La magnificence de Kate Winslet en 5 rôles

La magnificence de Kate Winslet en 5 rôles

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Par Charles Bosson

Publié le

Profitons de la diffusion de Mare of Easttown pour revenir sur les apparitions rares mais marquantes de Kate Winslet en série.

Si la carrière de Kate Winslet est principalement liée au cinéma, c’est parce qu’elle a toujours visé l’excellence et tourné avec les plus grand·e·s, de Jane Campion à Michel Gondry en passant par James Cameron, Ang Lee, Sam Mendes ou encore Peter Jackson. Mais son parcours dans les séries est tout aussi passionnant, on vous le raconte en cinq étapes.

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#1. Reet dans Dark Season (1991)

Gilet vert, chemise saumon et jean bleu, Kate Winslet fait du yo-yo devant un pavillon de banlieue anglaise dans ses débuts pour le petit écran. Elle a 16 ans lorsqu’elle incarne Reet, une adolescente qui tente de sauver le monde face à un jeune diable blond dans Dark Season, la première création du Gallois Russell T. Davies (Queer as Folk, Years and Years, It’s a Sin), inspirée par les aventures du Doctor Who.

Dans un monde terne et banal, trois ados s’élèvent contre le mal et détonnent par leurs looks pastel et décalés. Kate Winslet crève l’écran avec ses cheveux roses décolorés dans cette science-fiction bricolée, qui préfigure l’onirisme d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004).

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#2. Eleanor Sweet dans Get Back (1992-1993)

Malheureusement, l’Angleterre n’était pas encore prête pour les délires pop multicolores de Russell T. Davies et Dark Season n’aura pas droit à une seconde saison. Mais Kate Winslet continue son ascension d’actrice avec la sitcom Get Back, créée par Maurice Gran et Laurence Marks. Martin Sweet (joué par Ray Winstone) est un homme d’affaires qui, ruiné par la récession du début des années 1990, est forcé de déménager avec toute sa famille dans une banlieue modeste (scénario qui rappelle étrangement celui de Schitt’s Creek).

© BBC1

Kate Winslet explore un rôle aux antipodes de celui de Dark Season, incarnant ici la grande sœur guindée. Elle change son accent et ses manières et tient bruyamment tête à son père. Le duo Winstone et Winslet se lance les répliques avec un rythme effréné, celui des meilleures comédies anglaises.

#3. Kate Winslet dans Extras (2005-2007)

En 1994, Créatures célestes fait d’elle une star de cinéma et, à l’époque, c’est la série ou les films, il faut choisir, alors pendant douze ans Kate Winslet disparaît du petit écran. Elle n’y reviendra qu’en 2005, le temps d’un épisode qui porte son nom dans l’excellente série Extras, créée par Ricky Gervais et Stephen Merchant (2005-2007).

Le concept de cette production de la BBC est très simple : on y suit les déboires de figurants inconnus et les stars tiennent leur propre rôle mais passent au second plan (influence déclarée de la série Dix pour cent de Fanny Herrero). Kate Winslet y joue une bonne sœur résistante face aux assauts nazis, mais en coulisses, l’actrice transpire, se plaint, apprend les rudiments du “sexe au téléphone” aux figurants médusés et déclare qu’elle ne joue dans un film sur l’Holocauste que dans le but de recevoir un Oscar. À la télévision et sous le regard malicieux de Ricky Gervais, Kate Winslet se lâche.

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#4. Mildred Pierce (2011)

Après les succès critiques et publics des Noces rebelles et de The Reader en 2008, Kate Winslet est épuisée et cherche à se retrouver. Elle fait une pause de presque trois ans avant de revenir dans le rôle principal d’une série, Mildred Pierce, sous la direction de Todd Haynes pour la chaîne câblée HBO. Ce sera une véritable révolution, car le format de la mini-série offre alors une liberté aux acteur·ice·s et aux réalisateur·ice·s qui se fait de plus en plus rare à Hollywood.

Dans ce remake d’un mélodrame hollywoodien classique des années 1940, Winslet reprend le rôle tenu à l’origine par la légendaire Joan Crawford et fait plus que se montrer à la hauteur, elle s’impose comme l’une des plus grandes actrices de sa génération. Mildred est une femme de chair qui illumine chaque plan par sa résilience, son intelligence et sa capacité d’adaptation.

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#5. Mare Sheehan dans Mare of Easttown (2021)

Dix ans plus tard exactement, l’actrice revient au format de la mini-série, toujours pour HBO, dans Mare of Easttown, un bouleversant et captivant mélange de thriller, de polar social et de drame familial écrit par Brad Ingelsby (The Friend) et réalisé par Crail Zobel (The Hunt). L’action se passe dans une petite ville de Pennsylvanie où tout le monde se connaît, et l’actrice incarne Mare, une détective, qui tente d’élucider une série de meurtres et de disparitions tout en faisant un très douloureux travail de deuil.

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Avec un souci maniaque du détail, l’actrice britannique se glisse dans la peau d’une native de Pennsylvanie. Elle traîne la mauvaise humeur de Mare d’une scène à l’autre, hésitant entre les yeux tristes de Guy Pearce et les élans timides d’Evan Peters, quand soudain, au détour d’une scène, l’intime effleure et l’émotion emporte tout.

À seulement 45 ans, Kate Winslet fête déjà les trente ans d’une carrière qui est née dans la série et qui y revient ponctuellement pour se ressourcer, se défier et se réinventer.