Les leçons de vie de Dawson en 10 gifs

Les leçons de vie de Dawson en 10 gifs

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Par Marion Olité

Publié le

"I Don’t Want to Wait !"

L’arrivée de l’intégrale de Dawson’s Creek (les vrais connaissent le nom original de la série) sur Netflix est l’occasion de revenir sur les leçons de vie indispensables qu’elle nous a livrées au cours de ses six saisons – pas moins de 128 épisodes. Je suis extrêmement bien placée pour vous en parler, ayant grandi avec les états d’âme de Joey, Dawson, Jen et Pacey ! Attention, ce papier est bourré de spoilers.

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C’est OK d’être obsédé par le sexe…

Surtout à l’adolescence ! Le pilote de la série, diffusé sur feu The WB le 20 janvier 1998, avait fait scandale à l’époque. On y découvrait les amis d’enfance Joey (Katie Holmes) et Dawson (James Van Der Beek) s’interroger sur leurs poussées d’hormones et se demander s’ils pouvaient encore mater sans ambiguïté des films dans la chambre du jeune homme (réponse : non). Au programme, premières fois, masturbation, mention des organes génitaux, avec notamment cette scène savoureuse où Jen (incarnée par Michelle Williams), la nouvelle qui débarque de New York, demande à sa grand-mère catho de prononcer le mot “pénis”. Shook !

Dawson aborde brillamment les angoisses adolescentes liées au sexe, ce truc hyper attirant mais dangereux car encore inconnu, sous de multiples aspects : de façon responsable (ça discute préservatifs et contraception), progressiste (avec des storylines comme l’avortement de Gretchen en saison 4 et un consentement féminin toujours clair avant les scènes de sexe), psychologique, parfois comique, romantique (la première fois d’Andie et Pacey), adulte (l’histoire tumultueuse entre les parents Gail et Mitch Leery) et féminine (Jen, en particulier). Dawson, c’était un peu le Sex Education du début des années 2000.

… et les baisers !

Dawson excelle dans l’art du baiser parfait. Dans la première saison, le blondinet fan de Spielberg s’exerce carrément sur une version modélisée de Joey, avec les conseils de son père. Certes, quand on revoit cette scène aujourd’hui, elle est un peu cringe, mais s’il y a bien une chose pour laquelle milite la série, c’est un baiser réussi ! Que ce soit avec un date quelconque, le garçon ou la fille de vos rêves (en saison 1, Dawson, comme à son habitude, en fait trop pour prévoir le baiser parfait avec Jen), ou votre époux. La série contient par ailleurs le premier baiser gay passionné – du jamais-vu dans une série de prime time aux États-Unis – entre Jack et Ethan, dans le final de la saison 2.

La série de Kevin Williamson maîtrise à la perfection l’art du teasing, construisant sur de nombreux épisodes l’attirance de Joey pour Dawson, puis en saison 3, l’irrésistible attraction de Pacey pour Joey, pour ne citer que les kiss les plus mémorables. Le couple phare de la série nous a offert un paquet de baisers satisfaisants. Leur alchimie crève tant l’écran que 20 ans plus tard, l’histoire d’amour la plus marquante est devenue celle de Joey et Pacey, alors que la série raconte initialement le lien qui unit Joey et Dawson. Il faut dire que, dans la vraie vie, Katie Holmes et Joshua Jackson étaient sortis ensemble peu avant cette fameuse saison 3… Alchimie, quand tu nous tiens.

La frontière entre amour et amitié est parfois très fine

Si le concept de la friendzone est né dans Friends de la bouche d’un autre Joey, le triangle formé par Dawson, Pacey et Joey l’a élevé à un tout autre niveau ! Au début de la série, c’est Joey qui se fait friendzoner par Dawson, mais au milieu de la saison 2, la roue tourne et l’inverse se produit. Entre-temps, Pacey se sera pris un vent par la girl next door dès la saison 1 (dans l’épisode “Double Date”), mais il prendra sa revanche en saison 3. Jen non plus ne sait pas trop sur quel pied danser avec Dawson, dont elle réclame l’amour ou l’amitié selon les saisons. Puis à compter de la saison 3, Jen et Jack développeront une profonde amitié, faite de grands moments de complicité, parfois de disputes, voire de moments plus borderlines en dépit de l’homosexualité du jeune homme (dans l’épisode de la saison 4, “A Winter’s Tale”). Au final, qu’est-ce qui distingue l’amitié de l’amour, si les deux sont vécus passionnément ? Vous avez 4 heures.

