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Les 5 séries animées les plus WTF de la décennie

Les 5 séries animées les plus WTF de la décennie

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Ⓒ Netflix/Adult Swim/Bobbypills

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Par Adrien Delage

Publié le

Trash, décomplexés, politiquement incorrects et progressistes, les cartoons pour adultes font les beaux jours du petit écran.

#1. Rick and Morty

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Qui aurait imaginé qu’une parodie souvent trash et assurément déjantée de Retour vers le futur deviendrait aussi populaire ? Le succès retentissant de Rick and Morty est pourtant indéniable : la série animée de Dan Harmon et Justin Roiland s’est vu décerner le rang de “reconnaissance universelle” sur l’agrégateur Metacritic. Après trois saisons acclamées, le show a été renouvelé pour 70 épisodes supplémentaires, soit une reconduction qui pourrait nous mener au minimum jusqu’à la saison 10. Cartoon politiquement incorrect, Rick and Morty s’adresse clairement à un public adulte mais se démarque avant tout par sa créativité.

La force du show s’appuie autant sur ses références pop (et l’hommage du bestiaire à Lovecraft) qu’aux renvois métafictifs, miroir déformé et souvent satirique d’une Amérique en pleine reconstruction. Les voyages spatio-temporels du scientifique alcoolo et de son petit-fils naïf ne sont en réalité que des métaphores des épreuves traversées par les personnages, à deux périodes de la vie distinctes. Les créateurs en tirent un récit aussi tordant qu’intelligent, qui offre à ses spectateurs des moments de grâce hilarants comme “Mortynight Run”, “Total Rickall” et l’immanquable “Pickle Rick”. Deux énergumènes attachants qui sont entrés dans la pop *burp* culture en un coup de Portal Gun.

Taux de dingueries : 🤪🤪🤪🤪🤪

À voir sur Adult Swim et Netflix en France.

#2. Big Mouth

Big Mouth, c’est un peu la version salace et anatomique de Il était une fois… la vie. La série animée nous plonge dans les tourments et les pulsions des élèves de 5e d’un collège américain. Pour traverser l’étape souvent explosive et complexe de la puberté, ils peuvent compter sur des “Hormone Monsters”, des créatures obsédées par le sexe qui vont les accompagner dans leurs envies et inhibitions vis-à-vis de la sexualité. En quatre saisons, Big Mouth a déjà exploré les menstruations, la masturbation, la notion de consentement mais aussi l’homosexualité, la transidentité ou encore la culture du viol et l’adultère.

Si Big Mouth est aussi “bandante”, c’est parce qu’elle ne se contente pas de nous faire une leçon de SVT. Pop et moderne comme rarement, le show s’applique à exprimer les opinions et orientations des femmes et des hommes sur un pied d’égalité, sans jamais exclure un genre et/ou une orientation sexuelle. Avec des dialogues jouissifs et des personnages truculents, comme cet excentrique de Jay ou ce chat de la déprime terrifiant, Big Mouth s’impose comme la meilleure œuvre récente sur la sexualité. Et même plus que ça, vu que la saison 4 englobe désormais des questions raciales et politiques avec autant de réussite.

Taux de dingueries : 🤪🤪🤪🤪

À voir sur Netflix en France.

#3. JoJo’s Bizarre Adventure

Le Japon, terre promise des animes chéris par les otakus et les spectateurs plus casaniers, n’est pas en reste quand il s’agit de croiser absurdité et réflexion. JoJo’s Bizarre Adventure, l’œuvre fleuve d’Hirohiko Araki qui reste l’un des mangas les plus vendus au monde, est l’incarnation même de l’excentricité nippone. Cette anthologie, à la fois fantastique et comique, utilise son format pour visiter les genres, dévoilant à chaque nouvel arc les différents descendants de la famille JoJo. Des êtres fascinants et singuliers, qui ont déjà vécu dans l’Angleterre victorienne, les années 1980 et au Far West.

JoJo’s, pour les intimes, c’est une boule d’humour absurde mixée avec des super-héros complètement timbrés mais très attachants. L’amour de sensei Araki pour la mode a propulsé l’anime et le manga comme des porte-étendards de la communauté LGBTQ+, et notamment de la masculinité queer. Les protagonistes de JoJo’s Bizarre Adventure sont toujours hors norme, au sens littéral du terme, faisant voler en éclats les codes virils du shōnen (devenu contenu seinen en 2005) de base. Les innombrables et emblématiques “JoJo’s poses” de l’œuvre libèrent le corps sous toutes ses formes, invitant son public à plus d’inclusivité dans un déchaînement enivrant de gentlemans culturistes et de vampires steampunk.

Taux de dingueries : 🤪🤪🤪🤪🤪

À voir sur Crunchyroll et ADN en France.

#4. Paradise Police

Fils illégitime de Brickleberry et des Simpson, Paradise Police nous emmène dans un commissariat de rednecks où les flics sont tout bonnement incompétents. Il faut dire que dans la petite ville de Paradise, tous les citoyens sont étranges voire carrément dérangés. Au milieu de ce foutoir pour parias de la société, un commissaire tente tant bien que mal d’éduquer son rejeton, flic débutant et maladroit qui doit jongler entre un chien de détection accro à la coke, une officière ultra violente et son partenaire qui souffre d’un PTSD avancé.

Avec une bonne dose de second degré et d’humour potache, Paradise Police égratigne tous les pans de la société. Elle se moque sans détour des figures de la pop culture dans un univers trash et décomplexé. Moins politique que South Park, Paradise Police reste toute aussi obscène et irrévérencieuse, aligne les scènes d’orgies canines (véridiques) jusqu’au sentiment de malaise le plus intense, mais conclut toujours sur une note d’émotion. Le commissariat de Paradise, c’est un peu comme si la troupe de Jake Peralta tournait à la meth’ toute l’année.

Taux de dingueries : 🤪🤪🤪

À voir sur Netflix en France.

#5. Vermin

Ⓒ Bobbypills

Née dans l’imaginaire sulfureux et NSFW du dessinateur Balak, Vermin est la première création du studio Bobbypills, fondé par le producteur David Alric (Les Kassos). On y croise une société d’insectes anthropomorphes et notamment Mantos, une petite mante religieuse bien décidée à faire son trou dans la grande ville. Mais la difficulté de vivre en métropole va rapidement la submerger tout comme la saleté de l’endroit, qui grouille des pires enflures du monde insectoïde et où le mauvais goût est de mise.

Vermin est un OVNI dans le genre, passant du buddy movie au film noir en un battement d’ailes (de mante religieuse). Elle explore les pulsions intérieures et souvent sombres de l’être humain, à l’aide de vannes cinglantes et provoc. On est régulièrement hilare devant la vie misérable de ces pauvres insectes, avant de prendre un choc quand on comprend que la série distille une forme de réalité décomplexée. Attention toutefois – et les amateurs de Balak le savent – Vermin n’est pas à mettre devant tous les yeux innocents (et anti-cyniques).

Taux de dingueries : 🤪🤪🤪

À voir sur Netflix en France.