Une idée qui risque de boire la tasse.
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De 1989 à 2001, des millions de téléspectateur·rice·s ont suivi les aventures aquatiques et amoureuses de la brigade de sauvetage du comté de Los Angeles, menée par le lieutenant Mitch Buchannon. Sur NBC aux États-Unis, et TF1 en France. Apparemment, onze saisons de running intensif en maillot rouge échancré sur la plage de Malibu, une série dérivée qu’on a tous et toutes oubliée (Baywatch Nights), des téléfilms et une tentative de reboot en film – le navrant Baywatch (2017) avec Dwayne Johnson – ne suffisaient pas. Il se pourrait qu’une nouvelle version d’Alerte à Malibu pointe le bout de son nez dans les prochaines années.
À qui doit-on cette brillante idée, fondée évidemment sur une véritable ambition artistique et non sur les chiffres impressionnants de la série, qui détenait pendant sa diffusion le record du show le plus regardé au monde avec 1 milliard de personnes rivées à leur écran chaque semaine ? À FremantleMedia, une filiale de production spécialisée dans les programmes télévisés et la vente de formats.
La firme a fait savoir qu’elle avait remasterisé en HD les 242 épisodes de la série (pour bien voir les seins de Pamela Anderson s’entrechoquer au ralenti sur la plage, c’est important), et qu’elle allait commencer à prospecter auprès des diffuseurs du monde entier pour voir qui serait intéressé pour lui acheter des droits de diffusion. Si elle fait face à beaucoup de demandes, elle lancera un projet de reboot télévisé, comme l’a expliqué Bob McCourt, directeur général délégué de FremantleMedia International :
“Je pense que le film nous a donné une raison de relancer l’idée d’un reboot en série, mais vu les retours critiques mitigés, ça ne s’est pas fait tout de suite. Si cette version remasterisée se vend largement et qu’elle apporte une nouvelle audience à Alerte à Malibu, cela nous donnera une bonne indication du succès potentiel que pourrait avoir une nouvelle série. Nous songerions alors sérieusement à créer ce reboot et nous serions peut-être approchés par des diffuseurs pour le faire.”
Léger détail à prendre en compte tout de même : les années 1990, c’est terminé. Les séries qui dictent des standards de beauté inatteignables et complexants, érotisent à outrance le corps des femmes, qui deviennent alors uniquement des objets de désir (le fameux male gaze reproché aux œuvres de pop culture, notamment sur le petit et le grand écran), c’est fini. Ou en tout cas, c’est en cours de déconstruction, en particulier dans le monde des séries, qui met au contraire les femmes en avant, devant ou derrière la caméra, de mille autres façons qu’en maillot de bain rouge sexy. À moins que FremantleMedia ne trouve un axe vraiment novateur – rappelons que cette firme est assez novice dans le milieu des séries, elle est spécialisée dans les jeux télé et autres émissions de téléréalité –, il serait peut-être temps de laisser les sauveteur·rice·s de la plage de Malibu tranquilles.
