La saison 5 de Samurai Jack taxée de sexisme et d’homophobie par les étudiants de Yale

La saison 5 de Samurai Jack taxée de sexisme et d’homophobie par les étudiants de Yale

photo de profil

Par Adrien Delage

Publié le

Les universitaires américains ont notamment dans le viseur le personnage de Scaramouche, un des assassins du grand méchant Aku.

À voir aussi sur Konbini

Après avoir tranché du robot à la pelle pendant notre enfance sur Cartoon Network alors que nous dévorions des bols de céréales, Samurai Jack est revenu cette année d’entre les morts pour une ultime saison. Le créateur de la série animée, Genndy Tartakovsky, désirait apporter une vraie conclusion à l’histoire de son guerrier intrépide. Pour l’occasion, changement de ton et de chaîne pour Jack. La nouvelle saison a atterri sur Adult Swim, la chaîne adulte de Cartoon Network, et comporte des éléments beaucoup plus violents et matures qu’auparavant.

Désormais, Jack fait couler le sang avec sa lame et son arsenal d’armes mitrailleuses ultramortelles. Cette violence graphique ne plaît pas à tout le monde, notamment aux universitaires de Yale qui ont publié dans leur journal The Yale Herald une tribune à l’encontre du changement de ton de Samurai Jack. Les étudiant de l’Ivy League reprochent à cette nouvelle saison d’être homophobe, sexiste et d’exposer une irrespectueuse forme d’appropriation culturelle. Les choix créatifs de Genndy Tartakovsky sont ainsi remis en cause, les auteurs de la tribune affirmant que le médium du dessin animé ne permet pas de traiter tout et n’importe quoi.

Les étudiants de Yale ont notamment dans le viseur l’assassin Scaramouche, un nouvel ennemi de Jack à la solde d’Aku. “Scaramouche, avec ses vêtements extravagants et son maniérisme, qui lui fait finir toutes ses phrases par le mot ‘bébé’, est perçu comme dénué d’oreille musicale et homophobe”, peut-on lire dans la tribune. En résumé, les universitaires reprochent au méchant de s’approprier les codes des personnes queer et donc de les stigmatiser en mal absolu. En réalité, Genndy Tartakovsky voulait seulement rendre hommage au jazzman Sammy Davis Jr., multi-instrumentistes de talent…

#JeSuisWikipédia

L’article s’en prend ensuite sans détours à la description du samurai, qui serait une aberration totale. “C’est un personnage naze basé sur une compréhension des figures historiques de l’époque du niveau de Wikipédia.” Outch. Pourquoi tant de haine contre les contributeurs de Wikipédia ? Trêve de plaisanterie, les productions sur les guerriers du Japon féodal n’ont jamais réellement suivi le cours de l’Histoire. Vous n’allez quand même pas me dire que Tom Cruise dans Le Dernier Samouraï ou même Kenshin le vagabond avaient plus de légitimité que Jack ?

Les étudiants concluent finalement leur réquisitoire sur le sexisme latent de la série animée. Selon eux, la représentation du corps des femmes met “mal à l’aise”. En faute, l’introduction remarquée et sensuelle d’Ashi, une combattante badass. Ils comparent ensuite ce portrait des personnages féminins aux dessins animés des années 1980, comme dans Les Maîtres de l’univers, qui dérangeait la religion catholique par la représentation de sa nudité (car oui, Musclor était une allégorie du Christ selon certains sites obscurs).

Bref, les arguments de Yale sont très franchement tirés par les cheveux et désuets. Ils feraient mieux de redescendre de leurs grands chevaux, s’enfiler un bol de céréales, s’asseoir confortablement dans leur canapé pour mater Cartoon Network et se rappeler des moments de nostalgie magnifiques où, les étoiles plein les yeux, ils observaient Jack dézinguer du robot à la chaîne.

En France, la saison 5 de Samurai Jack reste inédite.