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De Pose à Euphoria, 7 séries à mater d’urgence pour fêter dignement le mois des fiertés

De Pose à Euphoria, 7 séries à mater d’urgence pour fêter dignement le mois des fiertés

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© BBC America / HBO / FX

Des séries et des queers !

Depuis les émeutes de Stonewall en juin 1969, le mois de juin est devenu celui des fiertés. Dans le monde entier, les manifestations, événements et gay prides se multiplient pour défendre les droits des personnes LGBTQ+. La récente agression de deux femmes lesbiennes en Angleterre est encore là pour nous le prouver : en 2019, être queer c’est encore et toujours faire face à une violence insupportable.

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Biiinge se joint au Pride Month et vous propose une sélection des séries les plus queers et les plus quali du moment. Parce que oui, la représentation importe énormément dans la construction d’une identité et dans la propagation d’un message de tolérance. Il faut plus que jamais militer pour voir des séries qui font la part belle à toutes les sexualités, les expressions et les identités de genres.

Pose, saison 2

© FX

Le pitch : Ce n’est pas une série, c’est un tourbillon. Une immersion aussi réaliste qu’onirique dans la communauté queer du New York de la fin des années 1980 et sa scène ballroom. Le jour, ces héroïnes trans et racisées courent après leurs rêves dans un monde qui les exclut, en pleine “peste rose”, l’épidémie de SIDA qui frappe massivement les personnes LGBTQ. Mais dès la nuit tombée, elles exorcisent les maux que la société leur inflige. Elles dansent, elles “weeerk !”, elles sont des reines.

Pourquoi elle est queer ? Pour cette saison 2, qui fait un petit bond dans le temps de deux ans, nos queens s’adonnent au voguing, un style de dance né dans les ballrooms de Harlem que Madonna a mis sous les spotlights avec sa chanson “Vogue”. Et forcément, avec les héroïnes vibrantes de Posecategory is : fabulous ! (DR)

Où ? Sur Canal+Séries en US+24, à raison d’un épisode par semaine.

Euphoria

Ⓒ HBO

Le pitch : prochaine série HBO, Euphoria a la particularité d’être aussi la première de la chaîne des Soprano à être centrée sur l’adolescence. Adaptée d’un format israélien par Sam Levinson, elle suit la trajectoire de plusieurs teens mais surtout de Rue Bennett incarnée par la chanteuse pop Zendaya alors qu’elle sort d’une cure de désintox et se débat depuis son enfance avec une maladie mentale. Âgée de 17 ans, la jeune va alors se lier d’amitié avec une nouvelle venue, Jules Vaughn. Et peut-être plus si affinités.

Pourquoi elle est queer ? Parce que l’héroïne explore sa sexualité, et si l’on ne sait pas encore (elle non plus d’ailleurs) si elle est lesbienne, elle va tomber sous le charme d’une ado trans. On peut compter sur les doigts d’une seule main les séries sur l’adolescence qui ont pour personnage principal une jeune femme appartenant au spectre LGBTQ+ , et qui développe une vraie relation avec une autre femme. Et puis Euphoria propose une jolie galerie de millennials attachants (et parfois flippants comme le sportif Nate Jacobs, qui reproduit le comportement toxique de son père) et explore sans voyeurisme les sexualités adolescentes. (MO)

Où ? Sur OCS en US+24, à compter du 17 juin.

Good Trouble, saison 2

Le pitch : il n’est pas du tout indispensable d’avoir vu The Fosters pour apprécier ce spin-off créé par Joanna Johnson, Bradley Bredeweg et Peter Paige, qui suit le quotidien de deux jeunes femmes fraîchement diplômées, prêtes à commencer leurs premiers jobs à Los Angeles et qui emménagent dans une grande résidence, baptisée La Coterie. Dans cette joyeuse coloc où s’enchaînent engueulades et soirées arrosées, elles vont faire la connaissance d’une ribambelle de jeunes (et moins jeunes) gens qui, comme elles, tentent de naviguer entre jobs, rêves d’artistes, attirances sexuelles et amours contrariés. C’est drôle, frais et progressiste à tous les niveaux.

Pourquoi elle est queer ? Si Callie et Mariana Foster sont hétéros, elles vont être rapidement entourées par des ami·e·s aux préférences sexuelles, aux identités et expressions de genre divers. Ainsi, l’avocate en herbe Callie s’embarque dans une relation complexe avec Gaël, un artiste bisexuel et non exclusif, qui voit aussi un homme, Ben. La gérante de La Coterie, Alice, est, elle, une lesbienne drôle et timide, qui n’a pas fait son coming out auprès de ses parents et essaie de trouver un équilibre dans son amitié avec sa BFF, qui est aussi son ex.

Série chorale, Good Trouble met aussi en scène une jeune femme trans, Jazmin, qui fait face à des discriminations liées à son identité de genre et ne se laisse pas faire. On a donc un beau panel queer plutôt bien exploité : parfois, ces personnages font face à des questions liées à leur genre ou à leur sexualité, parfois ils ont d’autres problèmes. Comme dans la vie donc. (MO)

Où ? Sur Freeform dès le 18 juin, et c’est un scandale, mais Good Trouble n’a pas encore de diffuseur français.

