De Marseille à Vinyl, les 10 flops séries qui ont marqué (ou non) la décennie

De Marseille à Vinyl, les 10 flops séries qui ont marqué (ou non) la décennie

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© HBO / ABC / Netflix

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Par Florian Ques

Publié le

Accidents industriels, adaptations foireuses, reboots laborieux... les années 2010, c'était aussi ces désastres-là.

Pour de nombreux critiques comme pour le public, les années 2010 ont été synonymes de Peak TV. Autrement dit, une offre pléthorique de séries a marqué la décennie, avec l’apparition de multiples plateformes de streaming et une recrudescence de productions originales. Et si cette dizaine d’années révolues a su nous combler avec des chefs-d’œuvre… elle a aussi comporté son lot de flops monumentaux. Afin de tourner la page une bonne fois pour toutes à l’approche des années 2020, on a décidé de rendre hommage à ces échecs cuisants.

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#1. Ravenswood

Malgré sa qualité toute discutable, Pretty Little Liars aura été l’une des séries ado marquantes de sa génération. Et quand quelque chose fonctionne à Hollywood, l’appât du gain est trop beau : il faut produire une suite, voire plusieurs. Dans le cas présent, on a écopé de Ravenswood, spin-off surnaturel centré sur Caleb, le boyfriend de Hanna. Pourtant apprécié par les fans, le personnage n’a pas suffi à sauver les meubles. Un scénario bancal et des effets spéciaux bien mauvais auront eu raison de cette série dérivée, annulée faute d’audiences satisfaisantes. Et parce qu’on n’apprend clairement pas de ses erreurs chez Freeform, rebelote en 2019 avec The Perfectionists, deuxième spin-off… lui aussi envoyé au cimetière après une seule saison.

Taux de flopitude : 💩💩💩💩

#2. Heroes Reborn

S’il y a bien une tendance ayant gangrené les dix dernières années, c’est celle des revivals et autres reboots à tout-va. Dans cette perspective-là, Heroes Reborn est un pur cas d’école. En voulant surfer sur le succès de Heroes – qui se frottait au genre super-héroïque de manière suffisamment originale pour le petit écran à son époque –, cette suite sérielle s’est sauvagement plantée. La faute, entre autres, à un casting peu convaincant, à des intrigues déjà vues et, surtout, à une approche générale qui sentait bon le réchauffé. Le renouveau des séries de super-héros a eu lieu sur Netflix… Heroes Reborn, elle, appartenait à un autre temps avant même d’être diffusée sur NBC.

Taux de flopitude : 💩💩💩

#3. Vinyl

A priori, tout était impeccable sur le papier. Scorsese à la production, une belle distribution à l’écran allant de Bobby Cannavale à Olivia Wilde, une plongée fracassante dans l’industrie musicale des 70’s… Vraiment, tous les ingrédients étaient réunis pour garantir à HBO un énième hit. Sauf que… non. En plus de critiques globalement mitigées, Vinyl a souffert d’une deuxième partie de saison trop familière pour le public de la chaîne câblée. Ce qui devait être un périple fascinant dans ce New York révolu a finalement été une brève incursion, marqué par des audiences abyssales. Cette annulation abrupte aura représenté un sacré coup à l’ego de Martin Scorsese. En 2018, il maintenait à la presse que la série aurait trouvé son public si on lui avait laissé piloter le projet de A à Z.

Taux de flopitude : 💩

#4. Marseille

Comment parler de flop sans évoquer l’accident Marseille ? Quand Netflix s’est enthousiasmé à l’idée de produire des fictions hexagonales, on était circonspects mais curieux. Vint ensuite la déception. Vendue en amont comme un House of Cards à la française, la série a pâti d’une histoire ô combien clichée, desservie en prime par des dialogues risibles, à tel point qu’ils ont fait l’objet d’un Tumblr mémorable. Et non, même Gégé Depardieu n’aura pas réussi à tirer cette triste production bleu blanc rouge vers le haut. Deux saisons et puis s’en va : c’est très probablement mieux comme ça.

Taux de flopitude : 💩💩💩💩

#5. The Mist

Scandaleux. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier une adaptation aussi aberrante que The Mist, basée sur le roman éponyme de Stephen King. La série ne sera pas parvenue à exploiter au mieux son postulat initial, à savoir celui d’un groupe de personnes coincées dans un centre commercial après qu’une brume pernicieuse a encerclé le bâtiment. Plutôt qu’une auscultation de la psyché humaine, le show s’est révélé un échec retentissant, ni plus ni moins, pour cause d’un casting mauvais et de thématiques traitées de manière foncièrement problématique. Preuve que la magie du maître de l’horreur ne fonctionne pas toujours à la télévision, ses autres adaptations Under the Dome et Castle Rock demeurent tout aussi décevantes.

