très croyante. Mais celle qui prie devant les posters de Jésus et Beyoncé tous les soirs dans sa chambre en a marre de ne rien connaître de la vraie vie, et… du sexe. Heureusement, elle peut compter sur les conseils de sa BFF Candice, et de ses voisines plus ou moins saines d’esprit de la cité où elle habite.

Sexe, licornes et vidéo

Petite cousine de Phoebe Waller-Bridge, Michaela Coel signe une premier série un peu folle, qui met les deux pieds dans le plat du mauvais goût avec une liberté jouissive. On a rarement vu à l’écran des scènes de sexe et de préliminaires aussi drôles et gênantes que dans Chewing Gum.

Il faut dire que derrière l’explosion de couleurs et des personnages complètement WTF (mention spéciale à la petite sœur bien gratinée, Cynthia, incarnée par Susan Wokoma) se cache un constat corrosif sur la relation des jeunes à la sexualité. Complètement ignorante d’un sujet tabou au sein de sa famille, notre héroïne a été biberonnée aux films porno.

Le jour où elle se retrouve avec un homme, elle se jette donc sur lui avec la plus grande des maladresses, et lui lèche l’intégralité du visage avec beaucoup d’entrain. Puis, pensant être tombée enceinte alors qu’elle n’a eu aucun rapport sexuel, elle se retrouve à acheter un tube de crème vendu par une escroc dans un box de garage douteux. Plus tard, Tracey se met en tête d’organiser un plan à trois et de trouver une “licorne” pour tenter de montrer à son homme qu’elle n’est pas si prude. Ce sera évidemment un hilarant fiasco.

Autour de notre héroïne dans les choux, d’autres femmes font tomber les clichés sexistes : Candice demande à son homme de s’adapter à ses fantasmes, et l’on entend aussi parler sexe du côté des voisines de palier hautes en couleur et aux âges assez différents. Telle une Candide des temps modernes, Tracey poursuite sa quête d’une sexualité épanouie (ça, c’est le but mais on n’y est pas) au fil des six épisodes qui composent cette première saison aussi politiquement incorrecte qu’attachante.

La première saison de Chewing Gum est à découvrir en intégralité sur Netflix.