Manifestations anti-racistes aux US : Dear White People et When They See Us plébiscitées

Manifestations anti-racistes aux US : Dear White People et When They See Us plébiscitées

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Par Delphine Rivet

Publié le

Les deux séries de Netflix, qui traitent chacune à leur façon du racisme systémique aux États-Unis, suscitent un intérêt massif.

Depuis ces derniers jours, l’Amérique est traversée par une vague de contestation et de manifestations anti-racistes suite à la mort, le 25 mai dernier, de George Floyd, un Afro-Américain tué par des policiers lors d’une interpellation violente à Minneapolis. Au même moment, la firme Parrot Analytics a noté un regain d’intérêt aussi soudain que massif pour deux séries Netflix : When They See Us et Dear White People.

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La première est une mini-série bouleversante, créée et réalisée par Ava DuVernay, qui retrace l’histoire vraie des Central Park Five, cinq adolescents (quatre Noirs et un Latino) accusés et condamnés à tort du viol et de l’agression d’une femme en 1989. Ils ne seront reconnus innocents qu’en 2002, après avoir fait des peines de prison allant de 5 à 15 ans. Au-delà de l’injustice flagrante, c’est tout un système ligué contre les personnes racisées que dénonce When They See Us, de la police qui arrache de faux aveux, à la machine judiciaire qui, poussée par des ambitions électorales, se contentera de bien peu pour inculper ces cinq garçons, en passant par l’opinion publique, trop prompte à les crucifier et les médias venus souffler sur les braises des tensions raciales.

La seconde, bien plus légère en apparence, est l’adaptation du film éponyme de Justin Simien, également à la barre de cette série qui a déjà trois saisons au compteur. L’approche de Dear White People, moins réaliste, mais tout aussi militante, lui a d’ailleurs valu quelques critiques avant même sa diffusion de la part de personnes blanches offusquées par le titre. Preuve, s’il en fallait, de l’utilité d’un tel programme qui ne prend pas de gants (pourquoi le ferait-il ?) pour parler de “white privilege”, de colorisme, de “black face”, de violences policières, et met les allié·e·s faussement “woke” face à leurs contradictions.

On comprend donc aisément, vu le contexte social actuel aux États-Unis (et jusque chez nous avec les manifestations réclamant justice, entre autres, pour la mort d’Adama Traoré, mort durant une garde à vue le 19 juillet 2016), que de telles séries soient plébiscitées. Toujours selon les données récoltées par Parrot Analytics, Dear White People a enregistré une hausse d’intérêt (qui regroupe les recherches, les téléchargements, les partages de fichiers et les tendances sur les réseaux sociaux) de 329 % en une semaine, contre 147 % pour When They See Us.