Summertime, un Cœur Océan en terres italiennes qui fait voyager

Summertime, un Cœur Océan en terres italiennes qui fait voyager

Image :

© Netflix

photo de profil

Par Florian Ques

Publié le

Plutôt que l'île de Ré, les ados de cette fiction italienne Netflix passent leur break estival à Cesenatico. Dépaysement garanti.

Durant les années 2000, certains ados partaient en colonie de vacances, alors que d’autres s’efforçaient de ne pas trop s’ennuyer en camping avec leur famille. Puis il y avait ceux qui se levaient en milieu de matinée pour suivre assidûment les péripéties de Daphné, Cynthia et les autres dans Cœur Océan, programme estival phare de KD2A – eh oui, comme dirait feu Charles Aznavour, on parle bien ici d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Néanmoins, avec la toute fraîche Summertime, Netflix propose une histoire vaguement similaire, destinée au jeune public d’aujourd’hui.

À voir aussi sur Konbini

Librement inspiré du roman Trois mètres au-dessus du ciel de Federico Moccia, cette série italienne relate la vie de Summer, une jeune lycéenne tout juste diplômée, durant l’été suivant l’obtention de son baccalauréat. En plus de bosser pour la saison dans un hôtel luxueux, elle s’efforce d’être là pour sa meilleure amie Sofia, son ami d’enfance Edo, ainsi que sa petite sœur Blue, mais la quiétude ambiante de son quotidien passe vite à la trappe alors qu’elle rencontre l’énigmatique Alessandro, aka Ale.

Si la joyeuse bande de Cœur Océan se prélassait sur le sable chaud de l’île de Ré, Summer et ses potes jouissent d’une vue tout aussi enviable. En effet, la série se déroule à Cesenatico, une ville portuaire située au nord-est de la Botte. Bien que le confinement soit levé par chez nous, les vacances à l’étranger ne sont pas à l’ordre du jour et ça ne devrait pas changer de sitôt. Alors pour calmer cette soif de dépaysement, Summertime s’impose comme une option efficace avec ses plages vibrantes, son architecture locale remarquable et ses journées constamment ensoleillées.

© Netflix

Plus encore, Francesco Lagi et Lorenzo Sportiello, les têtes pensantes derrière Summertime, proposent un réel travail sur la colorimétrie des images de la série. En d’autres termes, cette dernière parvient à sublimer ses paysages avec des teintes très vives, qui la distingue d’emblée des autres productions de la plateforme. Malgré ses qualités esthétiques, Summertime demeure plus intéressante sur la forme que sur le fond.

A notre grand dam, il ne passe pas grand-chose dans cet import italien. Justement incarnée par Coco Rebecca Edogamhe, Summer est un personnage complexe et nuancé, en proie à une peur de l’abandon qui est, finalement, peu abordée dans le monde sériel. Sa meilleure copine à l’écran, Sofia, est ouvertement lesbienne et hérite d’un traitement appréciable, notamment grâce à son amitié naissante totalement platonique avec un garçon hétéro prénommé Dario – là encore, ce genre de tandem est difficilement trouvable sur la petite lucarne, mais au-delà de ça, c’est presque le néant chez Summertime.

© Netflix

La série veut beaucoup trop se focaliser sur l’idylle florissante entre Summer et Ale, bad boy archétypal dans toute sa monotonie. S’il y a bien une légère alchimie entre leurs interprètes, les deux personnages pâtissent d’un développement scénaristique assez lourdingue et cliché au possible. Par moments même, les techniques de drague employées par Ale s’avèrent excessives, frôlant un côté prédateur en milieu de saison, qui s’estompe heureusement par la suite. On est, cela dit, très loin d’une love story à la profondeur délectable d’un Normal People et c’est bien ça qu’on trouve déplorable.

Au bout du compte, la série aurait mieux fonctionné si elle avait élargi sa narration pour accorder plus de place aux personnages secondaires. La dimension “bande de potes” colle plutôt bien avec l’arrière-plan estival choisi par Summertime, mais celle-ci n’a pas su en faire bon usage, préférant se concentrer sur son histoire d’amour trop bancale pour captiver de bout en bout.

Peut-on sérieusement recommander Summertime ? En temps normal, peut-être pas. Dans son ensemble, malgré quelques lueurs laissant entrevoir des pistes intéressantes, cette série italienne reste superficielle et souffre d’un rythme bien trop plat, mais étant donné que nos plans pour les vacances d’été sont en train de s’évaporer, il faut avouer que les paysages du show se laissent admirer avec une certaine béatitude. À regarder si vous avez besoin de vous évader. Sinon, passez votre chemin.

La première saison de Summertime est disponible en intégralité sur Netflix.

> Restez chez vous et binge-watchez toutes les vidéos de Konbini Biiinge, c’est par ici !