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Les 5 meilleures séries policières féminines

Les 5 meilleures séries policières féminines

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© HBO

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Par Anaïs Bordages

Publié le

Des polars féminins iconoclastes et engagés à (re)voir de toute urgence.

#5. Happy Valley 

© BBC ONE

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Quelques mois seulement après Broadchurch, Top of The Lake ou The Fall, Happy Valley entérine un peu plus la tendance des séries policières portées par des femmes flics. Ici, l’héroïne est Catherine Cawood, sergent dans une petite ville du Yorkshire, incarnée à la perfection par Sarah Lancashire.

Aussi coriace qu’altruiste, Catherine peine à se remettre du viol et suicide de sa fille survenus huit ans plus tôt. Lorsqu’elle apprend que le violeur (James Norton) vient de sortir de prison, elle se met en tête de le confronter, sans savoir que ce dernier est impliqué dans une nouvelle affaire sordide. En six épisodes puissants, Happy Valley retrace sans flancher la quête de justice de cette policière, mère et grand-mère dévouée à son métier.

#4. Mare of Easttown 

© HBO

Même les séries policières qui placent les femmes au centre de l’écran ont tendance à être très masculines dans leur atmosphère. Ce n’est pas le cas de Mare of Easttown, série matriarcale par excellence dans laquelle les femmes et les mères occupent tous les rôles : elles ne sont pas que les victimes, mais aussi les enquêtrices, les informatrices, et plus généralement, celles qui entretiennent la survie de la communauté.

Dans ces sept épisodes écrits par Brad Ingelsby, une petite bourgade de Pennsylvanie se retrouve bouleversée par la mort et l’enlèvement de deux jeunes filles. Au-delà de l’enquête, menée par Mare (Kate Winslet au sommet de son art), la série raconte en filigrane comment toutes les femmes d’Easttown ont naturellement développé un système d’entraide féminine, qui leur permet de survivre aux coups les plus durs. 

#3. Unbelievable 

© Netflix

Adaptant un article sur une série de viols perpétrés aux États-Unis entre 2008 et 2011, cette mini-série implacable s’attaque aux failles impardonnables du système judiciaire. Après avoir été violée, Marie (Kaitlyn Dever) fait tout ce qu’il faudrait faire. Elle appelle la police. Elle se soumet rapidement à un examen médical et “kit de viol”. Elle offre un témoignage détaillé. Mais sous le coup du traumatisme, certains détails de son récit changent légèrement. Un nouvel enfer commence alors : non seulement sa parole est mise en doute, mais elle est carrément poursuivie en justice pour fausse déclaration.

L’histoire de Marie est éreintante, et le premier épisode de la série presque insoutenable. Mais rapidement, Unbelievable nous offre une lueur d’espoir encore rare dans les séries de ce genre. Car en parallèle, on suit le travail de deux enquêtrices tenaces et empathiques, incarnées par Toni Collette et Merritt Wever. Et elles ont un atout imbattable pour résoudre les affaires de viol : elles écoutent les victimes.  

#2. Top of the lake

© BBC TWO

Réalisée avec brio par l’incomparable Jane Campion, cette mini-série de 2013 marque un nouveau tournant dans l’exode des cinéastes vers la télévision, qui y voient de plus en plus un nouvel espace d’expression à l’abri des tentpoles. C’est aussi sans doute à elle que l’on doit l’explosion récente de polars féminins à l’écran, la consécration de l’actrice Elisabeth Moss, ou encore le développement à la télé d’un nouvel archétype de femme flic hantée par son passé.

Top of the lake suit Robin Griffin, une jeune enquêtrice de retour dans sa ville natale en Nouvelle-Zélande, où la disparition d’une petite fille va faire exploser les secrets douloureux que la communauté tente de protéger. Derrière la disparition de Tui, c’est ainsi toute une culture misogyne et patriarcale étouffante que Top of The Lake vient éviscérer à coups de tesson de bouteille.

#1. Sharp Objects 

© HBO

Moins remarquée que la très populaire (et excellente) Big Little Lies, Sharp Objects représente pourtant un aboutissement dans la carrière de Jean-Marc Vallée. Aucune autre œuvre n’a été aussi bien servie par son style de montage kaléidoscopique, sa mise en scène instinctive et son utilisation de la musique diégétique, qui nous permettent de plonger directement dans la mémoire et l’inconscient de l’héroïne.

Ici, ce n’est pas une policière, mais une journaliste alcoolique et torturée (Amy Adams) qui revient dans sa ville natale pour enquêter sur une série de meurtres de jeunes filles. Empreinte d’une ambiance southern gothic poisseuse et inquiétante, Sharp Objects bouleverse toutes nos attentes sur les archétypes féminins du polar. C’est une série magistrale, qui explore la difficile construction de l’identité féminine, entre mère courage, traînée ou figure virginale, et la rage sourde de toutes les femmes étouffées par ces cases réductrices.