Après Making a Murderer, Netflix s’attaque à l’affaire Amanda Knox

Après Making a Murderer, Netflix s’attaque à l’affaire Amanda Knox

photo de profil

Par Marion Olité

Publié le

Ce vendredi 30 septembre, les amateurs de faits divers qui ont défrayé la chronique vont être servis avec le nouveau documentaire de Netflix, sobrement baptisé Amanda Knox

À voir aussi sur Konbini

Il n’y a pas que les super-héros dans la vie. Si Luke Cage sort de l’ombre pour botter des fesses, une femme bien réelle, qui a fait les gros titres de la presse mondiale, débarque aussi sur la plateforme américaine. Il s’agit d’Amanda Knox. Ce nom vous dit forcément quelque chose. C’est celui d’une jeune étudiante étrangère, qui s’est retrouvée en 2007 au cœur d’une affaire criminelle.

À l’époque, Amanda Knox a 20 ans. La jeune Américaine est installée à Pérouse en Italie, et vit avec une colocataire, Meredith Kercher. Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2007, cette dernière est retrouvée sauvagement assassinée. Elle a été violée et tuée de 47 coups de couteau. Amanda et son petit ami sont vite suspectés.

Le documentaire de Netflix retrace la saga judiciaire qu’a entraînée cette affaire à l’aide d’images d’archive saisissantes, mais donne aussi largement la parole à Amanda Knox et l’Italien Raffaele Sollecito, son petit ami au moment des faits. Condamnés puis acquittés deux fois, les deux jeunes gens ont finalement été mis hors de cause par la justice italienne en mars 2015.

Amanda Knox est presque de tous les plans dans ce documentaire. A-t-elle été difficile à convaincre ? Les réalisateurs Rod Blackhurst et Brian McGinn, rencontrés à Londres il y a quelques mois, nous répondent.

“Nous avons suivi le même processus qu’avec les autres protagonistes. La première chose à faire en tant que réalisateur, c’est de gagner la confiance du sujet. Donc, on a eu une discussion, pour leur expliquer qu’il nous fallait leur point de vue sur cette histoire. Et La plupart d’entre eux a eu l’impression que les médias avaient trahi à l’époque ce qu’ils étaient vraiment. Ils étaient tous en demande, et avaient envie de montrer une autre image d’eux-mêmes que celle dépeinte à l’époque, plus humaine”, explique Brian McGinn.

Ils ont travaillé sur ce sujet dès 2012, récoltant des archives et approchant les différents protagonistes de l’affaire : les deux accusés, mais aussi le procureur italien Giuliano Mignini et le journaliste du Daily Mail, Nick Pisa, qui revient sur la façon dont les médias ont traité cette affaire, comme s’il s’agissait d’un reality show. Rod Blackhurst et Brian McGinn ont suivi la procédure judiciaire jusqu’au jugement final en 2015. “À ce moment, on s’est dit que l’histoire avait un début et une fin clairs”, expliquent-ils.

Si on connaît la fin du feuilleton judiciaire – Amanda a été acquittée –, ce documentaire entretient le doute sur sa culpabilité. La principale intéressée commence d’ailleurs par une adresse face caméra : “Soit je suis une psychopathe, soit je suis l’une d’entre vous”, nous dit-elle. Un moment plutôt dérangeant (préparé ou non, nous ne le saurons pas), que Rod Blackhurst analyse ainsi :

“Je pense qu’Amanda voulait dire par là que cette affaire a divisé les gens entre ceux qui pensent qu’elle est coupable et ceux qui pensent qu’elle ne l’est pas. Les gens se sont vraiment passionnés pour cette histoire et ont eu des avis très tranchés. Ce qu’on voulait montrer derrière ce documentaire, c’est aussi ce qu’il dit de nous, en tant que société. On en arrive à un point où on préfère être divertis qu’informés.”

Le documentaire Amanda Knox est disponible sur Netflix depuis ce vendredi 30 septembre.