Engagée et inclusive, Good Trouble est la série ultime sur les millennials

Engagée et inclusive, Good Trouble est la série ultime sur les millennials

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Par Florian Ques

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Avec une tonalité rappelant The Bold Type, cette nouvelle production réussit à s’affranchir du carcan de la simple série pour ados sans envergure.

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À l’heure où l’offre pléthorique de séries nous submerge plus qu’elle ne nous comble, nombreuses sont les petites productions à passer inaperçues, maintenues dans l’ombre des mastodontes des plateformes de streaming et autres chaînes acclamées à la HBO.

Ce fut le cas de The Fosters, fiction mélodramatique sur une famille atypique mais résolument moderne, composée de deux mères et de plusieurs enfants adoptés (pour la plupart d’entre eux). Pour peu que l’on ait gratté le vernis, cette série méconnue abordait des thématiques importantes, parlant aussi bien d’identité sexuelle que des problématiques relatives au placement en famille d’accueil.

Mais The Fosters a rendu son dernier souffle durant l’été 2018, non sans assurer sa descendance, puisque son spin-off vient d’être lancé outre-Atlantique. Dans Good Trouble, on suit les premiers pas de Callie et Mariana, deux sœurs adoptives fraîchement diplômées, dans la Cité des Anges.

L’une vient de décrocher un poste d’assistante d’un juge conservateur, l’autre est embauchée en tant qu’ingénieure en informatique dans une start-up. Loyers exorbitants de LA obligent, elles vont devoir vivre en colocation et se partager une chambre au sein d’un immense appartement communautaire, entourées d’autres jeunes en galère.

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Alors, vous avez repéré les mots-clés ? Start-up, colocation, galère… Il ne manquait plus qu’un avocado toast soit mentionné et c’était carton plein. Difficile de mieux définir la génération des millennials. Et ça, c’est peut-être parce que Good Trouble réussit à capturer l’expérience de bon nombre de ces jeunes entre la vingtaine et la trentaine. De façon plutôt édulcorée, certes, mais avec tout de même suffisamment de justesse et de bienveillance pour qu’on le souligne.

Dans le pilote, qui dure une bonne cinquantaine de minutes, Callie et Mariana cochent toutes les cases, aussi bien au niveau personnel – leur camion de déménagement qui a atterri à la fourrière est dévalisé – que professionnel. L’épisode est rythmé, sa tonalité est légère – rappelant d’ailleurs une autre série de la chaîne Freeform, j’ai nommé The Bold Type – et, le plus important, ses thématiques sont modernes et devraient parler à toute une génération dans la même situation que ses héroïnes.

Mariana, par exemple, est rapidement confrontée au sexisme ordinaire qui gangrène son nouveau lieu de travail, où la majorité des ingénieurs sont des hommes et où la bro culture est omniprésente. En parallèle, Callie est tiraillée entre son boss fermé d’esprit et ses valeurs personnelles qui risquent de se heurter à ses obligations professionnelles.

En somme, les deux héroïnes sont confrontées, d’une manière ou d’une autre, à un environnement hostile, contre lequel elles ne peuvent se défendre qu’avec leur vision progressiste comme principale arme. Et ça, qu’on le remarque ou non, c’est le cas de beaucoup de jeunes gens en 2019, qui doivent composer avec une société trop souvent réfractaire au changement.

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Au rayon des personnages secondaires, Good Trouble semble au premier abord se contenter de quelques stéréotypes, qu’elle déconstruit cependant assez vite au fil de l’épisode. En termes de diversité, il est difficile de faire mieux avec son panel de comédien·ne·s de couleur et de protagonistes aux sexualités diverses et variées, montrées de manière explicite.

On pourrait dire que si la série se montre aussi inclusive, c’est pour remplir les quotas, mais les personnages issus de minorités sont suffisamment creusés pour nous prouver l’inverse. Il y a une réelle volonté de raconter les histoires de catégories sociales marginalisées, comme ce fut le cas avec The Fosters, la série mère.

Sur le fond, en plus d’être un spin-off efficace, Good Trouble fonctionne très bien pour les néophytes en dressant le portrait de vingtenaires et trentenaires qui découvrent la grandeur et la diversité de Los Angeles.

Sur la forme, enfin, la série pourrait être cataloguée comme “girly”, à l’image de The Bold Type. Mais passé cette impression, on se retrouve face à une œuvre vraiment contemporaine, faisant preuve d’un progressisme qui fait du bien et donne foi en l’avenir de la série pour ados. S’il vous faut une raison supplémentaire, Noah Centineo – aka le crush de tout le monde depuis son rôle dans À tous les garçons que j’ai aimés – devrait faire une apparition plus tard dans la saison.

Good Trouble est diffusée depuis le 8 janvier 2019 sur Freeform aux US, et reste inédite en France.