AccueilPop culture

Il est temps d’arrêter de sexualiser les jeunes acteurs de Stranger Things

Il est temps d’arrêter de sexualiser les jeunes acteurs de Stranger Things

Image :

© Netflix

avatar

Par Florian Ques

Publié le

À voir aussi sur Konbini

Un texte anodin de prime abord, qui prend une tout autre dimension lorsqu’on y ajoute son contexte. Ali Michael a 27 ans, Finn Wolfhard en a 14. Dans quatre années, l’acteur aura donc dépassé la majorité sexuelle en vigueur aux États-Unis (notons que cette dernière varie selon les états entre 16 et 18 ans). C’est le point de vue d’Ali Michael, puisqu’en réalité l’acteur de Stranger Things est né au Canada, pays qui a lui fixé la majorité sexuelle dès 16 ans. Dans les deux cas, la modèle sexualise ouvertement un mineur sur un réseau social public. La faute à qui ? À nous, tout d’abord, soit la société occidentale dans son ensemble.
Ce n’est pas parce qu’une maturité est suggérée qu’elle est factuelle. Comprendre : Finn Wolfhard a beau avoir l’éloquence d’un vingtenaire et s’habiller comme un homme plus âgé, cela n’enlève en rien son âge et l’innocence qui l’accompagne. L’acteur himself s’était montré désagréablement surpris par le comportement d’Ali Michael, qualifiant sa démarche de “dégoûtante” et “bizarre”. De son côté, la situation de Millie Bobby Brown n’est pas à envier non plus.

Dernièrement, W Magazine a sorti un nouveau numéro avec en titraille sur la couverture “Pourquoi la télé est plus sexy que jamais”, le tout accompagné d’une liste d’acteurs de séries. Tous sont majeurs, à l’exception d’une personne en particulier : Millie Bobby Brown, plus connue sous le nom d’Eleven par le grand public. En parallèle, lors d’un événement pour promouvoir la saison 2 de Stranger Things, la jeune comédienne, âgée de 13 ans seulement, est apparue sur le tapis rouge. Elle était vêtue d’une robe en cuir, les cheveux lissés, perchée sur des escarpins immaculés. Beaucoup trouvaient que, dans cette tenue, elle faisait plus que son âge.
D’une part, l’industrie de la mode a sa part de responsabilité à assumer, ayant tendance depuis bien trop longtemps à vouloir habiller les mineures comme des femmes et non comme des filles. Cela dit, la façon dont une préado est fringuée ne devrait en rien influer sur la perception que l’on se fait d’elle. Ce genre de raisonnement, que Catherine Deneuve a par exemple brandi pour justifier les violences sexuelles de Roman Polanski sur une mineure, fait partie intégrante de cette culture de viol persistante et toxique.
Les vêtements d’une personne ne justifieront jamais sa sexualisation par des tiers, encore moins celle d’une enfant. Car oui, c’est ce que sont encore Millie Bobby Brown, Finn Wolfhard, et les autres protagonistes de Stranger Things : des enfants. On peut aimer les voir s’épanouir à l’écran, se vanner lors de talk-shows enflammés, faire l’éloge de leurs prestations. Ce qu’on ne peut pas faire, c’est les considérer comme des individus à la sexualité pleinement développée.