Sneaker Addicts, la comédie feel good de Netflix sur les accros aux baskets

Sneaker Addicts, la comédie feel good de Netflix sur les accros aux baskets

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Par Adrien Delage

Publié le

Une série pour les mordus de sneakers qui manque d'inventivité mais pas de baskets de rêve.

Chaque semaine, Netflix nous réserve son lot de surprises. Le 25 septembre dernier, la plateforme de streaming a mis en ligne une nouvelle comédie sortie de nulle part et dont le sujet appelle à la hype : Sneaker Addicts. Une création originale signée par le showrunner Jay Longino, un scénariste connu aux États-Unis pour sa parodie Uncle Drew sur le monde du streetball avec le basketteur Kyrie Irving. Dans la même veine d’amour pour le bitume, il déclare cette fois sa flamme à l’un des produits les plus fashion et prisés dans le monde, les sneakers.

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La série s’articule autour du personnage de Devin, un tire-au-flanc passionné depuis son enfance par la collection et la revente de baskets rares. Devenu père et homme au foyer, il doit désormais assumer ses responsabilités et laisser sa passion de côté. C’était sans compter sur son meilleur pote Bobby, qui lui propose un plan pour s’enrichir… mais qui va tourner au désastre. Arnaqué et endetté jusqu’au cou, Devin n’a désormais plus que quelques jours pour rembourser l’argent investi tout en cachant sa bourde à sa femme. Ni une ni deux, le tandem se lance dans une course contre la montre pour retrouver une paire de “Zeroes”, des sneakers aussi onéreuses que mythiques, dont les passionnés ont perdu la trace depuis des années.

Very bad shoes

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Comme tout aventurier digne de ce nom, d’Indiana Jones à Benjamin Gates en passant par Lara Croft, c’est bien la partie traque dans une chasse au trésor qui intéresse avant tout le protagoniste (et les spectateurs). Les fanatiques de Sneaker Addicts tournent autour de cette dynamique, pendant six épisodes de 20 minutes qui ne manquent pas de pêche. Au cours de leur croisade au nom de la voûte plantaire, Devin et sa bande vont tantôt séjourner à Hong Kong, visiter le hangar gargantuesque de Mark Wahlberg ou encore affronter une panthère noire, au risque d’y laisser un pied dans son estomac.

L’humour de Jay Longino pioche donc autant dans la tribu de Ben Stiller (on pense à l’hilarant Tonnerre sous les tropiques) que dans les amnésies alcoolisées de Very Bad Trip, sans vraiment apporter une touche d’originalité. Si le voyage est plaisant, servi par une distribution solide portée par Allen Maldonado (The Last O.G.), on ne rigole jamais à gorge déployée dans Sneaker Addicts. Les personnages sont par ailleurs très stéréotypés (le nerd naïf, le meilleur pote à côté de la plaque, la meuf overbookée), si bien qu’on peine à se prendre d’affection pour ces héros losers et névrosés.

Pourtant, la série aurait pu s’attaquer à des sujets très contemporains, voire carrément progressistes. On pense à la charge mentale de Devin, rarement étudié du côté du père. Il est pourtant l’homme de la maison au début de la série, alors que sa femme tente de passer le barreau pour faire vivre le foyer. Il a mis de côté sa passion par amour et par allégeance à sa famille, mais cette thématique est rapidement balayée par les délires de bromance et son passé qui le rattrape malgré lui. Finalement, cette comédie sur les sneakers est assez niche et parlera davantage à ceux qui partagent la même ferveur pour les baskets rarissimes.

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Sneaker Addicts se prend au piège de son scénario simpliste, à travers une narration redondante, qui fait passer des épisodes de 20 minutes avec une extrême lenteur. On sourit quelques fois pour mieux s’ennuyer pendant une dizaine de minutes, alors que Bobby trouve une énième façon de faire foirer les plans de Devin. Les amateurs de buddy movies y trouveront certainement un plaisir coupable d’insouciances adolescentes, mais les autres fuiront probablement ce manque criant d’originalité et de créativité.

Malgré tout, Sneaker Addicts reste une comédie feel good plutôt lumineuse au vu de cette année terne voire déprimante. La série invite au voyage, au déchaînement des passions et remet au goût du jour le syndrome de Peter Pan, un réconfort parfois nécessaire en ces temps troublés. Toutefois, on reste largement sur notre faim au terme des six épisodes et on attend un peu plus d’une œuvre qui, sans mauvais jeu de mots, n’a pas encore trouvé chaussure à son pied.

La première saison de Sneaker Addicts est disponible en intégralité sur Netflix.