Ces 5 clichés sur les Français·es qu’on ne veut plus voir dans les séries américaines

Ces 5 clichés sur les Français·es qu’on ne veut plus voir dans les séries américaines

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Par Yves Le Corre

Publié le

Please, chères séries états-uniennes, faites un effort !

Parce qu’on adore les séries américaines, mais qu’on lève les yeux au ciel dès qu’elles parlent des Français·es, voici quelques clichés que l’on aimerait ne plus voir sortir des claviers des scénaristes de l’autre côté de l’Atlantique. S’il vous plaît !

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Dragueurs comme…

Jacques dans Les Simpson. Vous le savez peut-être, puisque c’est la famille la plus connue au monde, mais le nom de jeune fille de Marge Simpson est en fait Marjorie Bouvier. Française du côté de sa mère, elle a peu eu l’occasion de faire étalage de ce passé ou de sa connaissance de la culture hexagonale. Ses deux sœurs, les jumelles Patty et Selma, offrent un aperçu de cet autre cliché bien américain des Françaises : hautaines et grosses fumeuses.

Marge a pourtant bien failli goûter un beau morceau de la France en la personne du brûlant Jacques, et ce dès la saison 1 de la série (qui en compte aujourd’hui 32). Rencontré sur une piste de bowling alors qu’elle est en froid avec le tout sauf romantique Homer, Marge manque de céder à l’appel d’un brunch avec l’homme ténébreux. Elle reviendra bien vite vers ce brave benêt de Homer après avoir été, néanmoins, troublée.

Il faut dire que Jacques lui sort l’artillerie lourde du séducteur frenchy tel que les Américain·e·s l’imaginent, lui présentant la piste de bowling avec moult détails poétiques. La soûlant de paroles pour mieux tenter de l’embrasser et faisant preuve d’un raffinement exquis mais blasé pour déguster de pourtant bien quelconques onion rings… Comment ne pas craquer devant tant de platitude et d’effets de manche qui ne correspondent en rien à la drague à la française, malheureusement plus basique et souvent empêtrée ?

Dans le genre, on peut aussi citer le très embarrassant Pépé le putois, personnage parodique et dragueur extrêmement lourd, récemment mis au ban des Looney Tunes car accusé de perpétuer la culture du viol.

Prétentieux·ses comme…

Joey Tribbiani dans Friends. Quoi ? Joey ? Français ? Non, juste le temps d’une audition qu’il aura l’occasion de rater haut la main, comme il se doit. Son incapacité à aligner ne serait-ce que deux syllabes en français sans que cela ne ressorte en un gloubi-boulga de sons informes est une nouvelle occasion de montrer son incapacité à jouer la comédie mais… quand même ! Pourquoi tant de moues boudeuses, de moulinets avec ses mains… Pour avoir l’air d’un Français ?

Face à lui, Phoebe est véritablement d’origine française (peut-être est-ce la raison de sa constante bizarrerie dans le show). Son français est plus crédible, aussi justifie-t-elle auprès du metteur en scène, consterné par Joey qui croit parler français, d’abord d’un patois local avant d’expliquer que Joey est “retardé”… Ce gag passe mal aujourd’hui pour plusieurs raisons. Et il démontre qu’aux États-Unis comme à Paris, le cliché veut qu’on considère que tout ce qui se passe hors de la Ville Lumière n’est pas glamour et tout sauf intellectuel.

Plus largement, on ne compte plus les séries, comme la pourtant si bien documentée Mad Men (Marie Calvet, le personnage incarné par Julia Ormond), qui imaginent des origines françaises à leurs personnages et les font jouer par des interprètes qui ne parlent pas la langue de Molière. En résulte un accent qui les rend très souvent incompréhensibles et la série finit par perdre sa crédibilité.

Libertin·e·s comme…

Camille et Gabriel dans Emily in Paris. Impossible de passer à côté de cette bluette qui a tant agacé les Français·es… qu’ils et elles en sont devenu·e·s fans ! Emily, donc, kiffe son voisin parisien, le très sexy Gabriel. Ce chef cuisinier est déjà maqué avec une petite amie très friendly, Camille, qui ne regrette pas, par exemple, d’avoir embrassé Emily par accident sur la bouche. Un “ménage à trois” est fortement suggéré, et semble en vue pour la saison 2 programmée.

D’autres personnages français dans la série vivent des relations adultères comme une extension naturelle de leur vie de couple. Entre-temps, une mère demande à Emily si son fils mineur, âgé de 17 ans, a été un bon coup d’un soir pour notre héroïne, logiquement choquée. D’un côté, Paris est perçu comme la ville romantique par excellence. De l’autre, ses habitant·e·s sont considéré·e·s comme des sex machines, volages et pervers·es… Il faudrait savoir !

Fainéant·e·s comme…

Les collègues d’Emily in Paris. Encore une petite pique en direction de la série Netflix et promis, on arrête. En plus d’être très peu accueillant·e·s, les collègues français·es de l’Américaine Emily cumulent les mauvais points en termes d’attitude au bureau. Arrivée tardive, déjeuners à rallonge, mélange des vies pro et perso…

Certes, jusque-là, les similitudes sont proches avec le quotidien des Français·es. Mais la série enfile également les clichés comme des perles : fumer au bureau, partir tôt et en faire le moins possible durant les heures de travail… Bref, les frenchies dans leur plus belle inefficacité. Sans compter les grèves… ! (Bon, ça, on leur accorde.)

Si notre président lui-même s’accorde avec ce postulat, déclarant que “la France travaille en moyenne beaucoup moins que ses voisins”, il n’en est rien selon l’OCDE. Cette dernière avance en effet que les Français·es travaillent plus que la moyenne européenne avec plus de 37,3 heures par semaine comptabilisées en 2018. Alors, inutile de se plaindre de nos fastidieuses réunions, il est temps que les séries américaines nous représentent avec une productivité digne de leurs séries juridiques ou hospitalières.

 

Grossier·ère·s comme…

Frenchy (The Boys) ou le capitaine Jean-Luc Picard (Star Trek: Picard, Star Trek : La Nouvelle Génération) : bon, c’est surtout pour vous joindre une vidéo du grand acteur shakespearien sir Patrick Stewart prenant l’accent français, comme quand l’Autrichien Arnold Schwarzenegger tentait de parler anglais à ses débuts.

On peut aussi se prendre la tête dans les mains devant Frenchy, le Français le moins français de la fiction américaine (l’acteur est israélien). La “french whore” (sic.) de la bande d’anti super-héros de The Boys dégainant des “fucking dégage, hein !” comme si cela représentait… quelque chose. Bref, il est aussi classe d’insulter un·e Américain·e en français qu’il est bidon pour un·e Français·e d’insulter quelqu’un en anglais. La faute à notre réputation de râleur·se·s invétéré·e·s, d’esprits frondeurs (traduire, toujours prêt·e·s à faire la grève) que l’on se traîne sur tous les territoires…

Et il est vrai que l’on a la réputation de ne pas avoir le contact facile auprès des étrangers, quand les Américain·e·s avancent plus souvent avec un sourire, pas toujours sincère mais au moins présent ! Laissons le mot de la fin à Natalie Portman, mariée à un Français et interviewée ici par Jimmy Kimmel (en anglais dans le texte).