Les Bracelets rouges, une série française feel good dans le milieu hospitalier

Les Bracelets rouges, une série française feel good dans le milieu hospitalier

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Par Florian Ques

Publié le

Énième adaptation de la série catalane Polseres Vermelles, la dernière fiction de TF1 représente un pari risqué… qui ne prend absolument aucun risque.

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Pendant que des groupes comme Canal+ et OCS pondent des productions franchement calibrées à la Baron Noir ou encore Les Grands, les grandes chaînes triment et peinent à proposer ne serait-ce qu’un semblant de nouveauté. Car oui, au-delà des affaires de disparitions mystérieuses et des séries de flics un peu (beaucoup) répétitives, les chaînes grand public n’osent pas s’aventurer hors des sentiers battus. Exception faite d’Arte, qui ne rechigne pas devant les fictions de genre par exemple. C’est alors que TF1 débarque avec Les Bracelets rouges, une série garantie sans policiers et sans meurtres à élucider.

De prime abord, l’originalité n’est pas au rendez-vous étant donné que cette série inédite est avant tout un remake du format catalan Polseres Vermelles (également rebootée aux US avec la trop vite annulée Red Band Society). Le show nous ouvre les portes de l’aile pédiatrique d’un hôpital, accueillant des mineurs souffrant de différents problèmes médicaux. Il y a Clément, l’amputé bavard et optimiste invétéré, Roxanne, la passionnée de photo qui peine à gérer son anorexie, ou encore le jeune Côme, 9 ans, dans le coma suite à un tragique incident. Viennent alors s’ajouter trois nouveaux, notamment Thomas, qui s’apprête à se faire couper une partie de la jambe à cause d’une tumeur.

Après toutes ces joyeusetés, on pourrait se retrouver avec le moral à zéro et se dire que Les Bracelets rouges, c’est surtout une sacrée dépression en perspective. Faux ! En dépit de thématiques qui ne prêtent pas vraiment à sourire, cette adaptation francophone est tout le contraire de sombre. Les personnages ne se laissent pas abattre par les obstacles qui se mettent en travers de leur route, qu’ils soient d’ordre médical ou personnel. La force de la série réside par-dessus tout dans ses jeunes comédiens, qui parviennent à être attachants dès les premières minutes.

À l’heure où les séries médicales peinent à innover, il est intéressant de voir que Les Bracelets rouges prend le contre-pied en délaissant les employé·e·s en blouse blanche pour braquer sa caméra sur les patient·e·s, habituellement relégué·e·s au second plan. Elle va encore plus loin en imposant une tonalité feel good, évitant volontiers le pathos et des moments tire-larmes gratuits. Au final, on a surtout l’impression de se trouver devant un teen drama, avec un complexe hospitalier à la place de l’habituel lycée.

Néanmoins, ce remake français n’est pas irréprochable. En plus d’un problème de dialogues qui paraissent trop mécaniques et sonnent faux (un souci qui perdure dans la fiction hexagonale, il faut croire), Les Bracelets rouges se heurte à un cruel manque d’originalité. Non, pas parce que c’est une adaptation, loin de là. Simplement parce que ses protagonistes sont avant tout des archétypes dont les moindres faits et gestes peuvent être anticipés, ce qui rend le visionnage un peu douloureux à certains passages. On peut également souligner une légère absence de rythme, qui ne vient pas arranger notre affaire.

Mais au bout du compte, on ne peut s’empêcher d’apprécier Les Bracelets rouges à sa juste valeur : une série tendre, positive, qui nous veut clairement du bien. Une vraie ode à la solidarité. On souhaiterait simplement qu’elle ait d’autres ambitions, comme celle de proposer des personnages un peu moins unidimensionnels. Mais, remise dans son contexte, l’existence de cette adaptation est surprenante, puisque TF1 trompe ses fictions policières pour la diffuser en prime time. Un challenge périlleux ? Probablement. On ne peut que saluer cette décision, en espérant qu’elle ouvre la voie à d’autres séries du même acabit.

Les Bracelets rouges entame sa diffusion dès ce lundi 5 février, à 21 heures sur TF1.