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Pourquoi Legends of Tomorrow est la meilleure série de super-héros de la CW

Pourquoi Legends of Tomorrow est la meilleure série de super-héros de la CW

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Par Adrien Delage

Publié le

Cette année, les Légendes ont clairement explosé Barry Allen, Oliver Queen et Kara Danvers dans le fun et le divertissement. Attention, spoilers.

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Pour cette deuxième saison de Legends of Tomorrow, Sara, Ray et le reste de l’équipe étaient de retour pour 17 épisodes. Après une première saison un peu flemmarde, mais loin d’être désagréable à regarder, le showrunner Marc Guggenheim et ses scénaristes ont décidé de se retrousser les manches. En vérité, ils ont tellement bien bossé sur ces nouveaux voyages dans le temps que Legends of Tomorrow est devenue bien plus fun et divertissante qu’Arrow, The Flash et Supergirl.

Personnages retravaillés, visages inédits, méchants plus coriaces, lead féminin… Les changements ont été nombreux au sein de cette deuxième saison. Même si le Waverider et une bonne partie des effets spéciaux piquent toujours autant les yeux (on est sur la CW d’un côté, pas sur HBO), Legends of Tomorrow a de multiples qualités à défendre qui font d’elle une œuvre plaisante et récréative.

Le plus impressionnant, c’est qu’elle parvient à rendre attrayant des seconds couteaux apparus dans les séries mères et à transformer le recyclage en une œuvre pas toujours cohérente mais diablement irrésistible. Revenons en quatre points sur les forces de cette deuxième saison.

#1. Sara Lance

Avec le départ de Rip Hunter, Sara a pris les commandes du Waverider et ce n’est pas pour nous déplaire. Sara est un personnage décomplexé, badass, franc du collier et attachant. Elle est bien aidée par l’interprétation de Caity Lotz, qui gagne des storylines plus intéressantes que dans Arrow. White Canary trouve toujours les mots pour rebooster son équipe et hérite régulièrement des meilleures scènes de combats (exception faite de celui contre le Green Arrow dans le super-crossover).

Comme Sara assure en figure de proue des Légendes, c’est tout le crew qui se bonifie et qui gagne en charisme. Mieux, les scénaristes de la série ont décidé de faire passer un temps Rip Hunter du côté obscur. Une jolie balance se crée alors entre les personnages aux rôles presque inversés et la partition d’Arthur Danvill est moins fade de cette manière. Lorsque Rip revient à la raison dans l’épisode 13, Sara et lui se disputent les commandes du Waverider. À travers le changement d’attitude de Rip, les scénaristes reconnaissent eux-mêmes leur erreur de la première saison : Rip doit quitter le navire au profit de White Canary, qui assure davantage à la tête des Légendes (et de la série).

Il ne faut pas non plus oublier que Sara est lesbienne et que Legends of Tomorrow participe ainsi à la représentation des minorités sexuelles dans le paysage audiovisuel. Une tradition que Greg Berlanti perpétue depuis la création de son DCverse et qui crée un décalage tordant avec les clichés lassants du genre, puisque c’est ici l’héroïne qui séduit la princesse à la fin des épisodes.

#2. Une galerie de personnages attachants

Pas facile de s’accrocher aux seconds couteaux de The Flash et Arrow que pouvaient être Jefferson, Mick et Ray en saison 1. Des personnages qui n’avaient pas franchement conquis le cœur des fans contrairement à Captain Cold et Martin Stein, en partie grâce à leurs interprètes aux visages familiers chez les sériephiles. Heureusement, la saison 2 a creusé la psychologie des mal-aimés et renforcé leur capital sympathie avec brio.

Le plus gros problème restait Mick, un lourdaud capable de retourner sa veste à la moindre occasion et qui faisait tâche dans le paysage des Légendes. Le jeu froid et fade de Dominic Purcell n’aidant pas à son évolution, les scénaristes ont fait du personnage une caricature tout en second degré. Désormais, Heat Wave ouvre rarement la bouche, mais c’est toujours pour lâcher une bonne punchline ou grogner avec style et il faut reconnaître que l’acteur excelle dans ce registre simpliste. Captain Cold et Mick se permettent même des clins d’œil méta à Prison Break qui ne manqueront pas de faire sourire les fans de la série de Fox.

Le duo Firestorm composé de Jefferson et Martin Stein fonctionne mieux qu’avant et la fracture générationnelle qui les sépare est écrite avec justesse dans les moments dramatiques. Ray Palmer reste quant à lui fidèle à lui-même, c’est à dire naïf, souvent niais mais terriblement attachant. Surtout, les scénaristes ont eu le très bon feeling de faire disparaître le couple des Hawks à la fin de la saison 1. Un love interest franchement ennuyeux, énervant et profondément débile, sans parler de la partition catastrophique de leurs interprètes.

