Agacée par la version de HBO, la Russie veut faire sa propre série Chernobyl

Agacée par la version de HBO, la Russie veut faire sa propre série Chernobyl

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Par Adrien Delage

Publié le

C'est la guerre froide sur le petit écran.

Le monde entier acclame Chernobyl, la mini-série de HBO qui revient sur la catastrophe nucléaire de 1986, exception faite de ses principaux intéressés : la Russie. Le pays qui commandait autrefois l’URSS voit d’un mauvais œil l’œuvre de Craig Mazin qui retrace un pan de son histoire du point de vue américain. Certains médias pro-Kremlin vont jusqu’à militer contre le show, se lançant dans une véritable “croisade” selon le Moscow Times à l’encontre d’une série qui interpelle également la population russe.

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En réponse à cet affront, la chaîne NTV, qui est régulièrement censurée voire manipulée par le gouvernement de Poutine, a décidé de créer sa propre version de Chernobyl. La production a déjà recruté le réalisateur Aleksei Muradov pour mettre en scène la série, qui est actuellement en cours de tournage. Mais contrairement à l’œuvre de HBO, le show de NTV sautera la partie sur les conséquences de l’accident nucléaire pour mieux se concentrer sur… les espions américains qui s’étaient infiltrés dans la centrale Lénine le jour de l’explosion !

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Cette intrigue digne d’un épisode douteux d’Homeland est une théorie défendue par la propagande russe depuis trois décennies. Voici comment la formule par exemple Aleksei Muradov dans les colonnes du Moscow Times : “une hypothèse soutient que les Américains avaient infiltré la centrale de Tchernobyl. Plusieurs historiens n’ont pas réfuté la possibilité que, le jour de l’explosion, un agent des services secrets ennemis était présent dans le centre de commandes”.

Contrairement à Chernobyl, qui racontait son histoire à travers les points de vue de Legassov, Shcherbina, Ignatenko ou Khomyuk, la série de NTV s’intéressera aux agents du KGB qui ont tenté de démasquer les espions de la CIA. Pas sûr que ce pitch paranoïaque permette au projet de devenir la série la mieux notée de l’histoire des sites d’agrégation, mais il satisfera au moins Poutine et ses partisans, qui évitent fréquemment de rendre hommage aux victimes de cette catastrophe survenue le 26 avril 1986.