La popularité de Game of Thrones expliquée par la science

La popularité de Game of Thrones expliquée par la science

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Par Adrien Delage

Publié le

Une étude très sérieuse menée par l'université de Californie tente d'expliquer de façon logique le succès de Game of Thrones.

Il est de notoriété publique que Game of Thrones est la série la plus populaire, en France et dans le monde entier, tant elle a été médiatisée et débattue au cours de ses huit saisons. Mais savons-nous vraiment pourquoi l’univers créé par George R. R. Martin, qui appartient pourtant au genre niche de la fantasy, est parvenu à séduire autant de lecteur·ice·s et de spectateur·ice·s ? Une équipe de scientifiques s’est sérieusement penchée sur la question, afin de donner une explication rationnelle quant à l’amour que ressentent les fans de GoT pour ses histoires et ses héros tragiques.

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Dans une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences de l’université de Californie, un groupe de mathématiciens, physiciens et psychologues parvient à une conclusion en deux points. D’abord, les interactions sociales des livres. Dans A Song of Ice and Fire, les scientifiques ont recensé près de 2 000 personnages nommés dans les bouquins. Cela représente au total près de 41 000 interactions sociales entre eux, qui correspondent à la manière dont les humains entretiennent leurs propres relations dans la vie quotidienne. L’écriture de Martin valorise la compréhension de ces échanges entre les individus en les rendant intelligibles pour l’esprit humain.

Une représentation graphique des interactions sociales de <em>Game of Thrones </em>à la fin du premier tome, <em>Le Trône de fer</em>. Les points bleus représentent les personnages masculins, les points rouges les personnages féminins et les points gris les personnages morts. (Ⓒ University of Cambrige)

“La plupart des personnages principaux, à comprendre ceux qui racontent l’histoire, vivent en moyenne 150 interactions sociales à suivre par le lecteur, explique l’étude. C’est exactement le même chiffre qu’est capable d’enregistrer en moyenne le cerveau à notre époque.”

Le second point s’appuie sur les événements prétendument aléatoires de Game of Thrones, tels que la mort soudaine d’un personnage, qui sont en réalité bien plus prévisibles que l’auteur ne nous le laisse croire. Ainsi, le ou la lecteur·ice ne considère aucune tragédie comme surchargée et accepte la relation entre cause et conséquence, dans un univers dont il ou elle saisit les enjeux. Les twists de GoT favorisent également le côté page turner de l’œuvre, qui réserve toujours une surprise supplémentaire à la page suivante (ou, tout du moins, c’est la sensation que ressent le lecteur).

Au final, les scientifiques ont conclu que les romans de Martin étaient écrits comme les grandes sagas islandaises des Vikings, parues entre la fin du IXe et le début du XIe siècle. D’ici là, il n’y a qu’un pas pour considérer A Song of Ice and Fire comme l’Odyssée de notre époque, avec une pointe de dragons et de créatures de glace meurtrières en lieu et place des nymphes et des cyclopes.

Les huit saisons de Game of Thrones sont disponibles en intégralité sur OCS à la demande.