Les Grands font leurs adieux dans une saison 3 vibrante

Les Grands font leurs adieux dans une saison 3 vibrante

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Par Florian Ques

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L'âge de raison est enfin là pour MJ, Boogie et les autres. On stocke les mouchoirs.

Énumérer des séries ado, ce n’est pas très compliqué. Le hic, c’est qu’il y a de grandes chances que des titres uniquement anglophones viennent à l’esprit, pour la simple et bonne raison que le genre n’a pas rencontré d’essor considérable dans notre Hexagone. Mais alors que la fin est proche pour la bande des Grands, on espère que cette dernière aura ouvert la voie pour que le teen drama puisse enfin s’épanouir à la française.

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Inaugurée à l’automne 2016 sur OCS, Les Grands narrait les hauts et les bas d’une clique d’ados tourmentés par leurs hormones en ébullition, à l’aube de leur dernière année de collège. Trois ans plus tard, ces mêmes teenagers sont toujours aussi azimutés mais plus libérés. Ça boit (un peu), ça couche (beaucoup) et ça se drogue même… Mais la grande différence surtout, c’est le compte à rebours inévitable qui les sépare des épreuves du baccalauréat. Il est temps de faire une croix sur l’âge ingrat pour mieux accueillir l’âge de raison, qu’ils le veuillent ou non.

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Boogie et Kenza filent le parfait amour, à un détail près : tandis que cette dernière aspire à monter sur Paris afin d’entreprendre des études de droit, son boyfriend, lui, n’est pas près à quitter son bercail. Accro aux applis à la Tinder, Hugo collectionne les parties de jambes en l’air. De son côté, Avril est contrainte de faire face à son passé délicat alors qu’Ilyès se laisse un peu trop happé par son envie insatiable de fête et d’excès. Et MJ dans tout ça ? Elle doit aider Humbert dans une mauvaise passe, tout en essayant de savoir si celui-ci est en réalité son père biologique.

Vous l’aurez pigé, à l’image des précédentes, cette saison 3 des Grands n’est pas placée sous le signe de l’accalmie. Bien au contraire, tant les événements s’enchaînent à une vitesse folle tout au long d’une salve d’épisodes qui l’est presque tout autant. On ne peut s’empêcher de sentir que certaines intrigues paraissent précipitées, la faute à un format trop expéditif et une volonté de couvrir trop de choses en un si court laps de temps. Mais pour peu qu’on fasse fi de cet aspect-là, l’ultime saison de la série est à bien des égards sa meilleure. 

A contrario des saisons précédentes, cette dernière délaisse l’environnement scolaire pour des décors plus variés. Un choix scénaristique très vite symbolique : si l’on est si peu dans l’enceinte du lycée, c’est bien parce que les préoccupations de nos ados sont tout autres. Tous à leur manière incarnent avec brio l’incertitude qui caractérise cette année charnière, où l’on s’apprête à quitter le statut d’adolescent pour se hisser au rang de jeune adulte. On ressent souvent, à cette période-là, un sentiment de nostalgie, comme des regrets qui n’auraient pas lieu d’être, que Les Grands réussit à encapsuler et à retranscrire à l’écran comme peu d’autres séries avant elle.

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Le moment de grâce advient dans son tout dernier épisode, prolongé pour l’occasion puisqu’il s’étend sur une durée d’une heure. Un format XXL qui se justifie très vite. À quelques jours des résultats du bac, toute la bande se réunit dans une maison de vacances. C’est l’occasion de faire la fête, de profiter avant que les choses ne changent. La scène finale les réunit tous autour d’un feu sauvage, lieu propice pour s’adonner à des confidences et autres déclarations. C’est un moment beau, peut-être le plus sincère et représentatif de l’alchimie entre les jeunes comédien·ne·s. Rarement une fin de série française n’aura été aussi émouvante, poétique et surtout aboutie.

La boucle est bouclée. En trois saisons, Les Grands a su prouver qu’elle avait, justement, tout d’une grande. Sa réalisation léchée et intimiste, ses personnages imparfaits mais attachants, sa manière décomplexée de traiter de l’adolescence et des thèmes allant de pair… La série n’a pas reculé devant des sujets casse-gueule (le viol, la grossesse adolescente…), traités avec une justesse à degré variable. À l’échelle française, la série réalisée par Vianney Lebasque, coécrite avec Victor Rodenbach et Joris Morio, cocréée par ce dernier et Benjamin Parent, est un pari franchement réussi, dont on espère voir des émules dans les années à venir.

La saison 3 des Grands est diffusée depuis le 31 octobre sur OCS Max.