Ces storylines de Breaking Bad qui auraient pu voir le jour… mais ont fini à la poubelle

Ces storylines de Breaking Bad qui auraient pu voir le jour… mais ont fini à la poubelle

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Par Delphine Rivet

Publié le

Breaking Bad, l’une des meilleures séries de sa génération, a laissé sur son passage un véritable cimetière d’idées avortées et d’intrigues abandonnées sur le bord de la route. Et certaines sont totalement dingues.

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On a beau être le showrunner d’une série culte, on n’est pas à l’abri des erreurs. Dans la salle d’écriture de Breaking Bad, les propositions fusent, ça bouillonne, c’est parfois la foire d’empoigne pour imposer ses histoires, bref… ça crée. Mais s’imaginer cet incubateur à idées comme le temple de la storyline de génie, c’est aller un peu vite en besogne.

Oui, il y a des ratés, même au sein de la si précieuse “writer’s room” de Breaking Bad. Si Leonard de Vinci faisait des esquisses avant d’atteindre la perfection, Vince Gilligan aussi a bien le droit de faire quelques brouillons. Et il y a un paquet de storylines qui sont tombées au champ d’honneur !

RIP Jesse Pinkman

C’est probablement la plus connue d’entre elles. Initialement, Vince Gilligan voulait se débarrasser du personnage de Jesse Pinkman en fin de saison 1. Mais alors qu’il écrit l’épisode 7 de ce qui deviendra un chef-d’œuvre télévisuel, et que le tournage a commencé, la grève des scénaristes de 2007-2008 met un frein à la production.

Ce hiatus aura un sérieux impact sur toute l’industrie, mais sera aussi salvateur pour Aaron Paul. Abrégée par la grève, la saison 1 n’a finalement duré que sept épisodes. Devant la performance bluffante du jeune acteur, Vince Gilligan doit se rendre à l’évidence : impossible de se séparer de lui. Il reviendra la saison suivante.

Car sans lui, pas de Jesse, pas de “Yo bitch !” et beaucoup moins de nominations aux Emmys. En effet, sur cinq nominations durant la diffusion de la série, Aaron Paul est reparti trois fois avec une statuette.

Heisenberg change de carrière

Walter aurait pu, à un moment de l’histoire, renoncer à la méthamphétamine pour créer un business tout aussi juteux. Il aurait alors vendu, sous le manteau, des médicaments de contrebande (les États-Unis n’ayant pas, à l’époque, l’équivalent de notre sécurité sociale, les médicaments coûtaient une fortune).

Autre proposition qui a failli voir le jour : Heisenberg lâche le deal pur et dur et opte pour un trafic sous couverture en devenant une sorte de pharmacien clandestin, qui vend de la meth planquée dans des gélules au logo distinctif.

Enfin, et c’est probablement la storyline qui s’éloigne le plus de ce qui a fait sa réputation, les scénaristes voulaient que le prof de chimie se reconvertisse dans la fabrication d’explosifs. Mais toutes ces idées sont finalement restées lettre morte, chacun s’accordant sur le fait que la meth et son aspect bleu cristallin étaient iconiques. La meth, c’est Heisenberg. La meth, c’est Breaking Bad.

Breaking Bad au temps des cow-boys

Imaginez un saut dans le temps… 100 ans dans le passé. De multiples flash-back distillés sur trois ou quatre minutes en début de plusieurs épisodes, à l’instar de ceux vus en saison 2 avec l’œil en plastique et le nounours qui flottent dans la piscine.

Ici, l’idée était de suivre un cow-boy du Nouveau-Mexique, avec un nouveau cast dont chaque membre aurait une relation plus ou moins éloignée avec le présent de la série. Toutes ces petites scènes finiraient par s’assembler et prendre sens, pour raccrocher les wagons avec la temporalité de Breaking Bad, et Walt se tiendrait à l’endroit exact où le cow-boy serait mort 100 ans plus tôt.

Une belle trouvaille, qui aurait apporté une touche décalée chère aux scénaristes, mais ces derniers ont préféré abandonner. Peter Gould, l’un des producteurs exécutifs, a expliqué la raison de cette volte-face à Entertainment Weekly :

“Ça ne s’imbriquait pas si bien que ça avec notre histoire principale, et ça aurait privé Walt et compagnie de trop de temps à l’écran”

Direction la case prison

On aurait pu voir du pays, et Walt aussi ! Notre anti-héros a failli se rendre en Amérique du Sud (pas plus de précisions sur la destination de ce trip) pour se confronter à un baron de la drogue qui dirige ses affaires depuis la prison sordide où il croupit.

Évidemment, il ne s’agit pas là d’une visite de courtoisie. Walter était prêt à tout pour obtenir le soutien, même avec une contrepartie, de ce parrain redouté, dans un seul but : écraser Gus Fring par tous les moyens. Une solution un peu extrême, mais hey, c’est Heisenberg !

Finalement, les auteurs ont opté pour ce que l’on voit à l’écran. Ils ont notamment estimé peu crédible qu’un monsieur-tout-le-monde comme Walter ait des connexions avec des cellules du crime organisé à l’international.

This is the end

Naturellement, quand on met un point d’honneur à ce que sa série maintienne un niveau d’excellence au cours de sa diffusion, on réfléchit à sa fin très en amont. Et Vince Gilligan, des idées de conclusion, il en avait des dizaines : le showrunner avait en tête entre 30 et 40 façons d’achever l’épopée de Walter White.

La grandeur et la décadence d’un homme, a fortiori quand celui-ci s’est mis tout le monde à dos, ça ne pouvait pas se terminer sur un happy end. Parmi ces versions, –“par péché d’orgueil ou par stupidité” confiait-il dans un entretien à Entertainment Weekly — Vince Gilligan a imaginé, à 16 épisodes de la fin, Walter avec les cheveux longs, une barbe tout aussi fournie, une paire de lunettes, achetant un fusil mitraillette M60 avec lequel il canardait ensuite le Denny’s, le dinner où il avait ses habitudes.

Comme dans bien des storylines envisagées jusqu’ici, c’est surtout une image qui a guidé les scénaristes, ce qu’ils voulaient voir à l’écran, une personnification du “breaking bad” de Walter. Restait à savoir comment en arriver là.

Et c’est souvent, aussi, ce qui motive l’abandon de ces mêmes storylines, trop compliquées à mettre en place, dont l’inclusion dans le scénario ne serait pas assez organique. Mais avouez tout de même qu’un plan final et dantesque de Walter White détruisant le décor familal par excellence, ça aurait eu de la gueule !