La série Quatre mariages et un enterrement : c’est chou, mais c’est tout

La série Quatre mariages et un enterrement : c’est chou, mais c’est tout

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Ⓒ Hulu

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Par Florian Ques

Publié le

Comme quoi, rebooter une comédie romantique des 90's n'était pas nécessairement une bonne idée.

Plus les semaines passent, plus les reboots, revivals et autres remakes s’enchaînent à un rythme effréné. Dans cette veine-là, la plateforme de streaming états-unienne Hulu a misé sur une nouvelle version contemporaine et épisodique de Quatre mariages et un enterrement. Exit notre bien-aimé Hugh Grant, bye bye la douce Andie McDowell, cette mouture 2019 se pare d’un casting flambant neuf, plus cosmopolite. Mais ça, c’est un peu le seul point positif de cette série ô combien dispensable.

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Cocréée par Mindy Kaling et Matt Warburton (qui ont collaboré sur The Mindy Project ensemble), Four Weddings and a Funeral se penche sur Maya, une rédactrice de discours new-yorkaise qui se rend à Londres pour assister à un mariage. Sur place, elle renoue avec ses potes de fac américains, tous exilés en Grande-Bretagne depuis quelque temps : Ainsley, sa meilleure amie un brin fille à papa, Duffy, un romancier en herbe qui en pince pour elle depuis des lustres, et enfin Craig, un businessman qui apprend avoir mis une ex-conquête en cloque.

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À l’image du long-métrage dont elle s’inspire, la série se focalise grandement sur ses deux protagonistes que le destin pousse, avec peu de subtilité, à être ensemble : Maya, donc, et Kash, qui s’avère être le collègue de Craig en plus d’être l’ex-fiancé d’Ainsley. Autrement dit, leur idylle doit être tuée dans l’œuf parce qu’elle causerait trop d’embrouilles au sein de leur groupe d’ami·e·s. Et pour qu’on croie dur comme fer à leur potentielle histoire d’amour, Four Weddings and a Funeral a recours aux pures traditions de la comédie romantique classique.

Entre rencontres faussement fortuites et coïncidences un tantinet forcées, les signes du destin s’accumulent pour nous pousser à croire en la relation Maya/Kash. Une chance, alors, qu’il y ait une alchimie bien présente entre leurs interprètes, Nathalie Emmanuel (Game of Thrones) et le méconnu Nikesh Patel, charismatique au demeurant. Mais au-delà du capital mignonnerie de leur love story qui devrait happer les amateurs de rom com traditionnelles, la série n’a pas grand-chose à offrir et ne réinvente pas la roue.

Cette histoire mise à part, Four Weddings and a Funeral repose sur des intrigues périphériques ne volant pas très haut et qui auraient davantage leur place dans un mauvais soap opera de début d’après-midi. D’une manière globale, tout est traité de façon très cheap : les situations paraissent téléphonées, les dialogues sont écrits à la truelle. Les prestations du casting restent, heureusement, satisfaisantes, mais elles ne réussissent pas à sauver une série qui semble bloquée au début des années 2000.

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Par moments, on arrive à ressentir le côté hommage aux comédies romantiques que Mindy Kaling et sa team de scénaristes essaient d’insuffler. Mais le tout reste trop prévisible, trop superficiel pour qu’on puisse applaudir le résultat final. Pour un reboot se voulant ancré dans une certaine modernité, Four Weddings and a Funeral paraît étrangement rétrograde. On souligne juste son effort d’inclusivité, avec une distribution en majeure partie issue de la diversité face à un long-métrage originel qui était tout de même plus blanc que blanc.

Mais au bout du compte, cela ne suffit pas à sauver les meubles et cette version sérielle de Quatre mariages et un enterrement n’arrive pas à la cheville du film éponyme. Malgré la diversité présente à l’écran, cette adaptation douteuse ne réussit pas à en faire bon usage et c’est bien dommage. En restant colorblind malgré son casting racisé, la série tombe ainsi dans les mêmes travers que Plan Coeur. Elle se refuse à intégrer dans son récit le background ethnique de ses personnages, comme si leurs expériences ne méritaient pas d’être incluses dans la narration. 

Au final, la série peine à être davantage qu’un ersatz de comédie romantique : c’est mignon, sans plus, et les quatre premiers épisodes mis en ligne ne sont pas suffisamment marquants pour inciter l’envie de découvrir la suite. Les aficionados de téléfilms M6, ruez-vous sur ce reboot. Les autres, passez votre chemin.

Four Weddings and a Funeral est diffusée sur Hulu depuis le 31 juillet aux États-Unis.