De Mean Girls à Zombieland, 10 films des années 2000 qu’on aimerait voir adaptés en série

De Mean Girls à Zombieland, 10 films des années 2000 qu’on aimerait voir adaptés en série

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© Columbia Pictures / Miramax / Paramount Pictures

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Par Florian Ques

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Quitte à ce qu'Hollywood produise des remakes à la pelle, autant que ce soit avec des projets qui nous font un minimum envie.

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Minority Report, Bad Boys, Limitless… la liste des séries qui sont en réalité des adaptations d’œuvres conçues pour le grand écran sont légion. Certaines fonctionnent (parfois mieux que le film originel, comme c’est le cas avec Dear White People sur Netflix), d’autres sont des flops complets. Le souci, c’est que toute fiction ciné n’est peut-être pas bonne à être déployée au format épisodique. Pour répondre à cette vague de remakes et autre reboots qu’on n’a jamais demandés, on a sélectionné 10 longs-métrages qui, eux, mériteraient un traitement en série. Let’s go.

Gladiator (2000)

© Universal Pictures

C’était quoi déjà ? Inspiré par une Rome antique fantasmée, Gladiator s’inscrit dans la tradition des péplums hollywoodiens (comprendre une œuvre se déroulant dans l’Antiquité) à gros budget. On y croise notamment Russell Crowe en général romain devenu gladiateur, forcé de tout donner au sein du Colisée pour espérer s’en sortir et prendre sa revanche sur son rival ultime, incarné par Joaquin Phoenix. Le film, réalisé par Ridley Scott, aura tout de même raflé cinq oscars l’année de sa sortie : le respect s’impose.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? Parce qu’au-delà de Rome – qui aura duré deux courtes saisons sur HBO – et de Spartacus, le genre du péplum reste encore trop sous-estimé au XXIe siècle. En soi, le pitch de Gladiator pourrait s’étaler sur une poignée de saisons et permettre de développer plus amplement la psychologie des personnages. Pour couronner le tout, Ridley Scott ne semble pas réfractaire au monde des séries (il prépare une fiction de SF, Raised by Wolves) et pourrait carrément piloter le projet afin d’en garantir l’authenticité.

Destination finale (2000)

© New Line Cinema

C’était quoi déjà ? Des ados qui crèvent les uns après les autres. OK, dit comme ça, ce n’est pas très original quand on pense à Scream, Vendredi 13 et tous les slashers qui ont précédé Destination finale. Ce qui la différencie, c’est son antagoniste : ici, les héros du film doivent échapper à la Mort elle-même. Tout commence quand Alex, un lycéen lambda, s’apprête à embarquer à bord d’un vol direction Paris dans le cadre d’un voyage scolaire. Après avoir eu une vision prémonitoire et sauvé plusieurs de ses camarades du crash de l’avion, Alex réalise vite que les survivant·e·s meurent au compte-gouttes, rattrapé·e·s par la Faucheuse qui revient réclamer son dû.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? Parce que les slashers en série n’ont pas eu leur véritable chance sur la petite lucarne et que la méconnue Harper’s Island a prouvé que ce sous-genre horrifique pouvait fonctionner au format sériel. La franchise Destination finale (qui comprend déjà cinq opus, ainsi qu’un reboot en préparation) s’est un peu essoufflée, et une transition du côté des séries pourrait insuffler un regain de créativité bienvenu. Aux commandes, on parie que Nick Antosca, le showrunner de Channel Zero (qui vient d’être annulée), pourrait s’y coller.

La Revanche d’une blonde (2001)

© MGM

C’était quoi déjà ? Oh, pas grand-chose, juste Reese Witherspoon qui fait un bon gros doigt d’honneur au patriarcat, le tout avec une garde-robe qui comprend toutes les teintes de rose possibles et imaginables – photo à l’appui. Plus sérieusement, l’actrice prête ses traits à Elle Woods, une blonde a priori matérialiste et superficielle qui prouve à tout le monde, dont son ex-boyfriend manipulateur, qu’elle est bien plus que ça en devenant une étudiante en droit prodigieuse.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? Parce qu’en cette ère post-mouvement #MeToo, où les séries avec des héroïnes fortes en têtes d’affiche se multiplient, un come-back d’Elle Woods et son féminisme rose bonbon s’impose. Alors oui, un troisième volet de La Revanche d’une blonde est dans les cartons, mais un pendant série mériterait tout autant d’exister. Ce serait d’ailleurs l’occasion d’explorer la vie d’Elle (ou une version équivalente du personnage conçue pour ce reboot sériel) à travers le regard d’une showrunneuse – le film originel était écrit par un duo féminin, mais la réal’ était assurée par un homme. Et en 2019, le female gaze, il n’y a que ça de vrai.

