Game of Thrones : l’impossible rédemption du Limier

Game of Thrones : l’impossible rédemption du Limier

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Par Delphine Rivet

Publié le

Sandor Clegane, aka Le Limier de Game of Thones, n’a pitié de personne. Mais lui non plus, le sort ne l’a pas épargné. Pourtant passé d’affreux méchant à héros attachant, le droit à la rédemption lui échappe encore.

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Game of Thrones est incapable de nous montrer une famille heureuse et équilibrée. Ou du moins, si celle-ci existe (les Stark), le bonheur est de courte durée et le destin se chargera de rétablir l’équilibre franchement sadique de cet univers.
Les Clegane ne font pas exception. Si l’on ne sait rien de leurs parents, les deux frères, en revanche, ont su se faire remarquer d’emblée et en peu de répliques. Gregor, l’aîné, alias La Montagne (pour des raisons anatomiques évidentes), et Sandor, le plus jeune, aka Le Limier (pour des raisons… qui nous échappent encore).
Le premier est ce que nos amis anglo-saxons appellent un “bully”, une grosse brute qui a martyrisé son frangin quand ils étaient petits, allant jusqu’à lui coller le visage dans des charbons ardents. Comme ça. Parce qu’il pouvait.
C’est ainsi que Sandor se traîne, depuis son enfance, une cicatrice qui lui recouvre la moitié du visage, symbole de l’humiliation (et de la douleur) que lui a fait subir Gregor. Pour couronner le tout, Le Limier soupçonne son frère d’avoir assassiné leurs parents.
Les graines de la rivalité fraternelle étaient semées très longtemps avant la série, mais c’est lors de la saison 1 que la haine qu’ils se vouent l’un à l’autre se manifeste pour le téléspectateur. Un duel entre deux colosses qui ne sera interrompu que par la grâce du roi Robert Baratheon.

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Cette rencontre, on ne peut que l’attendre fébrilement. Le clash des titans que tout le monde espère semble plus imminent que jamais. Les fans lui ont même donné un nom à ce duel (qui serait le deuxième, et le dernier) : le Cleganebowl. Ce n’est qu’une théorie, mais voilà qui pourrait clore une bonne fois pour toute la boucle.
L’histoire de Sandor, en marge des autres destinées héroïques et beaucoup plus remarquables de la série, doit se terminer dans le sang, pas dans une prairie habitée par une communauté hippie. Qu’il en sorte vainqueur ou pas, dans l’histoire, Sandor le martyr ne trouvera jamais le chemin de la rédemption… sauf aux yeux des téléspectateurs.
Celui qui était d’abord présenté comme affreux, méchant et cruel, est devenu un héros solitaire, victime de sa condition, marginalisé – ce que les anglo-saxons appellent un “underdog” (pour quelqu’un surnommé le Limier, c’est assez approprié). Un personnage avare de discours au milieu de cette foule bavarde, qui n’obéit à personne dans un monde où chacun doit prêter allégeance à quelqu’un.
Game of Thrones nous dit que non seulement il est impossible de changer, mais en plus, la vengeance n’est pas un démon qui vous ronge de l’intérieur, c’est une force qu’il faut canaliser pour se dépasser et atteindre ses objectifs. Une bien belle leçon, quoi qu’inhabituelle, qui fait de ses héros des êtres faillibles, et des outsiders dont on ne se serait pas méfié d’entrée de jeu.