Valkyrie Apocalypse : combats démiurges pour anime divin

Valkyrie Apocalypse : combats démiurges pour anime divin

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Par Adrien Delage

Publié le

Le nouvel anime Netflix est un joyeux patchwork des dieux des mythologies, réunis dans un affrontement brutal et épique.

Après quatre ans d’attente, les fans du manga Valkyrie Apocalypse ont enfin le droit à une adaptation en anime. L’œuvre de Shinya Umemura et Takumi Fukui, dessinée par Ajichika, est apparue dans le Monthly Comic Zenon en novembre 2017 avant de rencontrer un succès grandissant dans le top 20 des meilleurs mangas pour les lecteurs masculins. Pourtant, il aura fallu attendre que Netflix s’empare des droits pour une adaptation dans les règles, possiblement due aux thématiques blasphématoires de Valkyrie Apocalypse.

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À chaque millénaire, les dieux de toutes les mythologies se réunissent au Valhalla afin de décider du sort des humains. Mais cette fois, l’assemblée présidée par le tout-puissant Zeus décrète que les Hommes doivent disparaître et que l’heure de l’apocalypse est venue. Mais ces derniers vont être défendus par les Valkyries, qui proposent en derniers recours un tournoi opposant 13 dieux à 13 humains. L’humanité devra alors faire appel à ses héros les plus puissants pour remporter au moins sept combats, afin d’éviter le Ragnarök et son extinction.

Histoire des civilisations et culte du corps

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À première vue, Valkyrie Apocalypse est un anime très viril, axé sur l’action et des corps démesurément musclés. Le premier épisode nous promet des affrontements démiurges et très intenses, au nom de la gloire des dieux ou la survie de l’humanité. On pense évidemment à des inspirations comme Baki, Dragon Ball Super et son tournoi du Pouvoir ou encore Mortal Kombat dans un plus large aspect de la pop culture. Si effectivement les bastons dantesques sont au rendez-vous, l’anime produit par Graphinica propose une certaine poésie en plus à offrir aux spectateurs.

Valkyrie Apocalypse parle de la vanité et de l’irascibilité des dieux face à ce qu’ils considèrent comme leur plus grosse déception, les humains. Au-delà de savoir qui a le héros le plus fort des deux mondes, le tournoi proposé par la Valkyrie Brunehilde a pour objectif de montrer les failles des êtres démiurges. C’est pourquoi ces dernières vont profiter de la situation à leur avantage en fusionnant avec les hommes et leur permettre de rivaliser avec les dieux, dans le but de les ridiculiser.

Aussi, nous sommes surpris de découvrir une narration finalement assez lente de l’histoire. Pourtant, le premier épisode ne tergiverse pas en détail : l’annonce du jugement du Ragnarök tombe, et les combats débutent. En réalité, ils sont juste un prétexte pour revisiter des légendes de l’Histoire, qui prennent la place des héros humains. Ainsi, le seigneur de guerre chinois Lü Bu, le tueur en série Jack l’Éventreur, l’inventeur Nikola Tesla ou encore l’oracle Nostradamus sont les guerriers choisis par les Valkyries pour représenter l’humanité.

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Chaque épisode nous permet alors de revisiter le parcours (certes, fantasmé) de ces héros d’un ancien temps. Une leçon d’histoire souvent accompagnée d’une forme de poésie mélancolique voire tragique, présentée à travers une esthétique inspirée des washi japonais. On voit alors dérouler une fresque captivante et émouvante sur ces figures quasi divines, qui ont réalisé les plus grands exploits de l’humanité. La violence et la tragédie sont de mise pour une bonne partie des histoires, ces héros ayant la plupart du temps défendu leur honneur sur le champ de bataille.

Évidemment, Valkyrie Apocalypse obéit aux règles traditionnelles des animes nippons : traits du corps exagérés, longues séquences d’émois, et une poignée d’humour absurde mais toujours aussi attachant. Les dieux présents dans l’histoire, comme Odin, Apollon, Shiva ou encore Anubis, possèdent des traits japonisants. Ainsi, Thor ressemble davantage à un Sephiroth roux de la saga Final Fantasy qu’au blondinet musclé que l’on connaît habituellement. L’anime ne manque pas d’audace pour exagérer le physique des dieux quitte à aller jusqu’au blasphème, comme Aphrodite et sa poitrine démesurée ou Zeus représenté comme un vieillard frêle et au bord de l’agonie.

L’année dernière d’ailleurs, la Société universelle de l’hindouisme avait fait savoir à la maison d’édition du manga que les divinités hindoues étaient représentées de façon triviale, et menaçait de porter plainte si Coamix ne cessait leur blasphème dans leurs publications. On préfère y voir une forme de mixité rafraîchissante, où la survie des deux peuples dépasse des querelles culturelles ou de religion ancestrales. Après Blood of Zeus et Ragnarök, Netflix a trouvé un nouveau moyen d’explorer les mythologies à travers un anime aussi brutal que romanesque.

La première saison de Valkyrie Apocalypse est disponible en intégralité sur Netflix.