Unge Lovende, la réponse norvégienne à Girls à découvrir gratuitement

Unge Lovende, la réponse norvégienne à Girls à découvrir gratuitement

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Par Florian Ques

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Si Girls a tiré sa révérence du côté de HBO, la série de Lena Dunham continue de faire des émules, même jusqu’en Norvège.

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En 2012, sans en avoir pleinement conscience, Lena Dunham ouvrait la voie en mettant au monde Girls, une dramédie confidentielle si on s’en tient aux audiences mais révolutionnaire de par son approche intimiste et réaliste de la féminité. Pendant six saisons, Jenni Konner et elle, créatrices de la série, ont narré les vies tumultueuses de quatre amies dans leur vingtaine. Si elle s’est achevée en 2017, Girls a engendré maintes héritières, et ce jusqu’en Scandinavie comme en témoigne l’existence d’Unge Lovende.

Inaugurée en novembre 2015, Unge Lovende – que l’on découvre désormais dans notre Hexagone sous son titre en VF, Meilleures espoirs – retrace le retour au bercail d’Elise. Partie à Los Angeles pour percer dans le domaine du stand-up, cette vingtenaire a vite déchanté. Ayant zappé de renouveler son visa afin de rester sur le territoire américain, elle est contrainte de revenir à Oslo. C’est l’occasion de faire le point et de renouer avec ses amies, Nenne, une jeune écrivaine désireuse de faire publier son premier roman, et Alex, une actrice en herbe.

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Au premier regard, le parallèle entre Unge Lovende et Girls est évident. Les deux séries se focalisent sur le quotidien d’un groupe de femmes, jeunes et qui galèrent au sein d’une société peu chaleureuse. L’une souhaite d’ailleurs devenir autrice, comme Hannah Horvath dans la série HBO. Mais au-delà des similitudes narratives et thématiques, leur point commun principal est d’être signées par une femme, qui occupe aussi bien la casquette de créatrice que d’actrice principale. Girls n’aurait pas vu le jour sans Lena Dunham, de la même façon, Siri Seljeseth s’est inspirée de sa propre vie pour écrire la série.

Si on doit leur trouver une différence, en revanche, elle ressort facilement : Unge Lovende n’a pas le même rapport décomplexé à la sexualité que Girls. Elle n’est pas pudibonde, non, mais n’accorde pas la même place aux rapports charnels que son aînée. La série norvégienne s’intéresse plutôt à ces trois femmes qui tâtonnent dans ce monde “d’adultes” qu’elles s’efforcent d’apprivoiser. Elles commettent des erreurs de parcours, trébuchent, mais finissent toujours par se relever. Et si leurs histoires sont liées à des hommes, ce ne sont pas ces relations-là qui les définissent.

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Un autre aspect où les deux séries convergent, c’est dans leur approche naturaliste des interactions humaines. Qu’on se le dise, Girls comprenait son lot de conversations triviales qui, à défaut de toujours faire avancer l’intrigue, contribuaient au côté réaliste de l’œuvre de Lena Dunham. C’est la même chose pour Unge Lovende, qui met un point d’honneur à montrer à l’écran des dialogues spontanés, parfois maladroits ou gênants, loin de ceux stéréotypés ou sonnant faux d’un grand nombre de fictions américaines.

Esthétiquement parlant, la photographie d’Unge Lovende est des plus épurées, faisant ainsi écho à d’autres pépites made in Norvège comme Lovleg ou encore l’inoubliable Skam. Il en est de même pour la bande-son aérienne de la série, composée essentiellement de morceaux de pop indé qui lui confèrent ce côté rassurant et feel good. Somme toute, avec sa réalisation soignée et sa trame réaliste, Unge Lovende est la dramédie parfaite pour la période automnale, d’autant plus que sa première saison est dispo gratuitement sur France TV Slash.

Trois saisons d’Unge Lovende ont été diffusées en Norvège, dont deux encore inédites en France.