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Dis-moi quelle plateforme tu mates, je te dirai quel fan de séries tu es

Dis-moi quelle plateforme tu mates, je te dirai quel fan de séries tu es

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©NBC

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Par Yves Le Corre

Publié le

Plutôt Netflix, Amazon Prime, Disney +, Salto ou OCS ? La plateforme qui trouve grâce à vos yeux en dit long sur vous.

Netflix : les 20 ans et plus, blasés de la vie

Arrivée tardivement au pays de “l’exception culturelle”, en 2014, puis incontournable ici comme ailleurs, Netflix s’est dotée du portefeuille de création le plus riche du marché des plateformes SVOD… qu’elle a d’ailleurs elle-même créé.

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On y trouve quoi ? Des programmes à sensation devenus cultes et ayant entraîné d’occasionnelles phénomènes de pop culture, comme la rétro Stranger Things ou l’explosive et tirée par les cheveux La Casa de Papel, série espagnole devenue un produit Netflix au succès international. Plus récemment, elle a visé juste en proposant une nouvelle itération de Lupin avec Omar Sy, conçue chez nous mais qui marche partout dans le monde.

©Netflix

C’est pour qui ? Cause de baisse de l’envie sexuelle, Netflix ? Une étude du Wall Street Journal avançait dès 2019 que 36 % des 18-38 ans préféraient chiller devant Netflix plutôt qu’avoir à produire l’effort d’un rapport sexuel. Le premier confinement a dû arranger les choses, non ? En à peine sept ans, ponctués d’une pandémie mondiale, Netflix est passée du statut de nouveau médium innovant à celui de fatalité culturelle pour 8 millions d’abonnés en France (filant leurs codes à 19 millions de proches). La plateforme essaie de leur ressembler en proposant des séries aux problématiques teens, LGBT, et en mettant en avant la diversité… mais à force d’appuyer la pédale sur les algorithmes, ses contenus finissent par manquer cruellement de personnalité.

Amazon Prime Video : entre 30 et 40 ans, actifs et débordés

Concurrente la plus sérieuse de Netflix (avec 7 millions d’utilisateurs mensuels dans l’Hexagone), Amazon Prime Video propose, de manière surprenante, des créations originales et pointues, des séries multiprimées (Transparent a été l’une des premières), d’autres plus oubliables ou anecdotiques… On est face à un catalogue de programmes assez foutoir, digne d’un entrepôt Amazon ! 

© Amazon Prime Video

On y trouve quoi ? L’irrévérencieux et sanglant The Boys, l’hilarante, gracieuse et Fabuleuse Mrs Maisel ou la contemplative et fantastique Into the Loop. Si Amazon Prime assure côté contenus originaux, la plateforme possède aussi un paquet de classiques, de Malcolm à Desperate Housewives en passant par Grey’s Anatomy ou Buffy. 

C’est pour qui ? “Chérie, regarde ce que le livreur a laissé avec l’aspirateur ?”. Comme il est disponible, gratuitement, avec son service de livraison express Amazon Prime (payant, lui), on n’est pas un·e client·e Prime Video comme on est un·e utilisateur·ice Netflix. Ce “service en plus” donne moins de personnalité propre aux spectateurs et spectatrices Amazon (pardon !), si l’on excepte ce désir éventuel de ne pas être un·e suiveur·se du mastodonte Netflix. Ce qui tient de l’héroïsme, au jour confiné d’aujourd’hui.

Disney+ : les kids et leurs parents débordés, toujours geeks dans l’âme

Le géant Disney a pris son temps pour arriver sur le marché de la SVOD et n’a que trop bien compris le concept ! Déjà prête, selon son président, à rapatrier tous ses contenus (même ciné) sur sa plateforme, Disney+ pourrait ainsi devenir (sans exagérer, vu l’importance de la firme aux grandes oreilles), la plaque tournante du cinéma mondial… mais plafonne pour l’heure à 5,5 millions d’abonnés en France.

 

Ⓒ Disney+

On y trouve quoi ? Moins de séries que ses concurrentes mais fabriquées par des mastodontes. Les univers Star Wars et Marvel de la plateforme sont de véritables appels du pied à tous les gosses, petits et grands, du monde entier. The Mandalorian, spin-off de Star Wars (bien meilleur que les films sortis récemment en salles), est devenu sans mal une vitrine pour ceux qui n’auraient pas accroché à l’intégrale des Simpson (en boucle sur W9, il faut dire). WandaVision et son hommage à l’histoire des séries est en train de suivre le même chemin. 

C’est pour qui ? Les papas dépassés mais encore gamins dans leur tête. Soyons clairs, on prend Disney+ pour calmer les gosses. Avoir un peu plus d’une heure devant soi pour assurer tant bien que mal son télétravail ou, enfin, penser un peu à soi… Ça vaut le prix de l’abonnement. Avec les fonds de tiroir Marvel et Disney (les séries animées rétro des 90’s), on peut tranquillement faire ressortir le marmot qui est en nous, une fois les nôtres couchés !

Salto : plus de 50 ans, mais pas que…

Netflix croyait avoir conquis la planète, mais non ! Un Gaulois est venu résister encore et toujours à l’envahisseur depuis octobre dernier, le malicieux Salto. Soit une offre laborieusement mise en place par un partenariat inattendu mais nécessaire entre TF1, France TV et M6, et ça marche. Après des débuts compliqués, une communication hasardeuse sur la date de lancement et ses contenus, Salto a finalement trouvé ses marques dans le cœur des Français… les plus âgés.

©ABC

On y trouve quoi ? Du très bon et du très pratique aussi, des séries que les autres n’ont (folie !) pas pensé à acquérir avant Salto en France comme Parks and Recreation, la saison 4 de Fargo ou la cultissime Seinfeld. Très pratique aussi pour voir à l’avance (48 heures) les feuilletons les plus populaires de France : Demain nous appartient, Plus belle la vie ou Capitaine Marleau en intégrale… Ça spoile dans les Ehpad !

C’est pour qui ? Les plus de 50 ans qui en ont marre de la télé mais qui n’ont pas encore envie de tomber dans la SVOD – comme tous ces petits cons, là. Ils ont plébiscité l’offre (selon la plateforme, qui s’en félicite).

OCS : bobos pointus, lassés du téléchargement

OCS, en anglais, se prononce HBO. Ou comment le groupe Canal+ a fini par proposer la version française de la plateforme HBO Max auquel notre territoire n’a pas (encore ?) accès.

On y trouve quoi ? Le catalogue le plus classe de la SVOD avec des séries qui ont fait et continuent de façonner le genre. Depuis Six Feet Under ou Oz jusqu’à Game of Thrones et Euphoria, la plateforme ne fait que dans le culte et le pointu, uniquement grâce à sa prestigieuse grande sœur américaine. Vous en avez marre qu’on vous dise : “The Wire ? Attends… Tu n’as pas vu Sur écoute !” Votre ami a raison, lâchez cet article et filez sur OCS ! Vous y trouverez aussi quelques dramédies à petits budgets des plus attachantes, comme Les Grands côté teens, ou Irresponsable pour les Tanguy en puissance. 

C’est pour qui ? Difficile à dire. Le contenu HBO est très alléchant, mais son public en France se fournit surtout grâce au téléchargement illégal. Le meilleur exemple restant Game of Thrones, série dont absolument tout le monde parlait à la machine à café comme autour de la table familiale, sans que les abonnements OCS n’aient fait de bonds faramineux… Vous êtes donc un bobo blasé du téléchargement et de la recherche de sous-titres corrects si vous cliquez sur OCS, eh oui.