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Série culte : Gilmore Girls, un doudou télévisuel intemporel

Série culte : Gilmore Girls, un doudou télévisuel intemporel

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Par Delphine Rivet

Publié le

“It’s a lifestyle. It’s religion”

Bienvenue à Stars Hollow, petite bourgade où il fait bon vivre, où les habitants sont tous profondément amicaux, chacun avec sa touche d’excentricité (une composante essentielle à chaque personnage de Gilmore Girls) et dont le cœur bat au rythme des aventures de Lorelai et Rory.
Une mère, une fille, une relation fusionnelle imaginée par Amy Sherman-Paladino (la showrunneuse), où les rapports classiques sont inversés. Lorelai, qui a eu sa fille très jeune et a fui le domicile de ses riches parents pour l’élever seule, semble n’être jamais tout à fait sortie de sa crise d’adolescence. Elle est légère, futile, immature, quand sa progéniture, Rory, est mûre pour son âge, sérieuse et angoissée par son avenir.
La mère et la fille, le ying et le yang sous un même toit, sont de purs produits locaux. Car il y a, à Stars Hollow, un sentiment d’appartenance très fort, un lien invisible entre tous ses résidents qui a vite fait d’inclure le téléspectateur dans ses intrigues, ses petits drames, ses festivités (et il y a toujours quelque chose à fêter à Stars Hollow). Ses lieux de rencontre et ses commerçants deviennent si familiers que l’on a toujours le cœur lourd et l’envie d’y retourner dès que l’épisode se termine.

Gilmore Girls a une identité forte, des points de repères immuables qui rassurent. Elle est aux séries ce que la comfort food est à la gastronomie : jamais prétentieuse, familière, rassasiante… L’indigestion ? Quelle indigestion ?! On n’est jamais gavés par tous ces bons sentiments parce qu’ils sont sans cesse contre-balancés par un humour qui fait mouche et une excentricité qui vient diluer la douce guimauve.
Voilà un show qui, alors qu’on était censé être en rébellion contre ses parents à l’adolescence, nous faisait envier la relation fusionnelle entre Lorelai et Rory. Gilmore Girls glorifiait aussi l’intellect de ses héroïnes. Quand bien des séries pour ados donnent à voir des filles et des garçons qui passent leur temps à flirter et à faire des concours de popularité, celle-ci montrait Rory et sa passion dévorante pour les livres et les vieux films, privilégier ses études aux sirènes de l’amour.
Et le plus beau dans tout ça, c’est qu’elle n’a finalement pas eu à choisir. Dean, Jess ou Logan l’ont aimée pour ce qu’elle est ou, le cas échéant, s’y sont cassés les dents. En grande angoissée par son avenir, Rory ne faisait pas de compromis, au grand désespoir de Lorelai qui aurait préféré qu’elle s’amuse davantage.

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S’il y a bien une série qui a résisté au temps qui passe, c’est elle. Les sériephiles ont beau être méfiants dès que l’on projette de ressusciter une de leurs chouchoutes, le retour de Gilmore Girls ne soulève pas autant d’inquiétude.
Parce que Stars Hollow est une bulle hors du temps, traversée par les quatre saisons (qui feront chacune l’objet d’un long épisode de 90 minutes dans ce revival) et que la relation entre Lorelai et Rory est indéfectible. Tant que cette suite en quatre actes retrouve cette complicité, peu importe que l’histoire reprenne 10, 15 ou 20 ans après, les liens qui les unissent ne changeront jamais. Notre amour pour elles non plus.
Si Gilmore Girls fleure bon la nostalgie, c’est parce que des séries feel good comme celle-là, avec une mère et sa fille, qui sont aussi BFF, au cœur du récit, se font rares. Du coup, les héritières ne se bousculent pas au portillon… On les trouve, en revanche, sous le porche de Jane the Virgin. Les femmes Villanueva, fille, mère et grand-mère, vivent sous le même toit, s’aiment, se disputent, rient, pleurent : elles sont inséparables.
Et si, comme dans Gilmore Girls, leurs amours tiennent une place importante, ce qui compte au final, ce n’est pas de savoir si c’est la #teamRafael ou la #teamMichael qui va l’emporter. La série est et sera toujours centrée sur les relations maternelles qu’entretiennent ses trois femmes, chacune leur tour, chacune à sa façon. On est tous, définitivement, #teamJane, #teamAbuela et #teamXiomara.
Avant de découvrir A Year in the life, les quatre nouveaux épisodes prévus pour cet automne, vous pouvez voir ou revoir les sept saisons de Gilmore Girls sur Netflix.