À la place, ils ont introduit un nouveau tandem en même temps que la Société de justice d’Amérique : Nate et Amaya. Un duo du tonnerre plus crédible à l’écran et bien plus fun à voir évoluer, notamment quand ils couchent ensemble dans “Turncoat” alors que leurs coéquipiers tentent de sauver la vie de George Washington. L’osmose entre les différents personnages fonctionne merveilleusement bien cette saison, avec une complicité qui se ressent à l’écran notamment entre Nate et Ray, toujours présents pour dire ou faire des conneries. Bref, l’équipe des super-héros était quasiment irréprochable sur ce chapitre et il nous tarde de voir la prochaine arriver en saison 3.

#3. Des antagonistes plus convaincants

Clairement, la première saison de Legends of Tomorrow péchait par son antagoniste principal, Vandal Savage, ni vilain ni terrifiant pour un clou. Difficile de mettre l’équipe en valeur face à un méchant qui ne sait que grincer des dents et sourire bêtement. Quand on sait que Barry a dû combattre Zoom et Oliver affronter Ra’s al Ghul, on se dit que les Légendes ont vraiment perdu au change.

L’ennemi le plus marquant de Legends of Tomorrow ne sera pas non plus pour cette année. Les scénaristes ont préféré recycler les vilains des séries dérivées : Eobard Thawne aka le Reverse-Flash (pourquoi pas), Malcolm Merlyn (bof) et Damian Darhk (au secours). Heureusement, les individualités associées ont donné une entité hybride plutôt sympa dans ses échanges et dangereuse pour les Légendes, preuve en est du season finale où le Reverse-Flash massacre tout le monde.

La meilleure idée des scénaristes reste d’avoir réuni pour l’occasion la “Legion of Doom” et introduit la lance du Destin, deux références directes qui raviront les lecteurs des comics. Le trio de la mort a également ramené à la vie Captain Cold (Wentworth Miller), un personnage fort apprécié des fans de la série depuis son sacrifice poignant dans le dernier épisode de la saison 1. Bref, cette équipe de méchants était loin d’être aussi imprévisible et cruelle qu’un Deathstroke, mais elle a au moins eu le mérite de rehausser le niveau de la saison précédente.

#4. Des voyages dans le temps plus captivants

Tout comme The Flash s’est ouverte au Multivers, Legends of Tomorrow peut piocher dans l’univers DC Comics à sa guise. À l’aide du Waverider, Sara et son équipe traversent les époques afin de réparer les aberrations temporelles. Bien entendu, il ne faut pas chercher trop de cohérences dans ses intrigues alambiquées, mais plutôt se laisser embarquer dans leur trip spatio-temporel rythmé et ponctué de nombreux rebondissements. La série est complètement décomplexée par rapport à cette recherche de vraisemblance et c’est ce qui la rend au final si délectable à regarder.

Cette ouverture aux différentes époques est une vraie force pour la série de la CW. Contrairement à The Flash, Arrow et Supergirl, où les justiciers cherchent à protéger une seule ville, les Légendes ne cessent de se mouvoir. Ses membres décollent pour le Jurassique, viennent faire coucou aux samouraïs du Japon féodal, rejoignent Jonah Hex en plein Far West puis s’assoient à la table ronde du roi Arthur en pleine période médiévale.

Mieux, ils font parfois intervenir dans l’intrigue des figures de la pop culture comme ce fut le cas avec les versions jeunes de George Lucas et J.R.R. Tolkien. Ce changement de cadre à chaque épisode permet au spectateur de ne jamais ressentir un effet de lassitude ou d’avoir l’impression de tourner en rond. Même si, bien entendu, les scénaristes respectent et appliquent les codes du voyage initiatique du super-héros, qui doit terrasser un adversaire par épisode.

Marc Guggenheim et son équipe créative se sont même aventurés dans des terres fantastiques au cours de la saison 2. On pense notamment à “Abominations”, où ils ont affronté des zombies, ou encore à “The Chicago Way”, où Victor Garber a poussé la chansonnette le temps d’un séquence absurde mais irrésistible. Bref, Legends of Tomorrow ose, se diversifie, tente des scènes audacieuses qui ne sont pas sans rappeler le travail innovant de Joss Whedon sur la cultissime Buffy. Et ça, c’est une marque pleine de promesses.

En France, la saison 2 de Legends of Tomorrow est disponible sur MyTF1VOD.