L’Auberge espagnole (2002)

© Mars Distribution

C’était quoi déjà ? Oui, un film français s’est glissé dans notre liste. Alors qu’on s’apprête à le découvrir dans la peau de Vernon Subutex pour Canal+, Romain Duris incarne ici Xavier, un étudiant en sciences éco qui décide de faire une année en Erasmus à Barcelone. Là-bas, ce Français pure souche intègre une colocation, composée de jeunes gens venus des quatre coins de l’Europe. Pendant un peu plus de 2 heures, on assiste à un choc des cultures comme le cinéma en a trop peu montré.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? À l’heure du Brexit, et alors que notre cher Hexagone semble tomber tout doucement dans la discrimination banalisée, il serait peut-être bon de prôner l’acceptation d’autrui au-delà des différences qui peuvent a priori nous séparer. Une version série de L’Auberge espagnole serait ainsi une méthode efficace pour illustrer un idéal de vivre-ensemble et pour montrer aux haters et autres trolls racistes et xénophobes qu’un peu de tolérance peut nous amener très loin. D’ailleurs, Cédric Klapisch a déjà bossé sur Dix pour cent et pourrait se chauffer à piloter sa propre série.

Kill Bill (2003)

© Miramax

C’était quoi déjà ? Œuvre emblématique de la carrière d’un certain Quentin Tarantino, Kill Bill est en réalité un diptyque où l’on croise Uma Thurman en guerrière vengeresse toute de jaune vêtue. Le jour de son union, La Mariée – c’est le nom du personnage qu’elle incarne – se fait sauvagement agresser par une tribu d’assassins et finit par se prendre une balle dans la tête. Émergeant d’un long coma quelques années plus tard, elle renoue avec son passé de tueuse à gages pour traquer ses assaillants et les passer à tabac. Impossible d’en dévoiler davantage sans spoiler, mais retenons qu’il y a du sang en masse et des grosses bastons impeccablement chorégraphiées. Que demande le peuple ?

Pourquoi ça ferait une bonne série ? Les séries qui tabassent, on aime ça. Ces dernières années, on a eu droit à Banshee, Into the Badlands… Mais il faut avouer qu’une série d’action avec une esthétique tarantinesque, ça vaudrait un peu le détour. D’autant plus qu’on a déjà notre petite idée de l’histoire : dans le premier volume de Kill Bill, la Mariée bute Vernita Green dans sa cuisine sous les yeux de sa gamine, Nikki. Un spin-off pourrait ainsi se centrer sur la revanche de Nikki qui aurait passé son adolescence à s’entraîner pour, un jour, régler son compte à Uma Thurman. Ça aurait de la gueule.

Lolita malgré moi (2004)

© Paramount Pictures

C’était quoi déjà ? Cady a 16 ans. De toute sa vie, elle n’a jamais mis un pied dans un établissement scolaire américain, ayant grandi en Afrique tout en faisant l’école à la maison. Alors, quand elle débarque à North Shore High School, c’est là que le vrai safari commence. Très vite, notre héroïne candide se fait happer par les Plastiques, un trio de filles populaires et superficielles mené par l’impitoyable Regina George. Tiraillée entre sa bienveillance naturelle et sa soif de pouvoir, Cady devra vite faire un choix. Ah et, oui, c’est bien le film qui a révélé Rachel McAdams – et on y retrouve également une Lindsay Lohan pré-crise existentielle et danse douteuse à Mykonos.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? Juste pour le kif, en vérité. On a eu droit à un téléfilm Mean Girls 2 qui essayait de recréer la magie du film originel avec un nouveau casting, mais ce fut un fiasco sans nom qu’on préfère ne pas ressasser. En revanche, on serait prêt à donner une chance à un format série, pour peu que le casting ne soit pas foiré. Eliza Scanlen, révélée dans Sharp Objects, ferait une excellente Regina George 2.0, pour ne fournir qu’une seule piste.

Le Jour d’après (2004)

© 20th Century Fox

C’était quoi déjà ? Tout simplement Jake Gyllenhaal (alors à l’aube de sa carrière) qui essaie tant bien que mal de survivre à une nouvelle ère glaciaire, no big deal. Grosso modo, le pitch du Jour d’après est le même que tous les films catastrophe : la planète vrille complet, les dérèglements climatiques s’enchaînent et les pauvres humains doivent lutter pour résister à Dame Nature. Rien de très novateur donc, mais la narration de ce long-métrage de Roland Emmerich, spécialiste du genre, est bien menée, sans aucun temps mort et nous tient en haleine de bout en bout.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? Parce que, comme le péplum évoqué plus haut, la série catastrophe est un sous-genre presque inexistant. Oui, il y a bien des fictions post-apocalyptiques comme The 100 ou encore The Rain du côté de Netflix, mais elles ont tendance à jouer la facilité en se focalisant sur les conséquences d’une crise planétaire plutôt que sur la crise en elle-même. En soi, Le Jour d’après pourrait bien rendre au format mini-série, d’autant plus si un budget conséquent est mobilisé pour les effets spéciaux – on évite le #BicheGate à la Walking Dead, merci.

