Vidéo : comment la Chine note ses citoyens, façon Black Mirror

Vidéo : comment la Chine note ses citoyens, façon Black Mirror

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Par Delphine Rivet

Publié le

Envoyé spécial s'est penché sur ce système de notation expérimenté depuis 2018 et qui s'étend désormais à 43 villes de Chine.

Vous vous souvenez de l’épisode de Black Mirror intitulé “Nosedive” ? On y voyait une femme avide de reconnaissance sociale, incarnée par Bryce Dallas Howard, tout tenter pour remonter dans l’estime des gens… dans une société où tout le monde pouvait noter ses concitoyen·ne·s. Sans la note adéquate, il devenait alors compliqué, voire impossible, de trouver un appartement ou un travail.

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La série a beau se targuer d’être visionnaire en imaginant le pire des scénarios dans un futur proche, ce système de notation qui aurait filé la chair de poule à George Orwell est désormais une réalité pour des millions de Chinois. À ceci près qu’ici, contrairement à la série où les bons et mauvais points sont distribués par les gens que l’héroïne croise, c’est l’État chinois qui détermine qui sont les personnes moralement irréprochables et celles qui méritent d’être montrées du doigt.

Progressivement mis en place par le gouvernement, ce “crédit social” s’étend aujourd’hui à 43 villes du pays, et l’objectif du Parti Communiste est de le généraliser à toute la Chine en 2020. Dans son émission diffusée ce 10 octobre sur France 2 (et disponible en replay sur france.tv), Envoyé Spécial a enquêté sur cette inquiétante dérive de l’état de surveillance, poussé ici à son paroxysme.

Concrètement, ça fonctionne comme le système imaginé par Michael dans The Good Place : les citoyen·ne·s qui font de “bonnes” actions (aider son prochain, donner son sang ou dénoncer un acte malveillant) reçoivent des points. Ceux et celles qui font de “mauvaises” actions (traverser au feu rouge, rouler trop vite ou jeter ses déchets par terre) perdent des points.

Classé·e·s sur une échelle allant du triple A à D, les Chinois·e·s se voient accorder certains privilèges, comme le fait de ne pas avoir à avancer leurs frais médicaux, ou des punitions, plus humiliantes les unes que les autres. Celles et ceux qui tomberont en dessous d’un certain seuil seront persona non grata : refus de prêt à la banque, statut social en berne, affichage en grand et dans l’espace public de leur visage et de la liste de leurs “offenses”. Bonne ambiance…