Freakish : un The Walking Dead pour ados, kitsch et sans prétention

Freakish : un The Walking Dead pour ados, kitsch et sans prétention

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Par Florian Ques

Publié le

Des ados face à une invasion de zombies : bienvenue dans le monde post-apocalyptique petit budget de Freakish.

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Si Netflix semble posséder le monopole en matière de service de VOD, ce n’est pas tout à fait le cas aux États-Unis avec la plate-forme rivale Hulu, qui produit depuis quelques années elle aussi du contenu exclusif. On pense notamment à la dramédie aux faux airs de film indie Casual ou encore à l’ambitieuse The Path. C’est dans cette lignée qu’on accueille la dernière venue, Freakish, créée par la relativement novice Beth Szymkowski et tombant à point nommé dans la période frissonnante d’Halloween.

À mi-chemin entre un teen drama à la Degrassi et l’incontournable The Walking Dead, la série embarque son public dans un huis-clos oppressant. La centrale nucléaire de la ville ayant explosé pour des raisons encore inconnues, un groupe d’adolescents n’a d’autre choix que de rester en sécurité dans son lycée alors qu’un étrange brouillard encercle le bâtiment. Si le premier épisode ne dévoile pas grand chose au niveau de l’intrigue, il est évident que cette brume douteuse va transformer les habitants du coin en zombies avides de chair fraîche.

Le pitch initial est plutôt tiré par les cheveux, mais au rayon des nanars de type fin du monde, on a clairement vu pire et ce n’est pas la franchise Sharknado qui va prouver le contraire. Pour sa part, le pilote de Freakish sert principalement à poser les bases en introduisant un large panel de personnages qui semblent tous plus stéréotypés les uns que les autres. L’outsider incompris qui se fait malmener par ses camarades ? On l’a. La jolie fille inaccessible au grand cœur ? Elle est là. L’intello de service ? Jackpot.

Dans le domaine des clichés de série pour ados, le show tape dans le mille. Les intrigues secondaires des protagonistes ont un goût amer de déjà-vu, avec un triangle amoureux qui paraît inévitable. Ce sont néanmoins des ressorts nécessaires du genre qui n’ont sans doute que pour fonction de nous présenter un univers en apparence familier, pour mieux le déconstruire par la suite. C’est en tout cas ce que l’on est en droit d’espérer.

En une courte vingtaine de minutes, cet épisode introductif excelle dans sa mise en place d’une atmosphère anxiogène grâce à des teintes sombres et un calme omniprésent. Cet aspect rattrape légèrement les performances éclectiques du casting, essentiellement composé d’influenceurs au niveau d’acting variable. Les accros aux réseaux sociaux reconnaîtront par exemple Hayes Grier de ses vidéos sur Vine ou encore la youtubeuse lifestyle Meghan Rienks. Les scènes qui requièrent un semblant d’émotion ne sont pas vraiment leur fort et donnent à Freakish un petit côté cheap dont la série se serait bien passé, et nous aussi. Chad L. Coleman (feu Tyreese de TWD) semble trouver ses marques dans le registre horrifique et apparaît dans le pilote sous les traits d’un professeur un tantinet dépassé par les événements.

Les dernières minutes de l’épisode font un peu plus envie que le reste, avec l’arrivée imminente d’une menace qui guette les héros. Héros qui sont malheureusement trop nombreux et qui bénéficient tous d’une exploitation superficielle et trop succincte dans un pilote qui l’est tout autant. La série ne détrônera certainement pas Rick, Michonne et leurs compères en matière de développement scénaristique, et ce n’est probablement son but. En dépit des nombreuses imperfections qui ressortent de cet épisode, Freakish a suffisamment de potentiel pour être un divertissement sympathique durant les vacances de la Toussaint.

La première saison de Freakish, composée de dix épisodes, est disponible aux États-Unis depuis le 10 octobre.