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Avec le déchirant épisode Time’s Arrow, BoJack Horseman explore la démence et l’oubli

Avec le déchirant épisode Time’s Arrow, BoJack Horseman explore la démence et l’oubli

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Par Delphine Rivet

Publié le

Un passé tragique

Avec cette saison 4, BoJack Horseman réitère l’exploit et nous offre une plongée aux origines du mal (et du mâle). Notre héros est ce qu’il est parce qu’il est le produit d’une éducation malsaine et d’un environnement sans amour et où certaines émotions sont presque taboues. Dans l’épisode 11, intitulé “Time’s Arrow”, on a la confirmation de ce que l’on pressentait : sa mère, Beatrice, s’est construite sur les mêmes fondations, pernicieuses et dépourvues d’affection. Une backstory qui commençait à se révéler dès l’épisode 2, “The Old Sugarman Place”. BoJack Horseman tente de temps en temps de changer la perspective adoptée dans un épisode. Pour celui-ci, la série s’est donc à nouveau essayée à un exercice de style (la saison passée avait aussi son acte de bravoure scénaristique avec “Fish Out of Water”, l’épisode 4 de la saison 3).
BoJack, qui a ses propres problèmes à gérer – il est peut-être le père biologique de la jeune Hollyhock – ne supporte plus la présence de sa mère, pour laquelle il nourrit beaucoup de rancœur. Il décide alors de l’abandonner dans une maison de retraite miteuse. Beatrice Horseman est sénile et sa démence l’emporte dans ses souvenirs. L’histoire se transforme alors en une sorte de rêve éveillé, un voyage dans le passé où bien des détails ont été effacés. On découvre que petite, Beatrice était une enfant vive mais “trop” émotive aux yeux de son père. Elle a grandi dans un milieu bourgeois, où les démonstrations d’affection sont perçues comme inappropriées. Sa mère, elle, est devenue un véritable zombie.
Car voyez-vous, en ce temps-là, une femme dépressive était aussitôt diagnostiquée “hystérique”. Une pathologie qui révélait la misogynie d’une époque et du milieu médical, puisque le mot “hystérie” vient du terme grec “hùsteros”, signifiant les entrailles, la matrice utérine. Le père de Beatrice a donc fait interner sa femme, qui fut lobotomisée et, à partir de cet instant, n’a plus jamais été tout à fait elle-même.

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