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Avec sa saison 3, iZombie a de grandes ambitions et le potentiel pour les accomplir

Avec sa saison 3, iZombie a de grandes ambitions et le potentiel pour les accomplir

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Par Delphine Rivet

Publié le

Pour sa saison 3, iZombie délaisse la sphère intimiste et fait montre d’ambitions d’une toute autre ampleur.

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iZombie, la sympathique série de Rob Thomas, adaptée des comics éponymes pour la CW, remet les compteurs à zéro en saison 3. Lancée le 4 avril, elle reprend exactement là où on avait laissé notre héroïne il y a quelques mois, après l’assaut sur la compagnie Max Rager. On faisait alors la connaissance de Vivian Stoll, présidente de Fillmore Graves Enterprises et, accessoirement, zombie de son état. Amie ou ennemie ? Telle était la question que l’on se posait alors, et à laquelle la saison 3 se chargera de répondre.

En éliminant Vaughn Du Clark, le grand méchant qui a donné du fil à retordre à notre héroïne depuis la saison 1, iZombie prend le pari risqué de s’écarter d’un modèle qui l’a portée jusqu’ici. Autre signe que la série veut aller de l’avant, Clive, le flic et désormais ami de Liv, sait que les zombies existent et qu’elle en est un. Le laisser dans l’ignorance une année de plus aurait été franchement ridicule, et la crédibilité du personnage a pâti de cette décision en saison 2.

La petite série de genre a de plus grandes ambitions et c’est avec ce nouvel arc narratif qu’elle compte nous le prouver. Dès ce season premiere, on comprend qu’elle souhaite renverser le schéma classique du zombie qui met l’humanité en danger. Ici, l’espèce menacée, ce sont eux. Ils sont même prêts à s’exiler. C’est en tout cas le plan de Vivian Stoll, qui prépare méthodiquement le jour de la grande révélation : celui où les humains apprendront massivement l’existence, parmi eux, des zombies.

Car c’est aussi l’une des spécificités d’iZombie par rapport, notamment, à sa camarade The Walking Dead (qui ne pourraient être plus différentes l’une de l’autre, d’ailleurs) : les morts-vivants ne ressemblent pas tous à Liv. Enfin si, mais sous le maquillage et la teinture pour cheveux. “Tan and dye” (littéralement “Bronzez et teignez-vous”) est d’ailleurs l’un des slogans qu’apprennent par cœur les petits morts-vivants recueillis par Fillmore Graves.

Ces créatures, qui ont rarement eu le privilège d’être les héros de leur propre histoire, sont ici des êtres pensants et, surtout, qui nous ressemblent. L’idée de la contagion dépasse sa dimension fantastique, et devient une véritable métaphore contemporaine quand elle concerne, par exemple, les rapports sexuels entre vivants et non-morts. Le fait qu’ils soient indissociables des humains et qu’ils puissent les atteindre jusque dans leur intimité, rend la menace, certes moins directement horrifique que n’importe quelle œuvre du genre, mais plus insidieuse, pernicieuse et donc aussi, forcément, angoissante.

C’est une tout autre forme de panique à laquelle s’attend Vivian Stoll : elle ne craint pas que les vivants refusent de se soumettre – ils sont encore l’espèce dominante –, mais redoute qu’ils s’enfoncent encore plus avant dans leur peur de l’autre et prennent les armes pour tenter d’exterminer les zombies. Zombies qui, pour la plupart, sont loin d’être des tueurs sanguinaires et ont trouvé des systèmes de subsistance, à l’instar de Liv et ses cerveaux en libre service. Toute comparaison avec la société américaine actuelle n’est évidemment pas fortuite.

Il va donc être intéressant de voir si la sympathique iZombie a les épaules assez solides pour s’aventurer sur un arc narratif d’une telle envergure. Il ne fait aucun doute que ses deux showrunners, eux, les ont. Après tout, Rob Thomas et Diane Ruggiero-Wright ont déjà fait des miracles sur Veronica Mars.