Brokeback Mountain (2005)

© Focus Features

C’était quoi déjà ? Oui, il faut croire qu’on aime bien Jake Gyllenhaal par ici. Après avoir survécu à la fin du monde dans Le Jour d’après, il a joué les amoureux torturés dans Brokeback Mountain. Dans ce film LGBT iconique, deux cow-boys du Wyoming se rencontrent en plein cœur des 60’s et commencent à développer une relation passionnelle, étalée sur plusieurs années, loin des regards désapprobateurs. On ne détaillera pas la fin, mais celles et ceux qui ont maté ce long-métrage d’Ang Lee n’ont peut-être pas encore fini de sécher leurs larmes.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? Déjà, parce qu’il n’y a quasiment pas de séries à prédominante LGBTQ+ présentement à l’antenne, à l’exception de Pose. Il faut reconnaître qu’on est quand même obligés de faire revenir The L Word pour donner un tant soit peu de visibilité aux grandes oubliées, les lesbiennes. Pour le coup, puisque l’histoire d’Ennis et Jack est tout bonnement intouchable, on imaginerait bien Brokeback Mountain sous la forme d’une anthologie. Chaque saison mettrait à l’honneur un couple LGBTQ+ différent et explorerait les nuances des relations non-hétéros. Ce serait un moyen efficace pour enterrer les clichés dont sont victimes les gens issus de ces minorités-là, pas toujours bien représentés dans la pop culture – et c’est bien dommage.

Le diable s’habille en Prada (2006)

© 20th Century Fox

C’était quoi déjà ? Dans cette adaptation du best-seller de Lauren Weisberger, Anne Hathaway se glisse dans la peau d’Andrea, une jeune journaliste qui décroche un poste d’assistante pour le magazine Runway, soit l’équivalent fictif de Vogue. Bien qu’elle soit passionnée, Andrea doit laisser de côté l’écriture pour épauler la féroce Miranda Priestly (incarnée par nulle autre que Meryl Streep, inégalée), rédactrice en chef du magazine et gourou incontesté de la mode. En gros, c’est l’histoire d’une ascension vertigineuse et de ses conséquences.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? D’abord, parce que toutes les générations méritent de connaître la magnificence de Miranda Priestly. Mais aussi parce que, au-delà de The Bold Type qui décortique gentiment le milieu de la presse féminine, le petit écran ne traite pas ou peu de l’envers (ou l’enfer ?) de la mode. Pour peu qu’il soit plus woke et un peu moins blanc (les personnages racisés étaient aux abonnés absents dans le film de 2006), un reboot en série aurait ses chances. Avec un caméo de Meryl Streep (qui, elle aussi, n’est pas récalcitrante face aux séries puisqu’elle apparaîtra dans la saison 2 hyper attendue de Big Little Lies sur HBO), sinon on oublie.

Bienvenue à Zombieland (2009)

© Columbia Pictures

C’était quoi déjà ? Remember le virus de la vache folle ? Dans le monde barré de Bienvenue à Zombieland, celui-ci a muté pour finir par transformer une grosse partie de l’humanité en morts-vivants avides de chair fraîche. C’est un peu l’anti-The Walking Dead, avec un ton humoristique décalé à la Shaun of the Dead qui fait de ce film une pépite mémorable. On y suit un quatuor improbable de survivants qui s’efforce de lutter contre cette menace tout en essayant de retrouver un sens à leur vie dans ce décor post-apocalyptique peu réjouissant.

Pourquoi ça ferait une bonne série ? Alors si on la joue cartes sur table, il y a déjà eu une première tentative d’adaptation sérielle du côté d’Amazon Prime Video en 2013 mais le projet a été tué dans l’œuf après un pilote peu convaincant. L’univers déployé par Bienvenue à Zombieland était suffisamment vaste pour qu’on ait envie d’en découvrir davantage. Ça serait un bon contrepoint aux œuvres de zombies qui ont une fâcheuse tendance à trop tomber dans le dramatique plutôt que de donner une chance au registre comique. Mais bon, en attendant une potentielle série, on devra se contenter d’un deuxième opus dans les salles obscures, pas avant fin 2019.