Gentleman Jack

© HBO

Le pitch : voici l’histoire d’Anne Lister, interprétée par la merveilleuse Suranne Jones, une propriétaire terrienne et industrielle du Yorkshire qui a vraiment existé. Elle, qui était destinée à devenir une épouse financièrement dépendante parce que née femme, a dévoyé les codes genrés et a raconté, de façon cryptée, dans son journal intime ses aventures amoureuses et sexuelles avec des femmes.

Pourquoi elle est queer ? Plus que n’importe quel autre genre (OK, peut-être à égalité avec le genre super-héros), les séries d’époque ont longtemps négligé les personnages queer. C’est à croire que les personnes LGBTQ+ ont soudain débarqué dans les années 2010. Et non, elles étaient là à la Rome antique, et elles étaient toujours là à l’époque victorienne, période où se déroule la série Gentleman Jack, coproduction entre HBO et BBC One. Un vrai must-see, ne serait-ce que pour rendre justice à toutes les lesbiennes invisibilisées de l’Histoire. (DR)

Où ? La saison 1 de Gentleman Jack est visible en streaming sur OCS Go.

Vida, saison 2

Le pitch : à la mort de leur mère, Lyn et Emma, deux sœurs latinx très différentes retournent à Boyle Heights, le quartier de leur enfance, situé à l’est de Los Angeles, pour s’occuper de l’héritage de leur mère, qui consiste en un bar familial. Sur place, elles se rendent compte que leur génitrice, Vidalia, leur a caché bien des choses, à commencer par le fait qu’elle s’était mariée avec une femme, Eddy. Cette dernière détient 30 % du bar et ne compte pas vendre ses parts.

Pourquoi elle est queer ? Vous l’aurez compris dans le pitch, les sœurs vont découvrir que leur mère entretenait une relation très sérieuse avec une autre femme. D’autre part, Emma, l’avocate végane un peu vénère et control freak, est lesbienne. Parmi les mérites de Vida, il y a donc celui, rare, de nous proposer différentes représentations de femmes lesbiennes : par exemple, Eddy est plutôt butch quand Emma répond aux codes des fem. Et il y a bien d’autres personnages qui ne rentrent pas dans des cases. Derrière cette histoire se cache une femme latinx, Tanya Saracho, qui s’identifie comme queer et souhaitait apporter “female gaze latina” un regard différent sur le désir féminin notamment en proposant des scènes de sexe d’un point de vue de femme queer d’origine latine. Succès critique, Vida a reçu en 2019 le prix GLAAD de la meilleure série comique. (MO)

Où ? La saison 2 a débuté le 26 mai dernier sur la chaîne Starz. En France, la série reste inédite et c’est bien malheureux, d’autant que Vida a été renouvelée pour une saison 3.

Killing Eve

Le pitch : au jeu du chat et de la souris, personne n’égale Eve et Villanelle. La saison 2 a fait monter d’un cran la tension sexuelle entre ses deux héroïnes. Paradoxalement, elle est aussi un peu moins bonne que la première, sans doute parce qu’au fond de nous, on aimerait qu’il n’y ait plus rien ni personne pour s’interposer et gâcher leur tango. Elle reste néanmoins une des meilleures séries du moment.

Pourquoi elle est queer ? Le secret de la série créée par la brillante Phoebe Waller-Bridge, c’est de régulièrement faire basculer les rapports de pouvoir entre les deux femmes, tantôt prédatrices, tantôt proies. Même si Eve résiste encore à l’appel du saphisme, la série nous promet, si saison 3 il y a, des scènes toujours plus vénéneuses et sexy avec la sociopathe Villanelle. (DR)

Où ? Les deux saisons de Killing Eve sont disponibles en SVoD sur Canal+Séries.

Tales of the City

Le pitch : elle aussi arrive à point nommé pour ce Pride Month ! Adaptée, par Lauren Morelli pour Netflix, des chroniques d’Armistead Maupin, cette mini-série raconte le quotidien des habitant·e·s du 28 Barbary Lane, à San Francisco, une petite communauté de locataires vivant sous l’aile bienveillante d’Anna. À l’occasion de ses 90 ans, ami·e·s de longue date et résident·e·s actuel·le·s se retrouvent pour célébrer celle qui a su rassembler sous son toit très queer friendly, des personnes aux horizons divers.

Pourquoi elle est queer ? Outre le casting très chouette, notamment composé de Laura Linney et Ellen Page, cette mini-série est surtout une belle carte postale de San Francisco, haut lieu de la culture gay. En réalité, elle est même bien plus inclusive que ça et Tales of the City est un concentré de ce que la ville a de mieux à offrir en termes de diversité, de créativité et de douceur de vivre. (DR)

Où ? Les dix épisodes de Tales of the City sont disponibles sur Netflix.