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Ricky Gervais : “J’ai un gros faible pour les idiots du village”

Ricky Gervais : “J’ai un gros faible pour les idiots du village”

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Par Marion Olité

Publié le

“Je n’ai jamais compris pourquoi les gens veulent être célèbres à tout prix”

“Nous sommes tous des David Brent”

“David Brent est encore plus pertinent aujourd’hui qu’à l’époque de The Office

Votre prochain film sera un spin-off autour de David Brent, votre personnage culte de The Office. Pourquoi avoir fait ce choix de le centrer sur lui, sans faire revenir les autres personnages du show ?
J’ai toujours dit que je ne ferai jamais revenir The Office. Pour moi, la façon dont la série s’est terminée était parfaite. Mais David Brent est encore plus pertinent aujourd’hui qu’à l’époque. Il y avait des téléréalités sur des gens normaux qui devenaient célèbres, mais aujourd’hui, on est dans le sensationnel.
Vous avez des gens qui gagnent 50 millions de dollars par an en prenant des photos d’eux-mêmes. On a des gens comme les Kardashian. Certaines personnes sont prêtes à détruire quiconque se met sur leur chemin. Je veux voir David Brent dans ce monde.
Il n’est plus le boss. Il est devenu le petit poisson qui se fait humilier. Il voit des gens devenir célèbres pendant cinq minutes. Donc je pense que cette histoire est assez différente de The Office pour être intéressante.
Et puis David Brent est drôle, dans un sens tragique. Dans le film, des caméras le suivent alors qu’il part en tournée. Il poursuit son rêve de devenir une rock star. Il pense que les gens le filment comme si c’était la tournée des Rolling Stones alors qu’il s’agit en vérité d’une émission “Que sont-ils devenus” [dans la série The Office, les employés sont filmés, puis leur histoire est diffusée à la télé, rendant David Brent un peu célèbre, ndlr].

Votre dernière série était Derek. Vous avez de futurs projets de shows en tête ? 
J’ai toujours plein d’idées. Je ne sais pas laquelle je vais prendre en premier. J’ai tendance à travailler comme ça, avec deux-trois projets, et je finis par me lancer sur un.  Après le film sur David Brent, j’aimerais beaucoup refaire un peu de stand-up. Je n’en ai pas fait depuis au moins cinq ou six ans ! Et j’aimerais me lancer dans une tournée mondiale avant d’être trop vieux [rires]. Je ne sais pas, je ferais peut-être une nouvelle série avant, peut-être plus dramatique…
Votre personnage dans Derek et même celui de Special Correspondents sont de vrais gentils, comparés à David Brent ou Andy Millman. Ricky Gervais veut-il devenir gentil ?
Oh, vous savez, tout est question de perspective. Dans The Office, il y avait déjà des personnages d’une grande bonté. Mais on était centré sur l’idiot du village. Les gens se concentrent sur le personnage que j’incarne, car ils savent que c’est mon projet. Dans Derek, si vous regardez Kev (David Earl), ce mec est un pervers [rires] ! Dougie (Karl Pilkington) est un petit homme méchant et aigri.
Il faut regarder l’ensemble du tableau. The Office n’était pas vraiment une série sur David Brent. C’est tout un univers. Je n’ai pas vraiment changé. Ce sont les personnages que j’incarne qui sont très différents.
Quand vous regardez votre carrière, déjà bien remplie, qu’est-ce qui vous reste à accomplir selon vous ? 
Déjà, j’aimerais personnellement construire un refuge pour les animaux. Artistiquement, j’ai aussi plein de choses à explorer. J’aimerais réaliser un pur drama. Je n’ai jamais gagné un Oscar ou un Grammy [rires]. Je n’ai jamais écrit une pièce de théâtre, parce que j’ai trop peur. Mais je le ferai un jour ! Le champ est si large, j’ai envie de faire tellement de choses [sourire].
Special Correspondents, de et avec Ricky Gervais, est disponible sur Netflix depuis le 28 avril. 

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