Il y a quelque chose de rassurant dans le monde de Dawson, qui mélange allègrement amours et amitiés : votre amour d’un jour peut aussi devenir votre ami·e de toujours.

Une série peut faire un très bon psy

Dawson a longtemps été gentiment raillée en raison des capacités de quasiment tous les personnages à exprimer leurs émotions de façon extrêmement éloquente et à construire une réflexion très poussée sur ce qu’ils sont en train de vivre en temps réel. Ce qui donne de légendaires prises de tête, notamment entre Dawson et Joey, nos deux psys en chefs, capables de discuter pendant des heures du moindre de leur sentiment, mais extrêmement lents quand il s’agit de passer à l’action. Dawson est ainsi devenue la série ado la plus prise de tête jamais créée, mais aussi la plus méta, les personnages étant toujours très conscients de ce qui leur arrive. Alors, certes, peu d’ados parlent comme dans Dawson, mais en même temps, regarder cette série peut vous dispenser d’aller chez le psy !

Dans la série, seule Jen franchit le pas d’aller voir un psy, en saison 4, pour discuter en particulier de ses “daddy issues”. Logique, tous les personnages passent tellement de temps à s’autoanalyser qu’au final, ils économisent quelques séances.

Pleurer, c’est bon pour la santé

S’il y a bien une chose que personne n’a oubliée, c’est ce mème devenu culte de Dawson qui s’effondre après une dernière discussion entérinant le fait que sa dulcinée, Joey, est amoureuse de son BFF, Pacey, tandis qu’elle court le rejoindre pour passer tout un été seule sur un bateau avec lui. Il a fait marrer la planète entière (parce qu’un homme qui pleure de façon aussi théâtrale, c’est plutôt inhabituel) mais, en réalité, il résume un peu cette série intelligente et sentimentale (oui, les deux sont possibles). Parfois, c’est bon de lâcher prise et de pleurer un bon coup.

À la fin de cet épisode dévastateur pour le jeune homme, ses ami·e·s l’attendent dans sa chambre pour lui remonter le moral. C’est chou, très chou. Si This Is Us, qui nécessite aussi d’avoir un paquet de mouchoirs à portée de main, a cartonné des années plus tard, il y a une raison. Tout le monde a besoin de chialer un bon coup.

Tu as le droit d’être gay

“People are gay, Steven”*. Ce n’était pas forcément évident à la fin des années 1990, où les teen dramas montaient en puissance, mais ne représentaient (quasiment) que des histoires d’amour hétérosexuelles. La trajectoire de Jack McPhee représente une véritable révolution télévisuelle, le personnage bénéficiant d’un arc puissant autour de son coming out en saison 2. Si une scène avec Abby (ce personnage négatif le séduit après son coming out, en lui expliquant que les labels n’existent pas, il se sent “piégé” et réalise qu’il est 100 % gay) montre que la sexualité à la fin des 90’s était abordée de façon plutôt binaire (tu étais 100 % gay ou 100 % hétéro), il n’empêche, Jack a eu droit à des storylines encore jamais vues, devenant un quarterback populaire, se battant pour aller au bal de promo avec son mec ou, plus tard, en faisant face à l’homophobie des fraternités à la fac.

La fin de la série le montre adoptant la fille de sa BFF Jen (décédée d’une maladie foudroyante, on ne s’en remettra jamais) avec Doug, le frère de Pacey longtemps au placard. Et ils vécurent heureux 🌈.

On n’est jamais préparé à la mort d’un proche

En six saisons, Dawson aura évoqué un paquet de thématiques passionnantes liées à l’adolescence, puis aux aléas de la vingtaine en saison 5 et 6, quand on découvre les joies et les malheurs de la vie d’adulte. Elle se distingue des autres teen dramas par sa chaleur et sa bienveillance, mais aussi par sa capacité à aborder des sujets pas franchement joyeux, comme le deuil d’êtres chers.

Capeside a beau avoir des airs de refuge où les cœurs ne sont jamais complètement brisés et les histoires d’amour se transforment en amitié (pas forcément dans cet ordre, d’ailleurs !), ses ados font face à la mort. C’est le cas de Joey, dont les yeux tristes rappellent à chaque instant de la série qu’elle a perdu sa mère très jeune. Dans un épisode, elle explique qu’à l’époque, ce grand bavard de Dawson lui a pris la main, restant avec elle en silence. C’est exactement ce dont elle avait besoin.

