American Horror Story : l’horreur de la saison 6 est dans la simplicité

American Horror Story : l’horreur de la saison 6 est dans la simplicité

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Par Adrien Delage

Publié le

Une maison lugubre, un cours de yoga, des interviews et des apparitions spectrales ont ponctué ce season premiere de la saison 6 d’American Horror Story. Attention, spoilers.

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On a enfin trouvé la sortie du labyrinthe des teasers de la saison 6 d’American Horror Story. Le season premiere, sobrement intitulé “Chapter 1”, est sorti mercredi sur FX. Dès les premiers plans, on entrevoit le thème de la maison hantée, déjà exploité dans Murder House. Mais à la fin des 40 minutes de l’épisode, on commence peu à peu à percevoir la légende de la colonie perdue qui se cache derrière ce postulat de départ.

Pour cette saison, Ryan Murphy et Brad Falchuk, les créateurs de la série, ont décidé de retourner aux origines de la peur : des “jump scare“, des coins d’ombres, des rednecks effrayants et des apparitions de fantômes dans une vieille demeure sinistre. Si on est surpris, voire un peu confus face à cette narration qui se développe sur un faux rythme, sursauter à nouveau devant American Horror Story est un plaisir. 

Une narration innovante

L’épisode s’ouvre sur un gimmick classique du genre horrifique : “Cette histoire est tirée de faits réels“. Ok, pourquoi pas. Puis une voix-off s’élève, pour nous conter les terrifiantes mésaventures des Miller. La narration est entrecoupée de témoignages face caméra, façon documentaire. Le genre d’émissions flippantes sur le paranormal que vous regardiez sur Planete Choc dans le dos de vos parents.

Pour jouer à fond la carte du faux documentaire surnaturel, la production a choisi d’utiliser deux acteurs pour incarner chaque rôle, comprenez celui de la réalité et celui de la fiction. Sarah Paulson et Lily Rabe interprètent ainsi Shelby Miller, tandis que Cuba Gooding Jr. et André Holland jouent Matt Miller.

Ce choix, surprenant mais original, a de quoi perturber le spectateur pour deux raisons. La première, c’est qu’on ne comprend pas encore la pertinence de ce procédé, si ce n’est de nous plonger à fond dans l’intrigue et les événements surnaturels qui entourent la demeure des Miller. Et si le véritable couple est toujours là pour raconter son histoire, c’est qu’il a survécu à ses épreuves, ce qui gâche quelque peu le suspens.

En conséquence, la trame de la saison pourrait vite s’essouffler. On peut toutefois compter sur le talent de Ryan Murphy et Brad Falchuk pour nous surprendre et dépasser ce postulat de départ.

Un pot pourri de références au ciné d’horreur

Comme à son habitude, American Horror Story ne lésine pas sur les références au cinéma d’horreur. La masure des Miller comporte plus de couloirs interminables et sombres que celle de Shining. Derrière chacun d’entre eux semblent se dissimuler un mauvais esprit prêt à nous faire tressaillir devant notre écran.

Du côté des phénomènes paranormaux, on peut rapprocher la pluie de dents, à laquelle assiste Shelby, de Nuits de terreur, où un esprit maléfique prend la forme de la fée des dents pour massacrer un village. Plus tard, la scène dans la cave évoque des passages du Sous-sol de la peur de Wes Craven, tandis que l’apparition du “Piggy Man” à travers la télévision renvoie à The Ring.

Ce dernier permet également de faire une connexion directe avec Murder House. Le “Piggy Man”, ce meurtrier aux rites écœurants qui se coiffe d’une tête de cochon avant de commettre ses crimes, était déjà présent dans la première saison. On le voyait assassiner sauvagement le personnage d’Eric Stonestreet dans l’épisode “Piggy Piggy”.

Mais les plus grosses vibes de cet épisode renvoient au Projet Blair Witch. Excepté le procédé du found footage, le cadre de la forêt, la police d’écriture et le logo de cette saison, l’étrange tribu armée de fourches et de torches qui pénètrent dans la maison, ou encore ces sculptures de bois triangulaires (que le roi Jaune de la première saison de True Detective trouverait à son goût) évoquent le hit horrifique de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez.

Le mystère reste entier

Au fond, la saison 6 d’American Horror Story semble reposer sur une des phobies les plus communes : la peur de l’inconnu. On ne sait pas vraiment si la maison des Miller est hantée, si la tribu mystique renvoie à celle du Croatoan et si les passages en interview ont plus de choses à nous dire qu’un simple résumé des événements.

La caméra de Bradley Buecker, réalisateur du season premiere, est moins virevoltante et ses plans moins tordus que dans les saisons précédentes. Tout est plus sobre dans cet épisode. Les créateurs se sont calmés sur les effets de style et Ryan Murphy ne recrache pas toutes ses névroses dans le script. Reste à voir si leurs multiples teasers ne sont pas autant de pistes qu’ils développeront par la suite dans la saison.

Pour le moment, c’est en tout cas dans la simplicité que Ryan Murphy et Brad Falchuk nous foutent la frousse, de celle qui nous oblige à garder la lumière avant de s’endormir et vérifier qu’il n’y a pas un monstre caché sous le lit.

P.S. : mais où est passé le générique ?!