Kim Kong, un voyage absurde au cœur de la dictature nord-coréenne

Kim Kong, un voyage absurde au cœur de la dictature nord-coréenne

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Par Marion Olité

Publié le

La mini-série Kim Kong, diffusée sur Arte, mérite le coup d’œil.

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Le timing avec l’actualité ne pouvait pas mieux coïncider. Alors que la tension monte entre la Corée du Nord de Kim Jong-un et les États-Unis de Donald Trump, et que le dictateur nord-coréen vient de tirer un missile au-dessus du Japon, inquiétant une nouvelle fois la planète, Arte a diffusé hier soir, jeudi 14 septembre, sa mini-série satirique Kim Kong. En trois épisodes d’une quarantaine de minutes, elle narre les péripéties tragi-comiques de Mathieu Stannis, un réalisateur de films de commande en pleine crise existentielle (imaginez Fabien Onteniente qui pète un câble sur le tournage de Camping 6), qui se fait kidnapper par son plus grand fan, le Commandeur, un despote asiatique grand amateur du 7e art. Le parallèle avec le dictateur nord-coréen est évident, d’autant que Kim Kong s’inspire d’une histoire vraie. En 1978, Kim Jong-il enleva en effet le cinéaste sud-coréen Shin Sang-ok pour lui faire réaliser une œuvre de propagande, inspirée de Godzilla.
Dans le rôle du dictateur à la folie des grandeurs, artiste raté et véritable cinéphile qui va challenger Stannis sur sa vision du cinéma, Christophe Tek, tantôt drôle, tantôt complètement flippant, est parfait. Il campe un méchant des plus réjouissants. La mini-série établit au passage un parallèle – un poil surligné à coup de name-dropping (le nom du producteur français Thomas Langmann est cité) – avec la relation d’amour/haine qui existe entre un producteur et un réalisateur, le premier jouant souvent les censeurs, comme ici notre Commandeur aux envies contradictoires.
S’il souhaite que Stannis réalise un vrai film de cinéma – le grillant quand ce dernier reprend au début des plans vus mille fois dans le ciné coréen –, le dirigeant veut aussi une œuvre de propagande, qu’il appelle “une bombe idéologique”. Dans son scénario, King Kong est détenu par le Pentagone et a été réveillé par Trump pour attaquer la Corée du Nord. Mais un valeureux paysan va l’en empêcher, accompagné d’une jeune femme évidemment tout aussi patriote. Arrivé à un certain point, les visions des deux hommes vont alors devenir irréconciliables, et Stannis devra se battre pour son film.

Les liaisons dangereuses du cinéma et de la propagande