Plus tard, c’est Dawson qui sera confronté, en saison 5, à la mort de son père Mitch Leery. Un moment très difficile pour le jeune homme qui en vient à repousser Joey, cette dernière lui rappelant les jours heureux passés avec son père dans les parages. Il franchira finalement ce cap en compagnie de l’autre femme de sa vie, Jen. Cette dernière aussi est confrontée à plusieurs morts traumatisantes lors de son adolescence : celle de son grand-père qu’elle aimait beaucoup en saison 1, puis celle de sa BFF Abby en saison 2 (ce qui affectera aussi la santé mentale d’Andie). La série s’achèvera par un superbe final (après deux saisons moyennes), sa propre mort, qui a laissé les fans en PLS.

Tout souci peut être réglé en écoutant de la pop rock

À la fin des années 1990 et au début des années 2000, les teen dramas ne juraient que par la pop rock ! Dawson aime beaucoup la musique, de préférence les ballades sentimentales épiques, comme son générique culte “I Don’t Want to Wait”, de Paula Cole (à compter de la saison 2), ou “Superman (It’s Not Easy)”, de Five for Fighting. Comment ne pas citer également “Kiss me”, de Sixpence None the Richer. Vous entendrez aussi la crème de la crème de la pop de l’époque, de No Doubt qui vient carrément squatter un épisode, intitulé “Spiderwebs” (hommage à un titre du groupe), en saison 6, à Eagle-Eye Cherry, en passant par Tori Amos.

Retenez celle belle leçon de vie : quand les choses vont mal, une bonne ballade pop écoutée au fond du lit ou en regardant pensivement par la fenêtre peut vous remettre les idées en place ! Attention, par contre, à un effet secondaire persistant : à force d’en écouter, vous vous exposez au syndrome “ma vie est un film” (qui arrive plus bas) et ne pouvez plus vivre un moment intense sans l’accompagner dans votre tête d’une musique sirupeuse.

La vie, c’est comme dans les films (enfin, presque)

En partie autobiographique – Kevin Williamson romance son adolescence, puis Greg Berlanti prendra le relais –, Dawson’s Creek raconte les tribulations d’un jeune homme mordu de cinéma en général et de Steven Spielberg en particulier. Au début de la série, on découvre sa chambre, véritable musée dédié à son cinéaste préféré. Apprenti réalisateur, Dawson est un garçon sensible et romantique, mais aussi extrêmement déconnecté de la réalité. Il vit chaque instant comme une scène de son propre film, ce que ses petites amies trouvent à la fois charmant et plus tard agaçant !

Et si Dawson avait raison ? La vie est un film, dont le protagoniste change selon les points de vue. S’il se prend, comme tout un chacun, quelques rappels à la dure réalité de la vie, cela ne l’empêche pas de rester romantique, créatif et de se replonger dans son adolescence en écrivant un film et une série (oui, Dawson est une série très méta) sur ses années coups de cœur.

Il y a des amours et des âmes sœurs

En raison de ses rebondissements, des gestes chevaleresques de Pacey et de son interdit initial (ils n’ont pas le droit d’être ensemble !), l’histoire d’amour entre Joey et Pacey est devenue un classique, un porte-étendard du véritable amour (Pacey nomme son bateau “true love”, symbole de son amour pour la jeune femme).

N’oublions pas que les deux héros romantiques ont eux-mêmes vécu d’autres histoires très fortes durant les six saisons du show. Au-delà du concept de “grand amour”, Dawson milite surtout pour l’état amoureux : avoir des crushes, vivre des choses fortes avec l’autre, tomber sous son charme, vivre en couple ou, au contraire, enchaîner les dates… Les petites et grandes histoires sont toutes traitées avec un égal sérieux. La série interroge aussi le concept d’âme sœur, qui n’est pas toujours lié à une attirance sexuelle. Jack et Jen sont des âmes sœurs, comme Joey et Dawson. Après une période où les shows cyniques régnaient en maîtres, on redécouvre les bienfaits de ceux qui ne veulent qu’une chose : faire parler nos sentiments. Dawson en fait partie.

*Réplique culte, tirée de The OA