Gap Year, la comédie british prometteuse sur la vie des backpackers

Gap Year, la comédie british prometteuse sur la vie des backpackers

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Par Florian Ques

Publié le

Les adeptes du PVT et autres adorateurs de l’année sabbatique sauront se retrouver dans ce voyage délirant en terres asiatiques.

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Les étendues d’eau paradisiaques, les montagnes “instagramables”, les soirées alcoolisées jusqu’au petit matin… Explorer les moindres recoins de la planète quand on est vingtenaire, c’est le pied. C’est en tout cas ce qu’ont de cesse de nous répéter nos copains backpackers, revenus tous beaux tous bronzés après leurs six mois à l’étranger. Mais, derrière cette vision idéalisée du dépaysement culturel, se cachent aussi des travers aussi tragiques que désopilants. Gap Year, nouvelle sitcom de la chaîne britannique E4, espère mettre en lumière le meilleur comme le pire du quotidien de ces millenials en soif d’aventure.

Dylan est un jeune anglais déterminé à sillonner le continent asiatique pour retomber sur son grand amour, la tyrannique Lauren, et enfin lui confesser ses sentiments. Ce romantique indécrottable décide alors d’embarquer son ami d’enfance, Sean, duquel il s’était éloigné avec le temps. Fraîchement débarqué en Chine, ce duo détonant fait la rencontre de Brit, un trentenaire nostalgique voulant désespérément revivre sa jeunesse. Ce dernier s’est entiché de deux américaines elles aussi en voyage, à savoir la fêtarde Ashley et la plus sérieuse May, venue jusqu’à Beijing pour renouer avec ses origines orientales.

Ce petit groupe éclectique décide de mettre sa vie lambda entre parenthèses pour alors s’engager dans un périple haut en couleur, aux quatre coins de l’Asie. Du Népal au Vietnam en passant par la Malaysie, le road trip des joyeux expat de Gap Year promet de nous faire découvrir des décors épatants. Si cet épisode inaugural se cantonne à la capitale chinoise, certaines prises de vue, qu’on jurerait tout droit tirées d’une brochure Thomas Cook, nous font déjà saliver.

Comme bon nombre de séries actuelles, Gap Year a surtout conscience de son sujet et n’hésite pas à l’agrémenter d’une bonne touche de second degré. Dès la scène d’introduction, le tandem masculin du show fait la rencontre dans leur avion d’une journaliste spécialisée dans les voyages. Tandis qu’ils tiennent un discours un tantinet cliché (“on ne voulait pas tomber dans un piège à touristes comme la majorité des gens”, “on voulait quelque chose de différent”), l’inconnue leur souhaite un bon séjour en Thaïlande. Pourquoi ? Tout bonnement parce que les backpackers du territoire asiatique finissent toujours par y mettre les pieds, c’est bien connu !

À trop vouloir sortir du lot et faire quelque chose d’alternatif, il faut croire que ces globe-trotteurs en puissance atterrissent dans les mêmes endroits. Et, de ce fait, passent à côté de la réelle expérience locale. Mais, comme le présente subtilement la série, ce n’est pas ça le plus important. Sous sa façade gentillette et colorée, la comédie de E4 aborde aussi les raisons qui peuvent éventuellement pousser quelqu’un à prendre ses clics et ses clacs, direction l’autre bout du monde.

Le personnage de Sean souligne dans une scène étonnamment sincère le pourquoi de son départ : la pression sociétale, parentale, la routine trop pesante… Au-delà de son humour bon enfant, Gap Year sait faire preuve de discernement et parvient à nuancer sa thématique. Dans cette optique-là, May, la sino-américaine de la bande, est elle aussi particulièrement intéressante. Sa motivation pour venir jusqu’à Beijing est bien traitée : la jeune femme est partagée entre l’excitation d’en découvrir plus sur ses origines mais éprouve aussi de la culpabilisation car elle n’en sait pas suffisamment sur sa prétendue culture, ayant été éduquée “à l’américaine”.

Au fil de leur périple intracontinental, la clique nomade de Gap Year rencontrera son lot de personnalités aussi craignos que déjantées. À première vue, les huit épisodes qui composent cette première saison devraient être une bonne source de divertissement, mais surtout de rires nerveux. Alors on arrête de tergiverser, on prend son sac à dos, son humour et une bonne dose de second degré, les backpackers survoltés de Gap Year n’attendent que nous.

Gap Year est diffusée depuis le 23 février sur E4 au Royaume-Uni.