Les 5 compositions cultes de Ramin Djawadi pour Game of Thrones

Les 5 compositions cultes de Ramin Djawadi pour Game of Thrones

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Par Adrien Delage

Publié le

Le compositeur irano-allemand n'a jamais déçu dans la série et a sublimé certaines scènes par ses partitions.

Le thème principal

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Il aura fait chanter des millions de spectateurs et restera dans les annales de la pop culture, au même titre que l'”Imperial Attack” de John Williams ou “The Fellowship” d’Howard Shore. Le thème principal de Game of Thrones est un petit bijou de violoncelle qui invite au voyage. Ramin Djawadi nous avait confié dans une interview que la mélodie lui était venue sur la route, comme l’ont si souvent été Jon, Arya, Jaime et tous les autres personnages de la série.

On ne compte plus le nombre de reprises du thème qui pullulent sur YouTube dans tous les genres, de l’a cappella à la techno en passant par le metal et la version déjantée d’Insane Cherry, sans oublier les covers parodiques apparues dans South Park et Les Simpson. Pour anecdote, Ramin Djawadi l’a composé en trois jours, évitant soigneusement l’ajout de flûtes et d’une voix soliste, afin d’éviter les clichés de la fantasy selon les recommandations de David Benioff et D. B. Weiss.

“The Rains of Castamere”

Le thème des Lannister fut l’un des enjeux majeurs du travail de Ramin Djawadi. C’est un thème qui existe réellement dans les romans de George R. R. Martin et devaient donc répondre à deux impératifs : satisfaire l’imagination des lecteurs et conditionner les spectateurs au massacre des Noces Pourpres en saison 3. Ainsi, “The Rains of Castamere” a été composé dès 2011 pour habituer les fans et mieux les prendre aux tripes lorsque les violons retentissent dans l’épisode 9, où aucun Lannister n’est physiquement présent aux Jumeaux mais qu’un sentiment de danger se fait entendre.

La chanson est apparue plusieurs fois dans la série, d’abord sous sa forme instrumentale et puis via sa reprise performée par le groupe The National. Elle traduit à merveille la (fausse) devise des ancêtres de Jaime et Cersei (“un Lannister paie toujours ses dettes”, la vraie étant “je rugis”) et parle d’une tragédie survenue 40 ans avant la guerre des Cinq Rois. Le thème célèbre la victoire de Tywin sur les maisons vassales, Tarbeck et Reyne, d’où provient le titre de la musique.

Mais lors de la trahison des Stark par les Frey et les Bolton, le patriarche des Lannister a rajouté des gouttes de sang sur ce thème décidément belliqueux…

“Light of the Seven”

Sans conteste l’une des plus belles compositions au piano du monde des séries, “Light of the Seven” fait partie de ces morceaux capables de sublimer une séquence, même aussi forte que l’explosion du Grand Septuaire de Baelor. Selon ses propres mots, Ramin Djawadi voulait des notes de piano pour inscrire un nouveau langage musical dans la série. Jusqu’ici, cet instrument n’avait jamais été utilisé dans Game of Thrones. Il marque donc une rupture, la prise de pouvoir de Cersei, et, en quelque sorte, ouvre la dernière phase du jeu des trônes.

Ramin Djawadi a composé cette mélodie en 2016, quand il bossait également sur Westworld (où le piano est omniprésent) et on ressent ses inspirations entre ses différents travaux. Il se fait alors un spécialiste des douces montées en puissance, qu’il transcendera une nouvelle fois trois ans plus tard lors de la mort du roi de la Nuit. Le compositeur souhaitait d’abord utiliser uniquement une harpe, mais c’est finalement le réalisateur Miguel Sapochnik (“The Long Night”, ‘Battle of the Bastards”) qui lui a soufflé l’idée du piano. Ainsi, “Light of the Seven” est issue, d’une certaine manière, de la rencontre entre deux génies des arts.

“The King’s Arrival”

On aurait pu citer “The Winds of Winter”, “Dracarys” ou encore “What Is Dead May Never Die”, mais le thème des Baratheon a un effet nostalgique qui ne déçoit jamais. Il s’agit de la première composition entendue dans le premier épisode de Game of Thrones, alors que le roi Robert et ses sujets débarquent dans la cour de Ned et Catelyn. Ramin Djawadi l’a réutilisée dans l’épisode “Winterfell” de la saison 8, en référence à cette scène qui a bouleversé la vie des Stark et du royaume des Sept Couronnes.

Avec ses violons, ses tambours et ses cymbales qui évoquent le Moyen-Âge, “The King’s Arrival” nous permettait de plonger tête baissée dans l’univers de Game of Thrones. Un thème fier et royal, qui souligne la suprématie des Baratheon au début de la série. On sent également une forme d’inspiration du côté de Hans Zimmer (sur des films comme Gladiator et Les Larmes du Soleil), qui fut le mentor de Ramin Djawadi pendant sa jeunesse et lui a offert un job en or à la fin des années 1990, dans sa boîte Remote Control Productions.

“The Night King”

Le petit chef d’œuvre et la fulgurance de cette huitième saison ne peuvent être que le thème du roi de la Nuit. Ramin Djawadi ressort son piano pour un morceau saisissant, qui vient magnifier une scène époustouflante de l’épisode “The Long Night”, voire de toute la série. Il y a quelques chose d’enivrant voire d’hypnotique dans les notes de “The Night King”, dont la montée nous hérisse les poils jusqu’à ce que Bran et le leader des Marcheurs blancs se défient du regard. Avec, comme point d’orgue, Arya qui surgit des ténèbres pour mettre un terme à l’invasion de ces êtres maléfiques.

Pour le scénariste Bryan Cogman, cette musique est “une personnification de la mort”, la symbolique derrière le roi de la Nuit et son armée. Le thème composé par Ramin Djawadi permet de leur donner une forme de parole, comme s’il sonnait les trompettes de l’apocalypse avec son piano. La mélancolie qui habite cette composition prend un tout autre sens pour nous, fans de la série, qui assistons à la mort d’un monument de pop culture amené à vivre éternellement à travers nos émotions.

Remercions une dernière fois Ramin, Premier du nom, de la maison Djawadi, Maître des notes au piano et Roi des compositions épiques. On le retrouvera bientôt sur la saison 3 de Westworld, le film d’animation Royal Corgi et le jeu vidéo Gears 5.