Si vous aimez Sex and the City, vous aimerez Girlfriends’ Guide to Divorce

Si vous aimez Sex and the City, vous aimerez Girlfriends’ Guide to Divorce

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Par Florian Ques

Publié le

Après six saisons de mésaventures new-yorkaises aux côtés de Carrie Bradshaw, il est temps de se faire une Margarita et découvrir les quadras les plus stylées de L.A.

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Sexualité débridée et girl power s’invitent sous le soleil californien avec Girlfriends’ Guide to Divorce, dramédie décomplexée où ses héroïnes enchaînent les hommes presque aussi vite que les verres de rosé. Lancée en 2014 chez nos amis ricains, la série représente un véritable tour de force pour Bravo, son diffuseur. Jusqu’ici, la chaîne était spécialisée dans la production de reality shows, à l’instar de la franchise “plus-bling-bling-tu-meurs” des Real Housewives. Relever le niveau n’était donc pas une si rude épreuve, mais les working women de GGTD y sont parvenues avec les honneurs. Et beaucoup de cocktails.

Sa blouse blanche mise de côté, Lisa Edelstein (Cuddy dans Dr House) délaisse le milieu hospitalier pour s’improviser auteure de livres de développement personnel à Los Angeles. L’actrice, cruellement sous-estimée, revient ici sur le devant de la scène sous les traits d’Abby McCarthy, une quadra névrosée croulant sous la pression professionnelle et devant composer avec un divorce imminent. Arrivée à un point de non-retour dans sa vie, elle n’a d’autre choix que d’avancer et d’apprendre à se redécouvrir.

Thank god, elle n’est pas seule dans ce périple introspectif. Abby sait s’entourer de BFF elles aussi fraîchement séparées de leurs conjoints respectifs : Phoebe, la mannequin bobo, Jo, la grande gueule du groupe et gérante d’une pâtisserie vegan, et Delia, une avocate sophistiquée qui est justement spécialisée… dans le divorce. Un quatuor détonant qui nous rappellerait presque les new-yorkaises branchées de Sex and the City.

De New York à L.A.

Outre un goût prononcé pour les tenues high fashion, les points de convergence entre Girlfriends’ Guide to Divorce et le hit culte de HBO sont légion. Là où Carrie Bradshaw se livre sur ses escapades sexuelles dans le journal fictif The New York Star, Abby McCarthy est embauchée dès la seconde saison par SheShe, un magazine hybride entre BuzzFeed et Cosmopolitan. À travers l’écriture, l’une comme l’autre trouve une échappatoire, un refuge, mais également un prétexte pour accumuler les expériences, et surtout les ratés.

Si d’un côté les héroïnes de GGTD ne passent pas nécessairement le test de Bechdel à chaque épisode, on peut au moins leur accorder le fait d’aborder des thématiques souvent survolées. La série ne se cantonne pas aux travers maritaux et sort fréquemment des sentiers battus, n’hésitant pas à parler burn out et ménopause. Pas très glam comme sujets, on vous l’accorde, mais le show parvient à les rendre divertissants sans pour autant les tourner en ridicule. Une finesse d’écriture peu surprenante quand on sait que c’est Marti Noxon, scénariste des meilleurs épisodes de Mad Men et Buffy contre les vampires, qui se cache derrière.

Crise de la quarantaine et haute couture

Cela dit, on ne va pas se mentir. Abby et ses copines quadras sont souvent l’incarnation même des “white people problems”, avec des personnages égocentrés ayant tendance à trop prendre ce qu’ils ont pour acquis. Les Girlfriends n’ont pas conscience des privilèges qu’elles détiennent, un peu à la manière des ados friqués de Gossip Girl. Or, si l’on fait abstraction de ce côté enfants gâtés qu’ont la plupart des protagonistes, on tient là un divertissement honnête.

Girlfriends’ Guide to Divorce est au summum de sa forme lorsqu’elle ose mettre ses personnages à fleur de peau en les poussant dans leurs retranchements. Ses héroïnes rayonnent lorsqu’elles laissent tomber les masques et le politiquement correct pour dévoiler une facette plus crue et sincère de leur personnalité. Cela donne lieu à des scènes de confrontation jouissives au sein du groupe d’amies, soulignant qu’aucune amitié n’est parfaite, dans la même veine que Girls sur HBO.

Combinant moments feel good et crises existentielles, Girlfriends’ Guide to Divorce est une ode à l’émancipation féminine. On y retrouve le même modus operandi que dans Sex and the City, où chaque épisode alterne entre girl talk et rapport à la gent masculine. Bonne nouvelle, les fashionistas indépendantes de la série ont encore trois saisons devant elles, avec un bouquet final programmé à l’issue de sa cinquième fournée d’épisodes. De quoi espérer un dénouement plus que satisfaisant.

Si vous n’êtes toujours pas convaincus, Girlfriends’ Guide to Divorce est l’opportunité de voir l’iconique Carrie Fisher réaliser plusieurs caméos sous les traits d’une éditrice surbookée. Alors, vendu ?

La série vient d’entamer sa troisième saison le 11 janvier dernier outre-Atlantique.