Pour son grand retour, Rick and Morty fait dans le classique… et c’est parfait

Pour son grand retour, Rick and Morty fait dans le classique… et c’est parfait

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© Adult Swim

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Par Delphine Rivet

Publié le

Parce que même quand ça ronronne, c'est du pur bonheur.

Deux ans, trois mois et onze jours. C’est le temps qu’il nous a fallu attendre avant de retrouver Rick and Morty. Et ça y est, la saison 4 est là, diffusée chez nous dès le lendemain des États-Unis sur Adult Swim France. Créée cet été, sûrement pour préparer le retour de ces deux branquignolles, la chaîne partage le même canal que Toonami mais occupe la case horaire de 23 heures à 2 heures du matin, et est également disponible sur Molotov. Ce qui explique pourquoi vous ne la trouverez plus sur Netflix, mais au moins vous saurez où la regarder légalement.

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Cette saison 4 sera divisée en deux, à raison de cinq épisodes dans les semaines qui arrivent, puis les cinq autres en 2020. Un dosage homéopathique dont, franchement, on se serait bien passé. Mais on ne va pas faire les difficiles, on prend ce qu’on nous donne. Bref, ça faisait une éternité qu’on les attendait et, même si on n’en doutait pas une seconde, ils nous reviennent en grande forme.

Ce season premiere, intitulé “Edge of Tomorty: Rick Die Rickpeat” — en référence au film Edge of Tomorrow dont la tagline est “Live, Die, Repeat” — est du pur Rick and Morty. Rien d’extravagant (il faut dire que la barre est haute), mais un épisode classique avec tout ce qui fait le sel de la série. Et, chose étonnante, il semble que Rick ait appris de ses erreurs passées — oui, vous avez bien lu — et se plie aux souhaits de Jerry et Beth, en leur demandant poliment s’il peut embarquer leur fils dans ses délires.

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Tout commence lorsque Rick enrôle Morty de force pour récolter des cristaux de mort (“death crystals” en VO). Ces pierres, lorsqu’on les touche, font entrevoir toutes les façons dont on va mourir. Yep, ça sent pas bon. Sauf que, contre toute attente, ce n’est pas ce vieil égoïste de Rick qui va les utiliser à des fins crapuleuses, mais Morty – qui a découvert qu’il pourrait vivre ses derniers instants avec Jessica, son crush du lycée.

Il a subtilisé l’un des cristaux, et est donc déterminé à éviter la grande faucheuse à tout prix. Cette quête, qui doit l’embarquer sur le chemin vers sa “bonne mort”, va devenir une obsession, et le pouvoir qu’il en retire va littéralement le corrompre. Rick, de son côté, est bien occupé à survivre à ses propres clones dans le multiverse. Les deux vivent donc des aventures bien distinctes, mais qui vont inévitablement se recroiser pour le dénouement, forcément épique.

Ce que nous raconte cet épisode, en dehors de la morale selon laquelle il vaut mieux “vivre le moment présent”, c’est aussi le process d’écriture des showrunners de Rick and Morty, Justin Roiland et Dan Harmon. Ils ont créé une œuvre adorée des fans qui, après deux ans d’attente, espèrent un retour sur investissement. On connaît les névroses de l’ancien papa de Community et son rapport compliqué avec une fandom dont il s’est parfois senti l’esclave.

Ici, ce que nous disent les deux scénaristes, c’est qu’à l’image de Morty, ils ont un but à atteindre (satisfaire les mordu·e·s de la série) mais emprunter le chemin qui les y mènera risque de compromettre leur vision et leur liberté créative. C’est un équilibre précaire qu’il leur faut trouver, ou plutôt conserver car ils ont brillamment joué les funambules jusqu’ici. Mais comme le jeune héros qui tente de trouver la meilleure “route” pour finir avec Jessica, ils ont peur de se retrouver avec un truc informe sur les bras à l’arrivée, sans retour en arrière possible.

Cet épisode dissipe toutes les appréhensions qu’on aurait pu avoir. C’est du pur Rick and Morty, ça ronronne comme une machine bien huilée, sans grande prise de risque mais néanmoins incroyablement satisfaisant après un si long gap. C’est comme enfiler des pantoufles ultra-confortables qu’on aurait depuis toujours. Cette nouvelle aventure a juste ce qu’il faut de fun, de dégoûtant et d’excitant pour qu’on se dise, d’un ton soulagé et comblé : “C’est bon, ils sont de retour dans nos vies.”