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Scream Queens ringardise Scream et Pretty Little Liars en un épisode

Scream Queens ringardise Scream et Pretty Little Liars en un épisode

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Par Marion Olité

Publié le

Ce mardi 22 septembre, la Fox a lancé Scream Queensl’une des nouveautés les plus attendues de la rentrée. Premières impressions après visionnage du pilote. 

“Qui t’a dit que tu pouvais avoir un bébé ce soir ?“. La première scène de Scream Queens, flashback pendant les 90’s d’une soirée tragique vécue à la sororité des Kappa Kappa Tau, donne le ton. Une bande de blondasses découvre qu’une de leurs “soeurs” vient d’accoucher dans la baignoire. Mortifiée, la jeune femme s’excuse de ruiner la fête. Quelques minutes plus tard, elle meurt.
20 ans plus tard, rien n’a vraiment changé chez les KKT, toujours aussi cyniques et superficielles. Une nouvelle “queen”, l’horrible Chanel (Emma Roberts, en plein cabotinage intentionnel), fait régner sa loi à coup de vexations en tous genres et de réflexions qui lui vaudraient dans la vraie vie d’avoir toutes les organisations des droits de l’homme sur le dos. La vie est dure pour Chanel : elle doit composer avec de mystérieuses agressions perpétrées dans la résidence par un serial killer au costume de diable, sans compter les exigences de la doyenne (Jamie Lee Curtis) qui la déteste et veut ouvrir la sororité à de nouveaux profils pour le moins inhabituels.

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Murphy connection

Exubérante, hilarante, jouissive, Scream Queens donne l’impression d’un savant mélange entre les précédentes séries de Ryan Murphy. Comme si les marginaux du Glee Club (dont Lea Michele) tentaient d’entrer chez les beautiful people obsédés par leur apparence (Nip/Tuck), le tout dans une ambiance horrifique qui rappelle American Horror Story.
Sauf qu’ici, point de snuff movie et autres scènes trop trash. Diffusion sur un network oblige, Ryan Murphy se place davantage dans la lignée des slasher movie soft qui ont fait fureur dans les années 90 (Scream, Souviens-toi l’été dernier etc…) et vivent une seconde jeunesse sur le petit écran depuis quelques temps avec des shows comme Pretty Little Liars, The Following ou Scream, la série.
Et puis entre Game of Thrones, Les Experts, les tubes des années 90 ou l’inévitable Taylor Swift, les références pop se multiplient plus vite que les cadavres.

Cet hommage aux films d’horreur est appuyé par la présence de Jamie Lee Curtis, “the scream queen” (ce terme s’appliquant aux actrices de film d’horreur les plus fameux) reconvertie en féministe anti-sororité. Sans elle, on pourrait croire que Ryan Murphy ne dénonce pas tant que ça le système discriminatoire et humiliant des fraternités américaines blanches, conservatrices et taille 34. Son personnage apporte un sous-texte surligné au stabilo mais néanmoins bienvenu.

“I’m going to kill you know”

Scream Queens séduit aussi par son sens inné de l’ironie 2.0. Dans l’une des scènes les plus hilarantes du pilote, le serial killer échange avec sa victime par SMS. Son dernier geste avant de mourir : tenter d’envoyer un tweet à sa communauté ! Obsédé par le thème de la monstruosité (sous toutes ses coutures), Murphy se paie la tête d’une société fascinée par son propre reflet, qui a perdu tout sens commun.

Certains arcs narratifs semblent un poil prévisibles. On imagine bien, par exemple, la newbie réussir à prendre la place convoitée de Chanel au cours de la saison 2. Derrière des dialogues drôles et cruels, débités par des personnages d’un cynisme incroyable, la machine reste très bien huilée.
La bitch. L’outsider. Le love interest. L’abruti de service. La weirdo. Tous les archétypes des protagonistes d’une série pour ados répondent présents. Ils sont seulement plus transgressifs, fous et modernes que la moyenne. Et après tout, c’est bien ce qu’on attend d’une série comme Scream Queens, qui s’adresse en priorité aux jeunes.
Le pilote offre toutes les promesses d’un bon divertissement, à regarder évidemment au second degré, avec popcorn ou pot de glace sous la main. Si Ryan Murphy n’est pas le plus subtil des showrunners, ses séries ont une qualité indéniable : on ne s’y ennuie jamais.
Note : 4 / 5, l’hommage ultime aux slasher movies 90’s, un regard acide sur la jeunesse Snapchat et des références pop à tous les étages