En saison 3, Killing Eve rebat les cartes et débute par une perte inattendue

En saison 3, Killing Eve rebat les cartes et débute par une perte inattendue

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Par Marion Olité

Publié le

Plot twist !

Attention, il est conseillé d’avoir visionné le premier épisode de la saison 3 de Killing Eve pour poursuivre la lecture de cet article, qui contient des spoilers.

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La facétieuse Killing Eve vient d’effectuer son grand retour sur pour une saison 3 diffusée sur BBC America depuis le 12 avril dernier, et sur Canal+ Séries chez nous. Contrairement au début de la saison 2, qui reprenait juste après une confrontation épique (Eve poignardait Villanelle), ce season premiere prend place quelques mois après les derniers événements.

On avait quitté les deux femmes sur un nouveau climax en fin de saison 2 : blessée cette fois-ci non physiquement mais psychologiquement que l’objet de son affection refuse de prendre la tangente à ses côtés, la tueuse à gage psychotique tirait dans le dos d’Eve, qui s’effondrait au cœur du Colisée. La troisième saison ne reprend pas juste après la tragique altercation et, si elle s’ouvre sur un meurtre, il n’est commis ni par l’une, ni par l’autre. Il s’agit d’un flash-back, destiné à nous exposer l’arrivée d’une nouvelle fauteuse de trouble, une certaine Dasha (Harriet Walter). Cette dernière est une version plus âgée de Villanelle, comme on le découvrira par la suite.

Notre tueuse drama queen préférée a trouvé un remède bien show-off pour oublier son chagrin d’amour avec Eve : en épouser une autre. Même si on apprécie de voir une Jodie Comer en costard (vraiment, la classe), tout ce grand raout festif n’est évidemment qu’une diversion. Dasha est en fait la nouvelle Konstantin et vient récupérer sa poulaine. Suzanne Heathcote, showrunneuse de cette saison 3 de Killing Eve, ajoute ici une nouvelle dynamique féminine. Villanelle retrouve une sorte de mentor, qu’elle respecte et admire autant qu’elle jalouse. Dasha est une pionnière de l’art du crime, comme nous le montre la scène d’intro. Et notre jeune tueuse égocentrique va devoir “travailler dur” pour être à sa hauteur et ne pas devenir une pâle copie, comme nous prouve la scène où elle reproduit le meurtre “à la farine” en y ajoutant sa touche colorée. On risque de bien s’amuser à voir ces deux-là interagir et se tirer la bourre, jusque dans leur sens très personnel et réjouissant de la mode.  

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Si Villanelle pense avoir tué Eve, c’est bien la seule. Évidemment, notre ancienne agente du MI6 n’est pas morte. Elle a été sauvée par des touristes, et fait profil bas. Planquée dans un quartier asiatique de Londres, elle s’est reconvertie en cuisinière et maîtrise la technique pour faire des gyozas. Son mari, Niko, a échappé à Villanelle, mais n’est pas super en forme. Traumatisé par le meurtre de Gemma, la collègue prof avec laquelle il flirtait, l’homme tente de retrouver une santé mentale dans un établissement spécialisé. Eve, elle, semble être revenue à la case départ, au tout début de la série, avant que son chemin ne croise celui d’une blonde fatale et fascinante. Elle agit de façon robotisée et, en un mot, s’emmerde sérieusement. On le sait : cet état est provisoire. Eve ne peut pas vivre ainsi sans exploser intérieurement et extérieurement, comme le montre sa sortie verbale aux deux cuisiniers en fin d’épisode.

Mais le clou du spectacle n’est pas arrivé : après avoir repris contact avec Kenny (Sean Delaney), le fils de son ancienne boss Carolyn, Eve le rejoint sur les lieux de son nouveau boulot. Le jeune homme a en effet quitté le MI6 après le fiasco avec Villanelle et commence à voler de ses propres ailes, au grand damn de sa mère. Il vient de débuter un job de journaliste d’investigation. Mais catastrophe : l’épisode se termine par la mort choc de ce dernier, dont le corps est jeté du haut de l’immeuble où il bossait. Tous les pions sont posés pour réunir les ancien·ne·s allié·e·s, rivaux·les, et nos deux “ex” pour une nouvelle danse. Il est évident que Carolyn comme Eve vont avoir à cœur de découvrir qui a tué ce pauvre Kenny, personnage par ailleurs aimé des fans, qui ont partagé leur tristesse sur Twitter.

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“En souvenir de Kenny Stowton, le seul personnage de Killing Eve qui avait vraiment bon cœur. Qu’il repose en paix.”  

Il fallait bien la mort d’un protagoniste aussi apprécié et moralement irréprochable que Kenny pour sortir Eve de sa grotte. Cet épisode – forcément trop court– pose donc les bases d’une troisième saison qui filera la métaphore : “comment gérer son ex après une rupture”, notamment si je la croise à une soirée, la soirée étant ici le meurtre de Kenny. Car sous couvert de thriller jouissif et de meurtres plus fous les uns que les autres, Killing Eve parle avant tout d’une passion amoureuse lesbienne impossible, consommée de manière métaphorique à la fin de la première saison (ce coup de poignard pénétrant) puis poursuivie en saison 2. Le refus d’Eve en fin de saison équivaut à cette bonne vieille peur de l’engagement qui va faire perdre les pédales à Villanelle et conduire à cette “rupture” dramatique. Si la série est over the top, c’est parce que les sentiments qu’éprouvent les deux femmes débordent de partout et sont ingérables, incontrôlables.

On espère qu’en dehors des facéties sanglantes et de la garde-robe éblouissante de la tueuse créative – j’avoue avoir très hâte de découvrir l’épisode “clown” –, Suzanne Heathcote et ses scénaristes vont trouver un moyen de nous surprendre, et pas forcément en éliminant des personnages à tour de bras (on n’est pas dans GoT), mais plutôt en creusant la relation qui unit nos deux amantes contrariées. Ce serait également un pari, mais peut-être serait-il temps de les faire… passer à l’acte.

La saison 3 de Killing Eve est diffusée sur Canal+ Séries à partir du 15 avril, les mercredis à 22 h 45, et disponible sur MyCanal dès le lundi 13 avril.

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