À la découverte de Josh Schwartz, le génie précoce derrière Newport Beach et Gossip Girl

À la découverte de Josh Schwartz, le génie précoce derrière Newport Beach et Gossip Girl

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Par Florian Ques

Publié le

Newport Beach, la révélation

La plage, le soleil et des ados en perdition, voilà le tiercé gagnant de The O.C., plus connue dans notre Hexagone sous le nom de Newport Beach. Après les échecs navrants de ses premiers pilotes, Josh Schwartz montre qu’il n’est pas prêt à se laisser abattre. La persévérance, ça le connaît. Pour célébrer les 10 ans de sa première production, il revient pour Uproxx sur les origines de ce qui est encore aujourd’hui l’un des piliers de la scène sérielle :

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“J’avais fait deux pilotes qui avaient été tournés mais n’ont pas terminé à l’antenne. Tout le monde me disait alors ‘tu dois travailler avec un gros producteur qui peut t’aider à percer’. On m’a donc dit de prendre contact avec la boîte de McG [producteur à l’époque des premiers volets filmiques de Charlie’s Angels, ndlr]. J’y suis allé pour un simple rendez-vous avec la compagnie, et c’est là que j’ai rencontré Stephanie Savage.
Puis le monde du comté d’Orange a été évoqué, McG venant de là-bas. Je pense que dans sa tête, il voulait faire quelque chose de plus branché action. Mais plus Stephanie et moi parlions, plus ce projet était lié aux expériences que j’ai vécues en arrivant à l’université en tant que gamin juif originaire de Providence.”

Il n’y a alors pas de place au doute : Seth Cohen, c’est Josh Schwartz. Les semaines qui suivent ces débuts de collaboration avec la boîte de McG, il s’attelle à esquisser des personnages et à dresser un pitch pour vendre son projet à la Fox. Tout s’enchaîne alors à une vitesse folle : le scénario, le tournage du pilote, et, forcément, la commande d’une salve d’épisodes inaugurale. À 26 ans, Josh fait son entrée au panthéon des séries, devenant le showrunner le plus jeune de l’histoire des networks états-uniens. Respect.

De toute évidence, sa success-story ne s’arrête pas là. Au terme de sa diffusion, la saison 1 de Newport Beach est un carton d’audiences, avec des scores culminant à plus de 10 millions de téléspectateurs, suivant avec ferveur les tribulations du clan Cohen. Malgré tout, les réjouissances ne sont que de (relative) courte durée : dès le top départ de la seconde saison, les audiences entament leur déclin. Puis, à l’issue du troisième tour de piste, la série pour ados commet l’irréparable en sacrifiant Marissa Cooper lors d’une scène d’accident de voiture devenue cultissime. Le personnage ne s’en relève pas, la série non plus.

“Il y avait beaucoup de facteurs à prendre en compte, précise Josh Schwartz à MTV dans une interview de 2016. C’était quelque chose qui nous a vraiment pris la tête. Il y avait plusieurs raisons, à la fois créatives et plus cyniques”. Il fait évidemment référence à Marissa, héroïne controversée, méprisée par beaucoup lors de la diffusion de la saison 3. “Les gens qui avaient la plus grosse voix en ligne ne parlaient pas pour tout le monde, et on a réalisé que le public était très attaché au personnage”, reconnaît-il. La vie post-Marissa n’a pas été facile pour Newport Beach, avec une saison 4 en chute libre.

Le 22 février 2007, Seth, Ryan et Summer font leurs adieux définitifs. Newport Beach s’éteint, mais veille à laisser un sacré héritage derrière elle. Une année après la diffusion de sa première saison, la série a eu droit à une version téléréalité de son univers grâce à MTV et Laguna Beach, brandé dans sa campagne promotionnelle comme “le vrai comté d’Orange”. Encore aujourd’hui, le monde se remémore ponctuellement le premier bébé de Josh Schwartz, à l’image de Girlboss qui y fait explicitement référence. Quant au showrunner lui-même, il s’envole vers de nouveaux horizons, sur la côte Est plus exactement.

Gossip Girl, la consécration

“New York et l’Upper East Side vus à travers les yeux de jeunes gens, c’est un monde à la fois excitant et séduisant. L’usage des technologies et la façon dont les personnages se sont piégés d’eux-mêmes dans un aquarium, où leurs moindres faits et gestes sont rapportés sur un blog, diagnostiqués, devenant des sujets de discussion ou des rumeurs, en disent long sur notre rapport culturel aux célébrités de nos jours, mais également sur la façon dont on communique entre nous.”

Qu’on lui concède cette profondeur ou non, Gossip Girl est devenue avec les années bien plus qu’une simple série adorée des adolescents. Josh Schwartz et toute l’équipe derrière le show a mis au point un pur phénomène de pop culture qui résonne chez toute une génération. Pourtant très occupé à jongler entre les gosses de riches de Manhattan et les mésaventures de Chuck, notre principal intéressé ne rechigne pas devant d’autres projets en cours de route.

Un producteur de confiance

Reboot, super-pouvoirs et richesse

“Je pense que ça veut dire qu’on traite les problèmes des adolescents comme s’ils étaient adultes. On voulait que l’expérience des ados paraisse vraie et authentique, y compris dans un contexte aussi intense. Ça a du sens puisque Newport Beach avait en quelque sorte ce même concept exagéré, mais cela n’empêchait pas les téléspectateurs de s’y retrouver. On prend également la même approche que Newport Beach, où on a surpris les gens par l’importance des storylines des parents.”

Alors oui, c’est une évidence, Josh Schwartz possède ses thèmes de prédilection : l’adolescence, l’équilibre entre sérieux et légèreté, les liens familiaux… En presque quinze ans de métier, il est parvenu à se forger une crédibilité et à réunir autour de lui toute une armada d’associés, comédiens comme créatifs, qui lui font confiance. L’impact de ses œuvres n’est pas négligeable, Newport Beach et Gossip Girl étant encore aujourd’hui toujours aussi regardées et appréciées.
La meilleure anecdote ? Blair Waldorf et Seth Cohen ont terminé ensemble. Ou, plutôt, leurs interprètes respectifs, Leighton Meester et Adam Brody. Comme quoi, en plus d’être un excellent showrunner, Josh Schwartz est un tout aussi bon entremetteur, qu’il en ait conscience ou non.