En écoute : la bande-son sauvage de Wayne revisite les classiques rock de l’Amérique profonde

En écoute : la bande-son sauvage de Wayne revisite les classiques rock de l’Amérique profonde

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Par Adrien Delage

Publié le

Le road trip de Wayne et Del est accompagné de gros riffs de guitare, d’amplis au larsen poussé à son paroxysme et d’une (légère) dose de pop acidulée.

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La première pépite sérielle de 2019 s’appelle Wayne et elle nous vient de l’esprit détraqué des scénaristes de Deadpool. Cette rom-com sanglante et guignolesque nous embarque dans un road trip mortel à travers le sud-est des États-Unis, dans l’Amérique white trash et working class contemporaine. Au centre de l’intrigue, deux jeunes tourtereaux avec un pète au casque mais terriblement attachant, Wayne (Mark McKenna) et Del (Ciara Bravo). Un tandem à l’ADN rock’n’roll et anarchiste, justement souligné par la bande-son électrique concoctée par le compositeur Steven Argila et la superviseuse musicale Carli Barber.

Dès les premières scènes du pilote, le ton est donné. On pense notamment à cette séquence hilarante chez Wayne, où il enclenche son lecteur CD pour écouter “Everyone Is Sick” du groupe de hardcore-punk californien Tørsö en sautant partout comme un possédé. Del aurait pourtant préféré du rap… Tout au long des dix épisodes qui composent la première saison, la BO de la série agit toujours en décalage avec l’action pour créer un effet comique. Tout à tour, on se prend dans la tronche les sons saturés voire dissonants de The Sword, High on Fire ou des Yeah Yeah Yeahs, pendant que le natif du Massachusetts se fait tabasser par une ribambelle de voyous patibulaires.

Déjà stylée, la mise en scène nerveuse de Wayne se transforme en véritable boucherie sous les coups de marteau du héros et des guitares fuzz de Jack White, Ty Segall, Andrew Stockdale de Wolfmother et même du trio des Misfits, un groupe de punk rock américain mythique, au nom subtilement allégorique pour notre duo de parias. Mais entre cette violence sonore et physique, Wayne sait également s’adoucir dans ses moments de douces poésies partagés par le couple. Des artistes blues viennent alors gratter leur corde (sensible) pour nous émouvoir à travers de superbes ballades, dont “4th of July” de Wild Pink et “Everybody Got to Fall Down” de Jake La Botz qui clôture la saison.

Parmi les nombreux classiques du rock’n’roll californien et du sud, on trouve quelques morceaux qui contrastent avec l’ambiance générale et sonnent plus modernes. Des rappeurs comme Anderson .Paak, Icy Black et J-Kwon se mélangent avec les titres pop de Vanessa Carlton (“A Thousand Miles”, placé dans une scène de baston générale déjà culte), le surf rock de Dr. Hook, la voix suave de Dusty Springfield et le gospel de Naomi Shelton, proposé dans une séquence de funérailles émouvante. De quoi vous donner furieusement envie d’enfourcher votre deux-roues et remonter à tout berzingue la côte du Connecticut.

En France, la première saison de Wayne est disponible en intégralité sur YouTube Premium.