Taux de flopitude : 💩💩💩💩

#6. Marvel’s Inhumans

Après un projet de long-métrage finalement tué dans l’œuf, c’est en format sériel que les Inhumains de l’écurie Marvel ont débarqué. Et nous, on a vite déchanté. Loin d’être la série super-héroïque osée que les fans attendaient, Inhumans s’est révélée une œuvre insipide, criblée de personnages superficiels et de méchants caricaturaux. Mais ces failles scénaristiques faisaient pâle figure face aux effets spéciaux d’une laideur sans nom. Au bout du compte, les audiences ridicules et constamment en chute de sa seule et unique saison ont parlé d’elles-mêmes. Inhumains peut-être, mais surtout indigestes.

Taux de flopitude : 💩💩💩💩💩

#7. 24 : Legacy

Exit Jack Bauer, bonjour Eric Carter pour ce revival de 24 heures chrono. Dans cette nouvelle version ultra-formatée d’une série qui a réinventé le procedural au début des années 2000, l’agent du CTU a 24 heures pour sauver le monde d’une menace terroriste. Outre une intrigue poussive, des rebondissements absurdes et une mise en scène d’un autre temps, 24 : Legacy a trouvé le moyen de créer la polémique à la suite de l’utilisation d’images d’archive d’une véritable attaque terroriste dans un épisode. Jack, t’étais décidément trop vieux pour ces conneries.

Taux de flopitude : 💩💩💩💩

#8. Deutsch-les-Landes

© Amazon Prime Video

Quand on voit le cas Marseille, on se dit que toute plateforme de streaming qui s’essaie à la production francophone pour la première fois ever devrait y réfléchir à deux fois. Preuve à l’appui avec Deutsch-les-Landes, une sorte de comédie française bien beauf comme on les aime. Noyée sous les stéréotypes et un humour douteux, la série hexagonale d’Amazon Prime Video est un raté total. Elle peut au moins se targuer d’avoir accompli une chose : mettre les critiques, français comme allemands, d’accord sur sa médiocrité ambiante. Franchement, respect.

Taux de flopitude : 💩💩💩💩

#9. Here and Now

Il nous avait déchiré le cœur avec Six Feet Under, nous avait divertis avec ses vampires de True Blood… et, étonnamment, nous a déçus avec Here and Now. Pourtant l’un des showrunners les plus acclamés de ce début de siècle, Alan Ball s’est planté en beauté avec sa dernière série en date. En voulant explorer les États-Unis contemporains à travers les vicissitudes d’une famille multiraciale, Here and Now s’est perdue en cours de route, brassant trop large et effleurant des sujets qui n’allaient pas forcément toujours ensemble. Ajoutons à ça la dimension surnaturelle ésotérique de la série et on comprend vite pourquoi les téléspectateurs de HBO ont décroché face à cet OVNI.

Taux de flopitude : 💩💩

#10. The Romanoffs

Après le carton international de Mad Men, chef-d’œuvre sériel achevé en 2015, Matthew Weiner se voit dérouler le tapis rouge pour son prochain projet. Tous les diffuseurs se l’arrachent. En recherche de respectabilité alors qu’elle investit le monde des séries, la plateforme Amazon Prime Video donne carte blanche au showrunner en 2016. Passionné par la dynastie des Romanov et les fantasmes qui y sont associés, et prêt comme jaja à prendre sa revanche sur le cinéma, Weiner écrit alors une série d’anthologie où chaque épisode équivaut à la durée d’un film (environ 1 h 30) avec des histoires différentes.

Budget estimé : 70 millions de dollars. Après des mois de teasing, le bébé sort en octobre 2018, et c’est la douche froide. Épisodes très inégaux (notamment l’insipide “The Violet Hour” se déroulant à Paris), verbeux, ennuyeux, clichés… Cette rencontre entre le ciné et les séries est officiellement un échec. Morale de l’histoire : les talents bankables ont eu du mal à rebondir pendant cette décennie (on pense à Vince Gilligan sur Battle Creek en plus d’Alan Ball). 

Taux de flopitude : 💩💩

Cet article a été coécrit par Adrien Delage, Marion Olité et Florian Ques.